La course vers la voiture électrique : Quand EDF a pris part à l’aventure

La course vers la voiture électrique : Quand EDF a pris part à l’aventure

Après le choc pétrolier de 1973, EDF a joué un rôle essentiel dans la redécouverte de la traction électrique en France. Un prototype a même été présenté au président de la République, Georges Pompidou, lors des 25 ans de l’entreprise.

Le déclin et le renouveau de la voiture électrique

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la voiture électrique était reléguée au second plan. Son image de rêve et son attrait s’étaient envolés. Cependant, selon les historiens Pascal Griset et Dominique Larroque, l’après-guerre a également marqué l’apparition d’un “nouveau système technique” basé sur l’électronique, l’informatique et les nouveaux matériaux, qui préparaient silencieusement le terrain pour une nouvelle ère de la voiture électrique.

L’heure des investissements

A partir des années 1960, et surtout après le choc pétrolier de 1973, EDF a joué un rôle central dans cette redécouverte de la traction électrique. L’entreprise a investi dans La Voiture électronique et a établi des partenariats avec des industriels tels que la Compagnie générale d’électricité et Bertin, qui croyaient en l’avenir de la voiture électrique. Un rapport interne de juillet 1974 explique cette stratégie d’investissement. En tant qu’entreprise, EDF a toujours cherché à favoriser le développement de l’électricité, un facteur de progrès et de mieux-être. C’est pourquoi EDF a soutenu la voiture électrique, qui avait du mal à trouver un marché en raison d’une demande insuffisante de la part des utilisateurs.

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L’argument économique de la voiture électrique

A cette époque, la transition énergétique était déjà en cours, passant du charbon et du fuel utilisé dans les centrales électriques au nucléaire. Même avec une électricité d’origine thermique, la voiture électrique s’est révélée plus économique. Les ingénieurs d’EDF ont calculé qu’une voiture électrique de type R5 parcourant 10 000 km par an en ville consommait environ 2 500 kWh, soit 167 litres d’essence en moins par an. Cette économie était d’autant plus précieuse que le prix du pétrole venait d’être multiplié par quatre en quelques mois.

La 4L des Renardières

Pour concrétiser ces avancées, EDF a dû nouer des partenariats avec des constructeurs automobiles, notamment avec la régie Renault. La première étape a été d’électrifier la célèbre 4L. André Faure, mécanicien au centre de recherche des Renardières, se souvient de ce défi. “Mon travail consistait à connecter le moteur aux roues avec les batteries, pour que ça fonctionne. Quand j’ai installé les 300 kilos de batterie dans la 4L, les roues avant ne touchaient plus le sol !”, raconte-t-il. Mais peu à peu, des solutions ont été trouvées, sous la direction de Roland Wolf, un ancien technicien devenu responsable du programme électrique d’EDF. En seulement six mois, une 4L électrique, suivie d’une R5, ont été converties en véhicules électriques.

Les résultats mitigés

Le programme a reçu le soutien de l’État et dès 1971, une 4L électrique a été présentée au président Georges Pompidou. Ce dernier était un grand défenseur de l’automobile. Des centaines de ces véhicules ont équipé les centres de recherche et développement d’EDF des Renardières et d’autres sites de l’entreprise. Cependant, malgré ces avancées, EDF s’est progressivement retirée de la recherche sur la voiture électrique à la fin des années 1970, faute de partenaires industriels prêts à s’engager dans cette exploration technologique.

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Conclusion optimiste

Comme l’a souligné Roland Wolf en 1995, “pour EDF, la voiture électrique est un pari asymétrique. En cas d’échec, les pertes sont faibles. En cas de succès, les gains sont importants.” L’industrie de la voiture électrique qu’EDF appelait de ses vœux est aujourd’hui une réalité, comme nous le verrons dans le dernier volet de cette série consacrée à l’histoire de la voiture électrique. Le printemps est en marche, car cette histoire se poursuit plutôt comme une saison de renouveau que comme un hiver.

Prototype de véhicule électrique EDF en 1971

Bon à savoir :
Le club national Miniateg43, composé d’électriciens et de gaziers, propose des miniatures de véhicules EDF-GDF à l’échelle 1/43e. Véhicules d’intervention, camions nacelle, convois exceptionnels, hélicoptères… ces miniatures sont produites en séries limitées et avec soin par des artisans et fabricants spécialisés. Le club recherche également des photos de véhicules EDF-GDF pour réaliser de nouvelles miniatures.

Site internet : www.miniateg43.fr
Contacts : contact@miniateg43.fr / miniateg43@orange.fr