La chenille processionnaire est une espèce originaire de la région méditerranéenne. Avec le réchauffement climatique, elle s’est répandue sur l’ensemble du territoire ces dernières années. Connue pour son caractère urticant et son mode de déplacement en file indienne, cette chenille représente un danger pour l’homme et les animaux. Elle se distingue par sa pilosité abondante contenant du venin, sa couleur brune avec des tâches orangées et sa tête noire.
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Sur notre territoire, nous pouvons observer deux types de chenille processionnaire : la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) et, moins fréquemment, la chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea). La première apparaît de mars à avril et la seconde de fin juin à mi-juillet, ce qui signifie que le danger s’étend du mois de mars au mois d’août. Le cycle biologique de ces chenilles est annuel : les papillons femelles déposent leurs œufs sur les végétaux à la fin du printemps, qui éclosent au bout de six semaines pour donner naissance à des chenilles. Ces dernières tissent un nid de soie en bout de branches, facilement repérable. Ensuite, la colonie quitte le nid pour s’enfouir sous terre et se transformer en chrysalide. L’éclosion peut survenir plusieurs années après.
Cependant, des variations dans le cycle biologique des chenilles peuvent entraîner des décalages dans les dates de vol, de ponte, d’émergence et d’entrée en procession de nymphose. Il n’est donc pas rare de voir des chenilles entrer en procession dès le mois de décembre si les températures augmentent brusquement.
Impacts, Dangers et Mesures de Précaution
La chenille processionnaire a un impact sur les arbres qu’elle infeste. Elle se nourrit des aiguilles des pins maritimes et des chênes liège, ce qui affaiblit considérablement les arbres et les rend plus vulnérables à d’autres ravageurs et parasites.
La chenille processionnaire est dangereuse pour l’homme et les animaux. Tout contact direct ou indirect, dû à une dispersion par le vent, avec les poils urticants de la chenille peut causer des problèmes de santé. Les poils urticants provoquent des réactions allergiques, des éruptions cutanées douloureuses et des démangeaisons intenses. Il est souvent nécessaire de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un traitement adapté. Les poils urticants peuvent rester actifs pendant des années, il est donc préférable de faire appel à un professionnel pour éliminer les nids.
Les animaux domestiques, tels que les chiens, les chats et les chevaux, peuvent également être affectés par les chenilles processionnaires. Les symptômes chez les animaux comprennent des baves, une langue gonflée, tuméfiée et durcie. Il est impératif de rincer la langue et la cavité buccale de l’animal à l’eau et de ne pas frotter, car cela libérerait plus de toxines et aggraverait l’état de l’animal. Dans tous les cas, il est essentiel de faire examiner votre animal par un vétérinaire en urgence.
Comment Lutter ?
Il est fortement déconseillé d’essayer d’éliminer soi-même les chenilles processionnaires. L’utilisation d’insecticides ou de nettoyeurs haute pression peut aggraver la situation. Les poils urticants persistent pendant plusieurs années après la disparition des chenilles.
Différentes techniques de traitement peuvent être utilisées pour lutter contre la chenille processionnaire :
La lutte mécanique par échenillage consiste à enlever manuellement les nids des chenilles processionnaires du pin à l’aide d’un échenilloir. Cette méthode est efficace uniquement pour les nids accessibles à une hauteur de 4 à 5 mètres. Il est essentiel de privilégier l’échenillage précoce avant que les chenilles ne deviennent urticantes. Lorsque vous enlevez les nids vous-même, assurez-vous de porter des vêtements de protection appropriés et d’incinérer tout ce qui a été retiré de l’arbre.
La lutte biologique par prédation consiste à favoriser la nidification des mésanges en installant des nichoirs spécifiques. Les mésanges se nourrissent des chenilles processionnaires sans être affectées par leurs poils urticants. Il est important de respecter les critères d’installation des nichoirs pour inciter les mésanges à s’y installer.
Le piégeage des chenilles par écopièges exploite le comportement des chenilles lors de leur descente en file indienne le long du tronc de l’arbre. Les pièges doivent être installés avant les premières processions pour protéger les êtres humains et les animaux du contact avec les chenilles.
Le piégeage des papillons à l’aide de phéromones de synthèse vise à attirer et capturer les papillons mâles pour limiter les accouplements et le nombre de pontes potentielles. Des capsules de phéromones sont placées en forêt pour attirer les papillons.
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Il est important de souligner que la mise en œuvre de ces techniques peut varier en fonction de la taille de la zone à traiter et des contraintes financières. Dans tous les cas, il est recommandé de se renseigner auprès des autorités compétentes pour connaître les réglementations en vigueur.
Réglementation de la Lutte contre la Chenille Processionnaire
Il n’existe pas de réglementation nationale pour lutter contre la chenille processionnaire. Cependant, les collectivités peuvent imposer des mesures de prévention et d’élimination des nids, ainsi que des traitements préventifs sur les végétaux susceptibles d’être colonisés. Les frais d’échenillage sont généralement à la charge des locataires.
À Capbreton, l’organisation de la lutte contre la chenille processionnaire a évolué ces dernières années. En raison de l’interdiction des traitements chimiques aériens, des variations du cycle biologique de l’espèce et du coût financier élevé de ces opérations, la collectivité se concentre désormais sur la prévention et la sensibilisation du public aux méthodes de lutte préventives.