La crise inflationniste frappe de plein fouet les voitures électriques : jusqu’à 23 % d’augmentation des prix en à peine un an ! (COMPARATIF)

La crise inflationniste frappe de plein fouet les voitures électriques : jusqu’à 23 % d’augmentation des prix en à peine un an ! (COMPARATIF)

Quinze ans après l’introduction du premier roadster de Tesla, vendu à l’époque pour environ 100 000 euros, il est difficile de dire que le pari de la démocratisation des voitures électriques a été réussi. Aujourd’hui, il existe un écart de prix considérable entre certains modèles électriques et leurs homologues à essence, parfois supérieur à 10 000 euros. Prenons par exemple la Peugeot 208. La version électrique (36 150 €) coûte désormais 78 % de plus que le modèle d’entrée de gamme à essence (20 250 €). Chez Citroën, la version électrique de la C4 (39 950 €) est vendue 43 % plus cher que le modèle d’entrée de gamme à essence (27 900 €). Vous pouvez acheter deux Fiat 500 (15 950 € chacune) pour le prix d’une seule Fiat 500 électrique (33 790 €, même si une version est vendue à 29 290 €).

La course aux voitures électriques de moins de 25 000 euros est lancée par Citroën, Renault, Volkswagen et Tesla

Les prix des voitures électriques sont loin d’avoir baissé. Au contraire, elles ont été durement touchées par la crise inflationniste provoquée par le conflit en Ukraine. La DH a comparé les prix d’un même modèle électrique vendu en mai 2022 et en août 2023. Le constat est implacable : en un peu plus d’un an, les prix des voitures ont augmenté de 7,7 %. “L’augmentation des coûts de production due à l’inflation énergétique est significative”, nous a récemment confirmé Karl Schuybroek, porte-parole de Renault Belgique. “Les prix de l’acier et des composants électroniques, par exemple, ont considérablement augmenté. De plus, les coûts de transport ont également explosé en raison de la hausse des prix des carburants.”

Sur les cinquante modèles que nous avons analysés, seuls trois modèles ont maintenu leur prix depuis mai 2022 : l’Aiways U5, la Honda E et la Renault Twingo. Et seulement deux modèles ont vu leurs prix baisser : les Tesla Model 3 (-15 %) et Y (-18 %). Cette baisse a été consentie par Elon Musk pour faire face à la concurrence chinoise, en particulier celle de BYD, dont l’ambition est de concurrencer la marque américaine.

Si nous excluons Tesla, le prix des voitures électriques a augmenté de 9,6 % en un peu plus d’un an, rendant ces véhicules encore plus inaccessibles pour les petits budgets, malgré une inflation plus élevée. Pourtant, chaque mois, des décisions sont prises pour sceller le sort des voitures à essence.

Selon notre comparatif, certains modèles ont subi une augmentation des prix démesurée. La Seres 3 a ainsi augmenté de 21,2 %, la Kia Soul de 23,8 % et la Fiat 500 de 17,2 %.

L’engouement pour l’électrique freiné par les prix élevés ?

Les chiffres communiqués par la fédération du secteur de la mobilité, Traxio, semblent prouver le contraire. En effet, les mesures prises par le gouvernement fédéral, qui ne permettront plus une déduction fiscale à 100 % que pour les voitures n’émettant pas de polluants atmosphériques à partir de 2026, obligent les entreprises à se tourner vers l’électromobilité. Filip Rylant, de Traxio, commente : “Au cours des six premiers mois de 2023, les immatriculations de voitures neuves et d’occasion révèlent quelques faits marquants concernant le marché belge. Il est frappant de constater que le marché des voitures neuves est dominé par les entreprises et le leasing : 65 % des voitures neuves sont immatriculées au nom d’entreprises assujetties à la TVA, contre seulement 35 % au nom de particuliers. En revanche, le marché des voitures d’occasion est à 89 % entre les mains des particuliers.”

Sur le marché spécifique des voitures neuves électriques, la différence est encore plus marquée : un modèle sur dix est immatriculé par un particulier, le reste l’étant par une société. Et la principale raison évoquée par les particuliers pour justifier leur manque d’intérêt pour les voitures électriques est le prix d’achat jugé trop élevé. Alors que les gouvernements veulent accélérer la transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement, ils risquent de rencontrer des obstacles lorsque les particuliers, incapables d’acheter une voiture électrique, devront se débarrasser de leurs voitures à essence jugées trop polluantes.

Selon les derniers chiffres publiés par la Febiac, la part des voitures électriques (100 % électriques ou hybrides) sur le marché a considérablement augmenté. Alors qu’elles ne représentaient que 14,3 % des ventes en 2020, elles ont compté pour 43 % des ventes au cours des six premiers mois de 2023. Selon les prévisions, il est très probable que d’ici la fin de l’année, il se vendra plus de voitures électriques que de modèles à essence.