La désinformation sur les voitures électriques : Quand Koober fait de la publicité trompeuse

La désinformation sur les voitures électriques : Quand Koober fait de la publicité trompeuse

Lancée en 2016 en France, Koober se positionne comme une bibliothèque condensée. Une de ses publicités actuellement en circulation sur Internet met clairement en évidence les limites de son système.

Dans une publicité de 58 secondes, une femme lance une discussion en disant : “Quand on regarde tous ces gens avec leur voiture essence qui ne font rien pour la planète, c’est révoltant”. Elle en profite pour tacler son voisin de canapé : “Regarde, toi, Jean, tu te dis proche de la nature et tu n’as pas acheté de voiture électrique comme moi”.

Intervient alors le troisième personnage, utilisateur de Koober. Il suggère que cette “cousine pseudo-écolo” parle d’un sujet qu’elle “ne maîtrise pas spécialement”. Et lui, maîtrise-t-il le sujet de la voiture électrique en affirmant : “ça pollue énormément de les construire et on ne peut pas les recycler” ? Il assure : “Elles ne sont ni écolos ni propres”. Koober représente selon lui un moyen “de dire moins d’idioties”. Autant dire que son plaidoyer torpille plutôt le service, par ses erreurs et manques de précision…

Écolo ou pas écolo la voiture électrique ?

La voiture électrique est-elle écologique ou non, propre ou non ? Formulée ainsi, la question appelle une réponse claire : “non”. Il manque un contexte, une action. Il n’est pas écologique non plus de jardiner… dès lors que des produits phytosanitaires perçus comme risque pour la santé sont utilisés. Et qui plus est en jetant plus de la moitié des produits obtenus, par excès. Ou de pratiquer une activité en plein air… en défonçant un 4×4, hors des sentiers battus, en montagne.

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En revanche, la voiture électrique peut bien sûr être intégrée dans une démarche écologique. Par exemple, lorsque la voiture compacte ou citadine remplace un ancien SUV diesel. Mieux encore lorsque son utilisateur privilégie la marche et les transports en commun au quotidien. Et lorsqu’il souscrit à Enercoop pour son électricité, ou équipe son toit de panneaux solaires fabriqués en France.

Est-il nécessaire de rappeler tous les inconvénients des modèles thermiques ? Par exemple, les matériaux rares utilisés dans les systèmes de dépollution, l’instabilité géopolitique, le déficit de la balance commerciale, etc. Avec quelle voiture un cycliste, un joggeur ou une maman avec un bébé dans une poussette préférerait-il être croisé ? Une voiture électrique ou une voiture diesel qui vient de démarrer à froid ?

Un utilisateur Koober mal informé

Si l’utilisateur Koober avait été correctement informé, il aurait évoqué une comparaison concernant le cycle de vie des véhicules. Il aurait précisé que la majeure partie des émissions carbonées lors de la construction d’une voiture électrique provient de la batterie. Il aurait expliqué qu’après quelques dizaines de milliers de kilomètres, le véhicule électrique prend l’avantage. Un lecteur bien informé aurait parlé de la seconde vie des batteries et des améliorations technologiques. Deux réalités qui améliorent considérablement l’impact environnemental des voitures électriques.

Il n’aurait pas sorti cette énorme bêtise selon laquelle les voitures électriques ne peuvent pas être recyclées. Le véhicule en lui-même reste très similaire à un modèle thermique. Et pour ce qui est de la batterie, l’industrie du recyclage développe des processus permettant d’atteindre des taux de recyclage supérieurs à 90%.

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Dans cette publicité, qui dit des bêtises en se mettant en avant ? A priori, c’est le lecteur Koober. Pourtant, la voiture électrique connaît également certains inconvénients. Peut-être sont-ils trop récents pour être connus de la bibliothèque condensée.

Un avis sur un sujet avec un seul résumé de livre ?

Je suis allé faire une recherche sur le moteur de recherche du site Koober. Je n’ai pas trouvé de références directes concernant les voitures électriques. Il est donc impossible de se faire une idée sur la fiabilité du ou des documents sources. Cela ressemble davantage à une opportunité gratuite sur un sujet à la fois controversé et populaire.

Deux entrées concernant Elon Musk sont toutefois disponibles. Faire référence à l’essence plutôt qu’au diesel pourrait orienter les recherches vers les États-Unis. Peut-être que la base accessible via smartphone est plus complète.

Quoi qu’il en soit, peut-on devenir expert en ne lisant qu’un seul livre sur un sujet ? Et en se basant sur des résumés de moins de 20 minutes d’ouvrages comptant plusieurs centaines de pages ? Certainement pas ! Surtout sur un thème aussi dense en informations et en désinformation que la voiture électrique. Est-ce que mon simple avis sur Koober suffit à condamner son existence ? Après tout, cela peut servir de point de départ pour des recherches approfondies. En revanche, cette publicité jette le discrédit sur cette plateforme.

Choquant, vraiment !

Quand on découvre une énorme bêtise sur un sujet connu, on se pose forcément des questions sur le contenu global ! Et surtout sur la manière de traiter l’information. N’oublions pas que les erreurs relevées sont au cœur d’une publicité visant à donner de la légitimité à Koober. Un résumé ne peut pas restituer les subtilités qui confèrent parfois tout son sens à un ouvrage.

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Le jour où un utilisateur Koober viendra discuter avec moi sur mon terrain, lui aussi risque d’être déçu… En attendant, je remercie notre lectrice qui, indignée par cette publicité, m’a envoyé le lien pour la retrouver. Lorsque l’on s’engage sincèrement et dès le plus jeune âge dans une démarche écologique, il est tout à fait insupportable de subir la désinformation !