La Birò semble avoir échappé d’un terrain de golf pour conquérir la ville. Mais avons-nous vraiment toujours besoin de quelque chose de plus grand ? À en juger par le succès de la Citroën Ami, il y a probablement une clientèle pour un véhicule encore plus compact. C’est en tout cas ce qu’a imaginé la société Estrima en lançant cet engin en Italie avant de partir à la conquête de la France et d’autres pays européens.
La Birò, plus proche d’un scooter couvert que d’une voiturette
La Birò d’Estrima est le plus petit véhicule électrique à quatre roues avec des dimensions de 1,79 m de long sur 1,1 m de large. L’engin est donc beaucoup plus court qu’une Renault Twizy ou une Citroën Ami. Grâce à sa taille, la Birò peut se garer perpendiculairement sur les places de stationnement, ce qui est impossible avec les autres modèles plus longs. Toutefois, la Birò est assez haute, plus que l’Ami par exemple.
La Birò d’Estrima ne fait que 1,1 m de large.
Le seul engin qui pourrait lui ravir la place de plus petit quadricycle est le City Transformer, que l’on a pu observer au Mondial de Paris. Les deux modèles partagent la même philosophie de pouvoir se faufiler partout et se garer très facilement avec un encombrement minimum. C’est pourquoi le directeur France d’Estrima, Côme Drescher, fait régulièrement la comparaison avec un scooter couvert, plus qu’avec des micro-voitures. Pourtant, derrière son volant, les sensations sont bien celles d’une voiturette, avec quelques différences notables par rapport à la Citroën Ami.
Une sensation d’espace encore plus grande que dans l’Ami
Avec ses grandes surfaces vitrées, il est impossible de se sentir confiné à bord de la Birò. De plus, il n’y a pas d’angles morts à cause d’un montant trop large, ce qui offre une très bonne visibilité au conducteur.
Avec ou sans ses portes en plexiglas (en option), l’espace à bord est surprenant. On ne se rend compte de l’étroitesse du véhicule que lorsque l’on doit cohabiter avec un passager. Dans ce cas, mieux vaut ne pas craindre d’être épaule contre épaule. Grâce à sa hauteur, les grandes personnes ne se sentiront pas forcément trop à l’étroit à bord, tant qu’elles sont seules.
Les portes sont en option sur la Birò.
Le petit plus sur cette nouvelle génération de la Birò, c’est qu’elle dispose d’un coffre de 122 litres. Auparavant, le rangement était divisé en deux petits coffres. Il est désormais accessible depuis l’intérieur du véhicule, pratique pour se débarrasser rapidement de quelques sacs et de son manteau. Il existe même deux versions “Big” et “Box” offrant jusqu’à 308 litres de stockage.
Un coffre qui semble énorme pour cet engin.
Un volant multifonction original
Sur cette nouvelle génération de la Birò, le volant est particulièrement étonnant par sa position et permet de tout contrôler grâce à de simples boutons.
Le volant est quasi horizontal, rappelant ceux que l’on retrouve sur les utilitaires, mais sans être d’une taille démesurée. Au contraire, il est assez compact, ce qui rappelle un peu les auto-tamponneuses. C’est plutôt amusant à prendre en main.
Volant de la Birò : 8 boutons pour tout faire.
Ce qui frappe le plus avec ce volant, c’est l’intégration de toutes les commandes sans ajout de commodo. En 8 boutons ronds, il y a à la fois les commandes de levier de vitesse, de clignotant, des essuie-glaces et des phares. C’est simple et efficace. Il faut un peu de temps pour s’habituer à trouver les clignotants du premier coup, sans se tromper. Dans l’ensemble, ce volant est plutôt cool et il se démarque des autres voitures et quadricycles. Alors que Tesla souhaite se débarrasser des commandes autour de son volant, la Birò l’a fait.
Une position de conduite à vérifier avant d’acheter ?
Tous les éléments de la Birò sont fixes. Il n’est pas possible de régler la banquette, la position des pédales ou du volant. Pour les personnes de petite taille, il est préférable d’essayer une Birò avant de l’acheter. Avec une taille de 1,64 m, la position de conduite lors de l’essai semblait tout juste confortable, avec les bras très tendus pour tourner le volant.
Étant donné que les pédales et le volant sont légèrement décalés vers le centre de la Birò, et non alignés avec le siège conducteur, cela crée une sensation étrange, surtout lorsque deux personnes sont à bord. Pour les courts trajets, cela ne pose pas de problème, mais il ne faudrait pas que les manœuvres deviennent difficiles ou impossibles.
Un engin amusant à conduire avec une autonomie de 90 km
La Birò est disponible dans une version accessible dès 14 ans avec le permis AM, limitée à 45 km/h. Elle est également disponible dans une version avec le permis B1, allant jusqu’à 60 km/h, c’est l’option Bolt. Les vitesses et les accélérations sont largement suffisantes pour les petits déplacements en milieu urbain. La Birò est maniable et assez stable, comme nous avons pu le remarquer lors de cette prise en main rapide.
Le modèle que nous avons essayé offre une autonomie d’environ 90 km, ce qui est supérieur aux 75 km de la Citroën Ami. La batterie se recharge ensuite à domicile sur secteur. Il existe également une version “Re-move” avec une batterie amovible (comme sur les scooters électriques) qui offre une autonomie de 55 km. Cette version s’adresse aux personnes qui n’ont pas de prise secteur disponible à proximité de leur stationnement pour recharger leur Birò.
La Birò est un véhicule électrique atypique qui offre une expérience de conduite unique, particulièrement adaptée aux petits déplacements quotidiens. Le seul bémol sera probablement son prix. Il faut compter au minimum 10 776 € pour la Birò (sans les portes en plexiglas). Un modèle équivalent à celui que nous avons essayé en version Bolt approche déjà les 14 400 €. Comparée à la Citroën Ami, l’Estrima Birò est assez chère. Cependant, elle ne l’est pas forcément par rapport à d’autres quadricycles électriques, surtout parmi les plus compacts. Il ne reste plus qu’à assumer son allure un peu spéciale au quotidien.