La chenille processionnaire du pin, aussi connue sous le nom scientifique Thaumetopoea pityocampa, est une larve nocturne d’un papillon. Cette petite créature mesure environ 35 à 40 mm de long et possède des antennes pectinées. Les mâles se distinguent par deux bandes noires parallèles qui ornent leurs ailes antérieures.
Les chenilles, quant à elles, peuvent mesurer de quelques millimètres à 4 cm, en fonction de leur stade de développement. À un stade avancé, elles deviennent brun-noir avec des taches rougeâtres sur les flancs et le dos, et une face ventrale jaune. Leur corps est couvert de poils urticants qui peuvent provoquer de graves allergies et des lésions cutanées, oculaires et buccales chez les humains et les animaux domestiques. Il est donc important de les considérer comme des insectes dangereux.
Bien que le sud-ouest de la France soit la région la plus touchée par ce fléau, la chenille processionnaire du pin étend son territoire vers le nord du pays. Elle a déjà atteint l’Île-de-France, tandis que seules les régions situées au-dessus de l’axe Brest-Paris restent indemnes, ainsi que la façade Est du pays.
Les dégâts causés et les espèces de pins concernées
En cas d’infestation importante, les chenilles peuvent défolier presque intégralement les arbres, les affaiblissant considérablement et les rendant plus vulnérables aux attaques d’autres parasites et maladies. De nombreux pins sont ainsi détruits par ces insectes ravageurs.
Les espèces de pins principalement touchées par les chenilles processionnaires sont le pin sylvestre, le pin maritime, le pin d’Alep, le pin blanc, le pin noir d’Autriche, le pin laricio et occasionnellement les cèdres.
Le cycle de vie du papillon, des œufs aux chenilles
Le cycle de vie de cette espèce s’étale sur une année. Les papillons femelles s’accouplent et pondent leurs œufs durant l’été, entre début juillet et début septembre, selon les conditions climatiques. Les œufs, déposés en manchons beige clair le long des aiguilles des pins, éclosent au bout d’un mois à un mois et demi. Les jeunes chenilles, d’environ 3 mm de long et de couleur jaune-vert, commencent alors à se nourrir des aiguilles des pins.
Pendant l’été et l’automne, les chenilles tissent des pré-nids temporaires dans lesquels elles se réfugient pendant la journée, sortant de préférence la nuit pour se nourrir. Les premiers signes de dégâts se manifestent par des plumets d’aiguilles jaunâtres et desséchées. Le développement larvaire dure de 4 à 8 mois, période au cours de laquelle les chenilles muent et grossissent jusqu’à atteindre une taille maximale de 4 cm.
Lorsque les premiers froids surviennent à l’automne, les chenilles tissent des nids définitifs volumineux et blancs, au maillage compact, dans lesquels elles passent l’hiver. Ces nids sont parfaitement visibles sur les branches des pins, exposés au soleil et abrités des vents dominants.
À la fin de l’hiver, entre février et avril selon les régions, lorsque les températures deviennent clémentes, les chenilles descendent en procession le long des troncs et gagnent le sol. Elles recherchent alors un endroit chaud et la terre y est meuble, afin de s’y enfouir à plusieurs centimètres de profondeur. Sous terre, elles tissent des cocons individuels dans lesquels elles se transforment en chrysalides pour entamer leur métamorphose. Les papillons adultes émergent au cours de l’été, marquant le début d’un nouveau cycle.
Comment lutter contre les chenilles processionnaires?
Si vous découvrez une infestation de chenilles processionnaires dans votre jardin ou sur vos pins, plusieurs moyens de lutte sont envisageables:
- Pendant l’hiver, il est possible de détruire les nids en les retirant à l’aide d’un échenilloir et de les brûler.
- En automne, il est également possible de pulvériser une solution insecticide à base de Bacillus thuringiensis var. kurstaki, qui détruit les chenilles par ingestion de toxine Bt. C’est une période où les processionnaires sont les seules chenilles présentes dans les pins.
- Dès le début des vols des papillons (généralement en juillet), il est recommandé de poser des pièges à phéromones pour capturer les papillons mâles et ainsi limiter le nombre de pontes et de futurs nids.
- À partir du mois de février, il est possible de mettre en place des écopièges à chenilles pour capturer les chenilles qui descendent des arbres et les détruire.
- Enfin, l’installation de nichoirs à mésanges (bleues, charbonnières, etc.) est recommandée, car ces oiseaux sont des prédateurs naturels des chenilles processionnaires. Une mésange peut consommer jusqu’à 40 chenilles par jour directement dans les nids.
Il est important de prendre des mesures appropriées pour lutter contre les chenilles processionnaires, afin de protéger la santé et la sécurité de tous, humains et animaux.