Je suis épuisé tout le temps, suis-je déprimé ?

Je suis épuisé tout le temps, suis-je déprimé ?

Avoir constamment envie de dormir, rester au lit toute la journée et pourtant se sentir encore fatigué : il s’agit là d’une des conséquences de la dépression.

En effet, parmi les nombreux effets que la dépression peut provoquer, la fatigue est l’un des plus fréquents. Selon une étude publiée en 2011, 90% des patients souffrant d’une dépression expliquaient ressentir une fatigue chronique.

Pourtant, il arrive parfois que cette envie de dormir tout le temps ne soit pas liée à la dépression, car il existe d’autres causes qui déclenchent un manque d’énergie intense, comme par exemple le diabète ou encore une mauvaise hygiène de vie.

De plus, un sommeil de mauvaise qualité de manière récurrente, comme des cauchemars ou des insomnies, peut conduire à une fatigue sévère. Ces symptômes peuvent être diagnostiqués comme étant pathologiques, il est donc primordial de comprendre leur origine en consultant un professionnel de santé.

À long terme, une fatigue très importante peut devenir handicapante au quotidien : elle peut vous isoler de votre cercle d’amis, mais également vous pénaliser dans votre vie professionnelle. Ainsi, il est très important de comprendre la nature de votre fatigue pour trouver les solutions les plus adaptées.

Comment distinguer la fatigue de la dépression ?

Qu’est-ce que la fatigue et qu’est-ce que la dépression ?

La dépression est une maladie psychique. Cet état pathologique se traduit par plusieurs symptômes, notamment :

  • une tristesse profonde,
  • une perte de motivation pour les activités professionnelles, familiales et sociales,
  • un sentiment d’échec,
  • une diminution de l’estime de soi et un manque de confiance en soi,
  • des pensées suicidaires,
  • des troubles du sommeil : trop ou pas assez de sommeil,
  • une fatigue chronique.

Ainsi, le trouble dépressif majeur a un impact important sur l’ensemble de votre vie : sur votre façon de vous comporter, sur vos sentiments et sur vos pensées. Tous ces effets ont des conséquences physiques et psychologiques sur le long terme.

Il est difficile de déterminer les causes exactes d’une dépression, en réalité elle résulte davantage d’une combinaison d’événements et de facteurs personnels. Dès lors, l’état dépressif peut être la conséquence d’un stress professionnel trop élevé, d’une relation toxique ou encore d’un isolement social chronique.

À lire aussi  Secrets pour lutter contre l’insuffisance cardiaque chronique

Très vite, les personnes dépressives se retrouvent épuisées psychologiquement et physiquement : chaque tâche devient une corvée. Ainsi, cela explique le lien entre la dépression et la fatigue.

La fatigue se définit par un état physiologique consécutif à un effort prolongé, qu’il s’agisse d’un travail physique ou intellectuel. Il devient alors difficile de poursuivre cette activité. Elle se traduit généralement par un manque d’énergie, une somnolence accrue et une envie de dormir de plus en plus présente.

Comme évoqué dans l’introduction, la fatigue chronique n’est pas forcément liée à une dépression.

D’autres explications sont plausibles, notamment :

  • une mauvaise hygiène de vie : mauvaise alimentation, sommeil irrégulier, pas ou peu d’activité physique,
  • le diabète,
  • un stress chronique au travail ou dans le cercle familial,
  • l’abus de drogues ou d’alcool.

Ainsi, il est primordial de savoir reconnaître les causes de votre fatigue.

Comment reconnaître une fatigue dépressive ?

Très souvent, le syndrome de fatigue chronique est diagnostiqué à tort comme une dépression, il est donc important de se poser les bonnes questions pour savoir si oui ou non, votre fatigue est liée à un trouble dépressif.

La fatigue liée à la dépression connaît quelques spécificités. Elle se traduit au quotidien et impacte l’ensemble des facettes de la vie d’une personne.

La fatigue dépressive est physique

Pour une personne dépressive, les tâches quotidiennes deviennent des corvées et il n’est pas rare qu’elles se laissent aller et négligent leur propre hygiène : elles ne sortent plus de leur lit, ne font plus l’effort de s’habiller ni même parfois de se laver dans certains cas aggravés.

