La Dacia Spring Extreme : une voiture électrique abordable à 22 000 euros, mais est-ce vraiment sérieux ?

La Dacia Spring Extreme : une voiture électrique abordable à 22 000 euros, mais est-ce vraiment sérieux ?

La Dacia Spring, malgré une augmentation de prix de près de 4 000 euros depuis son lancement, reste la voiture électrique la moins chère du marché. Cette hausse tarifaire, la plaçant désormais à 20 800 euros, n’a pas dissuadé les potentiels acheteurs, puisque la citadine de Dacia est la voiture électrique la plus vendue en France. Fort de ce succès, la marque roumaine, propriété de Renault, a décidé de proposer une version améliorée, la “Extreme”, de sa petite voiture électrique. Vendue au prix de départ de 22 300 euros, cette nouvelle version promet une meilleure qualité de finition et des améliorations de conduite. Mais vaut-elle vraiment son prix ?

Qu’est-ce qui change sur la nouvelle Dacia Spring ?

Pour juger de la pertinence de cette nouvelle version, il est important de prendre en compte les différents changements apportés. La version Extreme 65 se distingue d’abord par son apparence. Deux nouvelles couleurs (bleu ardoise et vert cèdre), avec des finitions cuivrées, symbolisent cette montée en gamme.

Mais l’essentiel de cette nouvelle Dacia Spring se situe sous le capot. En effet, la citadine électrique opte pour un “nouveau” moteur, passant de 45 ch à 65 ch. Cette modification technique vise à améliorer le comportement routier de la Spring, notamment au-delà de 80 km/h, l’un de ses points faibles jusqu’à présent.

Une présentation plus soignée, mais pas de réelle montée en gamme

Les touches de couleur cuivrée présentes sur les barres de toit, les coques de rétroviseurs, les protections latérales et le nouveau logo Dacia apportent un certain caractère à la citadine. On les retrouve également à l’intérieur du véhicule, mais malgré ces ajouts esthétiques, l’ensemble reste assez basique et le plastique prédomine. Il est évident que Dacia se contente du strict minimum avec cette voiture low-cost, adaptée du marché asiatique de la précédente décennie. Cette stratégie lui a permis de séduire plus de 100 000 clients en Europe, dont 43 000 en France. Cependant, il est important de rappeler qu’à l’époque, le prix de la citadine électrique était de 16 990 euros, soit près de 7 000 euros moins cher.

Niveau finitions, à part les touches cuivrées, il n’y a pas de grandes améliorations. Le système embarqué semble vieillot et seules les compatibilités CarPlay et Android Auto sauvent la mise. L’intégration du port USB est également peu pratique. Lorsqu’on prétend monter en gamme, il faut faire preuve d’un minimum de sérieux.

Plus puissante, mais à quel prix ?

La principale raison d’être de cette version Extreme est son nouveau moteur de 65 ch. Mais est-ce vraiment un moteur neuf ? Selon Dacia lui-même, il s’agit du même moteur que celui de la première version de la Spring, mais avec quelques améliorations pour offrir plus de puissance. Ce moteur a été renforcé, permettant une rotation maximale à plus de 14 000 tours/min, contre 8 000 tours/min auparavant.

Ce moteur a été amélioré en renforçant les bobines autour du stator et en lui ajoutant un réducteur plus grand. Malgré un poids supplémentaire de 5 kg, cette évolution permet à la Spring d’atteindre une vitesse de 0 à 100 km/h en 13,7 secondes, contre 19,1 secondes dans la version précédente.

Cependant, ce moteur de 65 ch a des conséquences négatives sur certaines performances de la voiture. Le couple a diminué (de 125 Nm à 113 Nm) et l’autonomie a été réduite (220 km en homologation WLTP, contre 230 km auparavant).

Le calcul audacieux de Dacia

Ce nouveau moteur plus puissant entraîne une consommation plus élevée de la voiture, notamment à des vitesses plus élevées. Dacia sait que les utilisateurs de la Spring ont tendance à conduire principalement en ville, avec une vitesse moyenne de 26 km/h. C’est pourquoi la marque a pris le risque d’équiper la Spring d’un moteur plus puissant, dont la vélocité est utilisée principalement à faible allure. Cette stratégie peut sembler risquée et pourrait modifier considérablement l’expérience de conduite de la Spring en fonction du type d’utilisateur.

Comportement routier amélioré, mais des pneus en question

La Spring première du nom avait été critiquée pour sa tenue de route et son comportement sur autoroute. Pour améliorer cela, la Spring Extreme a subi des ajustements au niveau de la direction et des suspensions.

Ces changements ont légèrement amélioré le comportement de la Spring. Elle semble plus sûre sur autoroute et ne peine plus à effectuer des reprises à 80 km/h. Néanmoins, malgré ces améliorations, la tenue de route reste un point faible. La voiture a tendance à flotter dans les virages et l’ESP peut intervenir de manière excessive. Ce problème est principalement dû aux pneus de mauvaise qualité. Dacia cherche activement une alternative, mais il est difficile de trouver des pneus de qualité en 14 pouces sur le marché.

Autonomie : meilleure en ville, plus faible sur autoroute

L’autonomie de la Spring varie en fonction de la vitesse de conduite. Sur autoroute et sur routes secondaires rapides, la consommation peut atteindre 18 kWh/100 km, réduisant l’autonomie à moins de 150 km. En revanche, en conduite urbaine à faible allure, la consommation chute à moins de 11 kWh/100 km grâce au poids léger et aux petites roues de 14 pouces de la voiture.

La recharge de la Spring n’a pas changé avec cette nouvelle version. Elle peut accepter jusqu’à 7 kW en courant alternatif et la recharge rapide est limitée à 30 kW en option. Il est possible d’accélérer la recharge en optant pour un chargeur Combo et un câble Type 2 compatible avec une Wallbox, mais ces options ont un coût supplémentaire.

La Dacia Spring Extreme face à la concurrence

La Dacia Spring Extreme est actuellement sans réelle concurrence sur le marché des voitures électriques abordables. Cependant, le prix de la Spring se rapproche dangereusement de celui de la Renault Twingo E-Tech, mieux équipée mais plus chère (25 200 euros). De plus, l’arrivée prochaine de la Leapmotor T03, une citadine chinoise plus performante et mieux finie pour seulement 3 000 euros de plus, pourrait remettre en question la position de la Spring. Même la MG4, à partir de 29 990 euros, pourrait être envisagée pour les acheteurs ayant une marge de manoeuvre financière supplémentaire.

En conclusion, la Dacia Spring a certes progressé dans cette nouvelle version, mais elle peine à justifier son prix élevé. À 22 300 euros minimum, elle reste la voiture électrique la moins chère du marché, mais la concurrence se rapproche de plus en plus en termes de qualité. Cependant, si le critère principal d’achat reste le prix, la Spring Extreme peut être une option intéressante. Il est néanmoins important de noter que les avantages fiscaux dont bénéficie actuellement la Spring pourraient disparaître à l’avenir.