La Chine a récemment pris la première place en tant que plus grand exportateur mondial de voitures, comme le rapporte la China Association of Automobile Manufacturers. Au cours du premier trimestre de 2023, le pays a exporté 1,07 million de voitures, dépassant ainsi le Japon qui n’a exporté que 950 000 véhicules sur la même période. Cette inversion de tendance semble durable, car la Chine continue de produire des voitures à un rythme soutenu pour le marché mondial, tandis que le Japon progresse beaucoup plus lentement.
Les stratégies des constructeurs chinois et japonais
La différence entre les deux pays s’explique en grande partie par les stratégies adoptées par les constructeurs automobiles. Alors que les constructeurs chinois se sont principalement concentrés sur les véhicules électriques et exportent environ 40 % de voitures à batterie, les constructeurs japonais ont adopté une approche plus prudente sur ce marché. Or, la demande mondiale se concentre de plus en plus sur les véhicules électriques, en particulier dans l’Union européenne où la fin des voitures thermiques est prévue dans la prochaine décennie.
Une tendance observable sur nos routes
Ces chiffres confirment une tendance que l’on peut observer rien qu’en regardant les voitures qui circulent sur nos routes. Les voitures chinoises sont de plus en plus présentes, qu’elles soient de marques étrangères comme Tesla pour la Model 3 et la plupart des Model Y, ou même du groupe Renault avec la Spring de Dacia. Les marques chinoises telles que Geely avec Volvo/Polestar, Smart (en association avec Mercedes-Benz) et SAIC Motor avec MG, notamment la MG4 qui connaît un grand succès ces derniers mois, rencontrent également un vif succès. On peut également mentionner BYD qui fait une entrée remarquée en Europe.
Les constructeurs européens face à la concurrence chinoise
Au premier trimestre, Tesla est le leader de la production de véhicules électriques en Chine avec 90 000 voitures exportées. SAIC occupe la deuxième place avec 50 000 unités, suivi de près par BYD avec 30 000 véhicules. Face à ces chiffres, les constructeurs européens sont préoccupés, ce qui explique la préparation d’une nouvelle version de la prime écologique par le gouvernement français, qui exclurait les voitures importées de Chine. Les détails de cette mesure ne sont pas encore connus, mais elle pourrait inclure un critère environnemental pour la production et le transport, afin de limiter l’attribution de la prime aux voitures produites sur le continent européen.
Les constructeurs chinois s’adaptent
Cette mesure ne devrait pas forcément inquiéter les constructeurs chinois, qui pourraient opter pour une production locale en Europe. BYD, deuxième plus grand fabricant mondial de voitures électriques après Tesla, envisage ainsi d’ouvrir une usine sur le continent européen, et la France est parmi les candidats potentiels, selon Les Échos. Quant à MG, son modèle MG4 est tellement abordable comparé à ses concurrents qu’il pourrait continuer à se vendre même sans prime écologique.
Une expansion mondiale pour les constructeurs chinois
L’Association des constructeurs automobiles chinois n’est pas inquiète, car elle prévoit d’exporter 8 millions de véhicules d’ici 2030. L’Europe n’est pas la seule destination pour les voitures produites en Chine. En effet, la Russie arrive en tête des destinations au premier trimestre de 2023 avec 140 000 véhicules, principalement des voitures thermiques et de nombreux camions. La Chine a profité du retrait des constructeurs européens et japonais de ce marché suite à la guerre en Ukraine pour prendre leur place.
Image: Cette voiture a été produite en Chine (image MacGeneration).
Image: La MG4 connaît un gros succès grâce à un rapport qualité/prix imbattable en Europe (image MG).
Image: L’Atto 3 de BYD, un SUV qui vise le cœur de cible européen et qui a commencé sa commercialisation en Europe, notamment en Belgique (image BYD).
