La Californie a récemment annoncé une mesure ambitieuse visant à interdire la vente de voitures neuves fonctionnant à l’essence à partir de 2035. Cette décision s’inscrit dans la continuité des efforts de l’État pour réduire au maximum les émissions de CO2. En effet, le secteur du transport étant le principal responsable de la pollution, cette politique représente un pas audacieux vers un avenir plus vert. Cependant, il est important de noter que la transition vers les véhicules électriques se fera de manière progressive, sachant qu’une voiture est généralement utilisée pendant environ 20 ans après son achat.
Une transition nécessitant de nombreux changements
Cette loi nécessitera des changements significatifs de la part des fabricants automobiles. Certains constructeurs, comme Ford, se tournent déjà vers l’électrique en produisant des camionnettes sans émissions. Cependant, des doutes subsistent quant à la rapidité avec laquelle la Californie souhaite effectuer ces changements. Les militants écologistes estiment que cette mesure est insuffisante et tardive, car ils considèrent qu’une réduction réelle des émissions nécessite moins de voitures en circulation, et pas seulement leur remplacement par des versions électriques. De plus, cela pose également des problèmes tels que le recyclage des batteries usagées. D’un autre côté, les conservateurs estiment que ce plan est irréaliste, notamment en raison du coût élevé des voitures électriques, qui s’élève actuellement en moyenne à 66 000 dollars. Bien que les prix diminueront à l’avenir, cela reste un obstacle majeur pour les ménages à faible revenu.
Un autre problème majeur est le risque de pénurie de matériaux nécessaires à la fabrication des batteries, notamment le lithium. De plus, en septembre dernier, en pleine vague de chaleur, les autorités californiennes ont demandé aux propriétaires de voitures électriques de ne pas recharger leur véhicule entre 16h et 21h afin de soulager la pression sur le réseau électrique. Bien que la Californie dispose déjà de plus de bornes de recharge que les autres États, le nombre actuel ne serait pas suffisant si le pourcentage de voitures électriques passait de moins de 10% à seulement 50% dans 10 ans. L’État n’est pas encore équipé pour faire face à une augmentation significative de la demande en électricité. Est-ce que cela sera possible dans 13 ans ?
Un exemple à suivre pour les autres États-Unis
Dans les années 1970, la Californie a obtenu une dérogation lui permettant de fixer ses propres normes d’émissions, plus strictes que les normes fédérales. Étant donné que les constructeurs automobiles n’apprécient pas de fabriquer deux versions différentes d’un même modèle, ils ont tendance à suivre les exigences de la Californie, qui est le plus grand marché automobile du pays. Environ quinze États, dont la Virginie, Washington et le Massachusetts, ont adopté des programmes similaires dans ce domaine. Il est donc probable que cela se répète.
De plus, Pete Buttigieg, le ministre des Transports de l’administration Biden, a qualifié cette décision de “très intéressante”. On peut donc imaginer que le gouvernement fédéral se penchera également sur la question. Cependant, toute avancée dans ce domaine dépendra en partie des résultats des prochaines élections présidentielles en 2024. Les républicains sont généralement moins favorables à cette idée que les démocrates. Il est important de noter que, pour l’instant, moins de 1% des 250 millions de véhicules aux États-Unis sont électriques, ce qui montre que le chemin à parcourir est encore long.
En conclusion, l’interdiction de la vente de voitures neuves fonctionnant à l’essence à partir de 2035 en Californie constitue une mesure audacieuse visant à réduire les émissions de CO2. Cela nécessitera des changements significatifs de la part des fabricants automobiles et soulève des questions quant à la faisabilité et à la disponibilité des infrastructures nécessaires. Cependant, cette décision pourrait également influencer d’autres États américains à suivre cet exemple, ce qui pourrait potentiellement conduire à une réduction globale des émissions de CO2 dans le secteur du transport.