Les personnes dépressives décrivent une fatigue intense qui leur donne la sensation d’avoir un corps lourd, lent et parfois même courbaturé. C’est ce qu’on appelle le ralentissement psychomoteur.

La fatigue dépressive est cognitive

Chez les personnes dépressives, on observe des troubles cognitifs. Il s’agit d’un ensemble de symptômes liés aux processus psychiques. Par exemple, les troubles cognitifs incluent des pertes de mémoire, des difficultés de concentration ou encore des troubles de l’humeur.

Ainsi, la fatigue dépressive est souvent associée à ces symptômes cognitifs. En effet, il s’agit d’un cercle vicieux où la dépression conduit à ces troubles cognitifs qui nécessitent beaucoup d’énergie pour être combattus, ce qui entraîne une fatigue chronique. Dans l’autre sens, la fatigue chronique liée à la dépression favorise l’apparition de troubles cognitifs, comme par exemple la difficulté de concentration.

La fatigue dépressive est émotionnelle

Lorsqu’une personne souffre de dépression, la gestion de ses émotions est plus difficile. En effet, l’instabilité émotionnelle est caractéristique des troubles de la santé mentale : elle se traduit par des changements d’humeurs soudains et récurrents.

Chez les personnes dépressives, cette instabilité émotionnelle est très souvent liée à la fatigue chronique, elle vous empêche de créer de vraies relations avec de nouvelles personnes, vous devenez irritable et supportez difficilement les remarques de vos proches.

À lire aussi  Comment réagir face à un malaise vagal

Quand est-ce que la fatigue n’est pas liée à une dépression ?

Si la fatigue peut s’expliquer par une dépression, il est également possible qu’elle soit causée par d’autres pathologies ou d’autres facteurs.

Pour déterminer les raisons de votre fatigue, il est important d’analyser les symptômes parallèles à la fatigue. En effet, chez les personnes qui souffrent du syndrome de fatigue chronique, on remarque d’autres symptômes physiques qui ne sont pas liés à ceux de la dépression :

  • des douleurs articulaires,
  • des douleurs musculaires,
  • des maux de gorge,
  • une sensibilité accrue au niveau des ganglions lymphatiques.

Ainsi, pour diagnostiquer une dépression, il ne s’agit pas simplement de se baser sur votre niveau de fatigue. Nous vous recommandons alors de consulter votre médecin traitant qui saura écarter tous les troubles pouvant causer des symptômes similaires à ceux d’une dépression avant de vous donner un diagnostic.

Pourquoi la dépression fatigue ?

Lorsque vous êtes diagnostiqué dépressif, il est très courant que l’un des symptômes les plus présents soit la fatigue chronique. Alors vous aimeriez comprendre pourquoi la dépression vous fait dormir et pourquoi elle vous fatigue au quotidien.

Le lien entre la neurobiologie de la dépression et la fatigue

Selon des études récentes, il semblerait que la dépression entraîne un dérèglement de la transmission d’information d’un neurone à un autre. Cette transmission d’information est possible grâce à la diffusion de neurotransmetteurs, chacun ayant des responsabilités très spécifiques. Les neurotransmetteurs ont pour rôle de distribuer une information qui va permettre certaines réactions et régulations.

Chez les personnes dépressives, il y aurait un dérèglement de la production de certains neurotransmetteurs :

  • la sérotonine : elle a pour fonction l’équilibre du sommeil, de l’appétit et de l’humeur,
  • la noradrénaline : elle agit sur l’attention et le sommeil,
  • la dopamine : également appelée “hormone du bonheur”, elle agit sur l’humeur et la motivation.

Ces 3 types de neurotransmetteurs ont un impact direct sur la qualité du sommeil et donc la fatigue en général. Par exemple, un déficit en dopamine peut entraîner des réveils difficiles et une sensation de fatigue permanente.

Pour ce qui est de la noradrénaline et de la sérotonine, il s’agit de neurotransmetteurs qui agissent directement sur le sommeil, ce qui explique pourquoi leur dérèglement peut avoir un lien avec la fatigue au quotidien.

