Ne cherchez pas plus loin, car l’image ci-dessus n’est qu’une représentation fictive d’une technologie encore inexistante. Kawasaki a cependant de grands projets en tête, y compris celui d’un moteur 2-temps hybride.
Le moteur thermique a encore de beaux jours devant lui, du moins selon la plupart des constructeurs de véhicules à deux ou quatre roues. Bien que son avenir nécessite une certaine forme d’hybridation, c’est-à-dire la combinaison de différentes technologies.
Alors que le monde politique ne jure que par l’électrique, les constructeurs et les scientifiques travaillant à leur service se penchent sur de nombreux autres projets et technologies. Ils sont conscients que le “tout électrique” n’est qu’une utopie dans notre état de connaissances et notre situation actuelle en termes de ressources, notamment les métaux rares.
Parmi les technologies explorées par les constructeurs, intéressons-nous à celle sur laquelle les ingénieurs de Kawasaki se penchent actuellement : un moteur 2-temps hybride suralimenté…
Récemment, Kawasaki a déposé un brevet au Japon pour un type de moteur très différent de ceux que nous connaissons actuellement. Ce concept redéfinit les bases mêmes des moteurs à combustion interne classiques.
Pour simplifier, ce moteur serait un moteur 2-temps de base, c’est-à-dire que le cycle complet (admission/compression/combustion/échappement) s’effectue en seulement deux mouvements de piston. Cependant, contrairement aux anciens moteurs 2-temps équipant nos motos et mobylettes, ce moteur utilise des soupapes à clapet plutôt que des “lumières” percées dans les parois des cylindres.
Pour augmenter l’admission d’air et faciliter l’éjection des gaz brûlés, ce moteur utilise un “superchargeur”. Il utilise également une injection directe de carburant qui n’intervient que lorsque les soupapes sont fermées. Ainsi, aucun carburant inutilisé n’est éjecté du cylindre.
Kawasaki envisage d’utiliser ce concept de moteur 2-temps pour un moteur 4-cylindres associé à un vilebrequin “crossplane” – une technologie de calage bien connue des amateurs de MotoGP. Cela permettrait d’obtenir un cycle complet tous les 360 degrés de rotation, avec un maneton tous les 90 degrés. Contrairement à un moteur 4-cylindres en ligne classique, cela signifie qu’il n’y a pas d’allumage simultané dans deux cylindres.
L’autre grande innovation de ce concept de groupe propulseur breveté par Kawasaki est la liaison du moteur thermique à un générateur électrique. Ce générateur alimente un dispositif de stockage qui à son tour fournit de l’électricité à un moteur électrique entraînant la roue arrière.
Cela ressemble un peu au principe utilisé sur certaines voitures avec un prolongateur d’autonomie. Le moteur thermique fonctionne à un régime optimal pour produire de l’électricité qui alimente ensuite le moteur électrique. Cela correspond à une hybridation en série, plutôt qu’une hybridation parallèle qui est la norme actuelle sur les voitures hybrides, avec un moteur électrique assistant le moteur thermique. Le rendement de ce type de moteur serait d’environ 70%, nettement supérieur aux moteurs thermiques 4-temps actuels.
Vous l’aurez compris, le moteur à combustion interne a encore beaucoup à offrir. Il existe un potentiel d’évolution certain, en particulier pour les grands groupes industriels comme Kawasaki, qui peuvent répartir les coûts de développement entre leurs différentes activités.