La consommation moyenne des voitures en France a connu peu de changements au cours des 30 dernières années. Malgré les progrès annoncés par les fabricants automobiles, les chiffres révèlent une réalité différente.
Une légère baisse de consommation
En 1990, les voitures à essence en France consommaient en moyenne 8,68 litres aux 100 km. L’an dernier, cette consommation moyenne est passée à 7,31 litres aux 100 km. Pour les véhicules diesel, la consommation moyenne était de 6,73 litres aux 100 km en 1990, contre 6,07 litres aux 100 km en 2017. La baisse de consommation des voitures en circulation en France a donc été de 1,37 litre pour les voitures à essence et 0,66 litre pour les voitures diesel, en moyenne.
Ces chiffres, issus du bilan annuel du Comité des constructeurs français d’automobile (CCFA), sont surprenants. Ils contredisent les discours des fabricants automobiles qui mettent en avant leurs efforts pour développer des voitures plus économes en carburant.
Un parc automobile vieillissant
Malgré les progrès réalisés, ceux-ci sont peut-être moins spectaculaires que ce que les marques voudraient laisser croire. Par exemple, une Clio 2 à essence mise sur le marché en 1998 consommait 6,2 litres aux 100 km en cycle mixte, tandis que sa descendante, vendue en 2018, consomme seulement 5,9 litres aux 100 km malgré un poids plus élevé. Une amélioration certes, mais qui n’a rien de révolutionnaire.
En outre, le nombre de véhicules diesel en circulation en France a considérablement augmenté au cours des 30 dernières années, représentant désormais 60 % du parc automobile. En 1990, ce chiffre était à peine supérieur à 15 %. Cela a entraîné un vieillissement du parc automobile, car les moteurs diesel ont une durée de vie plus longue.
Aujourd’hui, l’âge moyen des voitures en circulation en France est de 9 ans, contre 5,8 ans en 1990. Les Français roulent donc avec des véhicules plus anciens qui bénéficient moins des améliorations apportées par les constructeurs.
Des tests peu fiables
Une autre réalité vient s’ajouter à cela : l’amélioration de la performance des moteurs diesel a souvent été exagérée. En réalité, la consommation réelle des voitures diesel n’a pas autant diminué que les chiffres annoncés. Les performances affichées étaient issues de tests dont la fiabilité a été remise en question depuis l’affaire Volkswagen.
Une récente étude de l’ONG Transport & Environnement confirme que la performance réelle des moteurs diesel n’a commencé à s’améliorer qu’à partir de 2014, avec l’introduction des nouvelles normes Euro 6. Avant cela, les progrès étaient minimes.
L’amélioration de la consommation est réelle avec l’introduction de moteurs hybrides et de voitures électriques. Cependant, bien que beaucoup en parlent, ces types de véhicules ne représentent encore qu’une petite partie du parc automobile français. En 2018, seuls 4 % des véhicules vendus étaient hybrides et 1 % étaient électriques. Il faudra donc encore du temps avant que ces véhicules ne constituent une part significative du parc automobile français.