La conversion des vieilles voitures à l’électrique devient plus facile

La conversion des vieilles voitures à l’électrique devient plus facile

Arnaud Pigounides a de quoi sourire. Après de nombreux mois de travail, le projet d’arrêté sur lequel les acteurs du “rétrofit” ont travaillé a été transmis à Bruxelles pour avis. Rédigé en collaboration avec les services de l’État, ce texte vise à faciliter la conversion des vieilles voitures à l’électrique. Jusqu’à présent, cette pratique était exceptionnelle en France, nécessitant l’accord du constructeur et une homologation spécifique pour chaque véhicule.

Selon Arnaud Pigounides, cofondateur de Retrofuture et président de l’association AIRe (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique), une étape importante a été franchie. “Nous sommes confiants, le texte s’inspire largement de ceux déjà adoptés dans d’autres pays européens comme l’Italie”, affirme-t-il. “Désormais, la plupart des véhicules immatriculés en France depuis plus de cinq ans pourront être équipés d’un moteur électrique et d’une batterie, voire d’un système à hydrogène. Et cela, sans l’accord du constructeur et en n’ayant besoin que d’une seule homologation pour chaque série.”

Industrialiser le rétrofit

Plusieurs start-up sont déjà sur les starting-blocks. Une dizaine d’entre elles travaillent sur le sujet et certaines ont déjà enregistré des précommandes. Leur objectif est d’industrialiser le rétrofit afin de réduire les coûts. “Nous espérons atteindre une moyenne de 12 000 à 13 000 euros pour une petite voiture”, déclare Arnaud Pigounides. Bien moins que les 20 000 euros actuels (voire 30 000 euros pour une petite Porsche).

Retrofuture, spécialisée dans la conversion de voitures anciennes, revendique déjà une cinquantaine de précommandes, dont 15 provenant d’entreprises. “Les modèles les plus demandés ? Les Fiat 500 et les Austin Mini électriques !”, précise l’entrepreneur. Ces deux modèles sont proposés à moins de 20 000 euros sur son site internet.

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Livraison avant fin septembre

Aymeric Libeau, créateur de Transition One, vient de lancer les précommandes pour l’électrification de voitures de segment A (Twingo, Fiat 500, C1, etc). Espérant proposer l’opération à un prix final de 5 000 euros (après déduction des subventions), il espère enregistrer une centaine de précommandes d’ici fin février. “Grâce à ce texte, nous pouvons nous engager à livrer les véhicules avant la fin septembre 2020”, déclare-t-il.

Les acteurs du rétrofit attendent un retour de Bruxelles en février et une publication de l’arrêté en mars, ce qui leur permettra de lancer le processus d’homologation. Ils espèrent pouvoir réaliser leurs premières ventes en mai ou juin, en comptant également sur d’éventuelles subventions. “Nous espérons notamment que les véhicules convertis seront éligibles à la prime à la conversion”, avance Arnaud Pigounides.

Reste à savoir si la demande sera au rendez-vous. Les professionnels évoquent les contraintes imposées aux acteurs publics pour verdir une partie de leur flotte, ainsi que les interdictions de circulation dans les centres-villes pour certains véhicules. “Il est moins cher de convertir un véhicule que d’en acheter un neuf”, insiste Arnaud Pigounides. Le président de l’AIRe mise sur la conversion de 400 à 1 000 véhicules la première année, puis de 2 000 à 4 000 par an les années suivantes.