La dépression a un impact direct sur le sommeil

Selon une étude publiée en 2014, 70% des personnes dépressives expliquent également souffrir de troubles du sommeil. Il s’agit de plusieurs phénomènes qui viennent perturber la qualité ou la durée du sommeil, très souvent ils ont des conséquences sur la santé, dont la fatigue chronique.

La dépression a également un impact sur le rythme circadien et le processus homéostatique. Il s’agit des 2 processus principaux sur lesquels le sommeil repose.

À lire aussi  Comment se débarrasser des vergetures blanches?

Le processus circadien est responsable du rythme éveil-sommeil. Sur des cycles de 24h, il commande les moments de propension à l’éveil. Il est différent chez chaque individu et reste relativement stable tout au long de la vie.

Quant au processus homéostatique, il augmente progressivement lorsqu’une personne va se réveiller et diminue au moment du coucher.

Ensemble, ces 2 processus interagissent pour permettre des épisodes de sommeil d’environ 8 heures.

Selon une étude publiée en 2008, la dépression entraîne des anomalies dans le bon déroulement de ces processus. En effet, les personnes dépressives sont souvent envahies par leurs pensées, ce qui va empêcher les pulsions homéostatiques de diminuer, le sommeil n’est donc pas favorisé.

De plus, sans que l’on sache s’il s’agit d’une conséquence ou d’une cause de la dépression, le cycle circadien est impacté et les rythmes de sommeil sont perturbés : très souvent, les personnes dépressives ont davantage envie de dormir et se sentent plus souvent fatiguées.

La dépression altère notre quotidien ce qui favorise la fatigue

La dépression affecte notre alimentation

L’une des premières raisons de la fatigue au quotidien est le régime alimentaire. Nombreuses sont les personnes dépressives qui remarquent des changements d’appétit.

Très souvent, de mauvaises habitudes alimentaires se mettent en place et certaines favorisent particulièrement le développement d’une fatigue chronique, par exemple :

  • sauter des repas : si votre corps ne reçoit pas les nutriments dont il a besoin, cela aura certaines conséquences, comme un ralentissement du métabolisme ou encore une baisse d’énergie. Tout cela favorise la fatigue chronique.
  • manger davantage d’aliments sucrés ou transformés : le sucre se consomme très rapidement dans votre corps, et bien qu’il permette de retrouver rapidement de l’énergie, cet effet reste très bref et entraîne un contre-coup important qui se traduit par une baisse d’énergie soudaine.

La dépression ne favorise pas la pratique d’exercice physique

Les bienfaits de l’exercice physique sont très nombreux, l’un d’entre eux est qu’il est une grande source d’énergie. Mais très souvent, les personnes dépressives perdent leur motivation et cela rend plus difficile la pratique régulière d’un sport.

Ce manque de motivation chez les personnes dépressives s’explique souvent par une perte d’estime de soi et un pessimisme accru. D’après une recherche publiée en 2013, ce sont ces attitudes symptomatiques de la maladie qui sont la cause de l’arrêt de toute activité sportive.

La dépression est source de stress

Si un stress chronique peut entraîner un état dépressif, l’inverse est aussi très courant. En effet, beaucoup de personnes dépressives expliquent se sentir très souvent anxieuses ou stressées.

Ainsi, un stress chronique génère de la fatigue intense. Physiologiquement, le stress a des effets directs sur le cerveau et le rend hyperactif. Cette suractivité nécessite énormément d’énergie, ce qui à long terme crée de la fatigue chronique.

Comment gérer la fatigue liée à la dépression ?

Favoriser une meilleure qualité de sommeil

Pour ne plus ressentir une fatigue intense, il paraît essentiel de favoriser un sommeil de qualité. Dès lors, mettre en place de bonnes habitudes de sommeil impliquent la mise en œuvre de pratiques quotidiennes :

  • manger des repas légers avant de dormir,
  • avoir des heures de coucher et de lever les plus réguliers possibles,
  • limiter son temps d’écran avant de dormir,
  • éviter les substances excitantes comme l’alcool ou le café avant d’aller dormir.

Dès lors que votre sommeil s’améliorera, vous sentirez les bienfaits sur votre santé en général, notamment sur votre humeur, votre appétit et essentiellement sur votre fatigue.