Le secteur de la distribution automobile est en pleine mutation. Selon Jean-Claude Puerto, PDG d’Ucar, le modèle actuel, basé sur l’objet voiture, va progressivement laisser place à un modèle centré sur les services. Les consommateurs seront davantage intéressés par les prestations offertes par les compagnies de service automobile et les clubs automobiles, plutôt que par la voiture elle-même.
La transformation du modèle de consommation automobile
Dans cette nouvelle vision, le choix de la voiture devient secondaire. Les consommateurs rechercheront un interlocuteur unique, capable de répondre à l’ensemble de leurs besoins liés à l’automobile. Ils souhaiteront disposer d’un bouquet de voitures interchangeables, en fonction de leurs besoins spécifiques.
Cette évolution majeure entraînera des bouleversements dans le secteur. Les acteurs actuels, tels que les constructeurs, les distributeurs, les assureurs, les loueurs, devront repenser leurs modèles économiques. Toutefois, cela ouvrira également la voie à de nouvelles opportunités pour des acteurs jusqu’alors inconnus.
Les alliances, une clé de réussite
La réussite dans ce nouveau modèle dépendra de la capacité des acteurs à s’allier et à collaborer. Même les acteurs les plus puissants, y compris les géants du numérique, ne pourront pas tout assumer seuls. La marque de service jouera un rôle crucial, mais elle devra mériter la confiance des consommateurs en proposant des prestations complexes provenant de différents univers métiers.
Le rôle prépondérant des loueurs
Parmi les acteurs du marché, les loueurs sont particulièrement bien positionnés. En effet, leur modèle de “one stop shopping” leur permet de gérer tous les aspects liés à la voiture pour leurs clients. Cependant, chaque acteur possède une partie de la solution. Aucun ne peut prétendre être mieux placé que les autres. Ucar, par exemple, a été créé spécifiquement pour mettre son savoir-faire au service de tous ceux qui souhaitent participer à cette transformation.
Les facteurs à l’origine du changement
Plusieurs facteurs convergents sont à l’origine de cette transformation. Tout d’abord, l’évolution des mentalités des consommateurs qui ne sont plus aussi attachés à leur voiture. En proposant des offres basées sur des mensualités, les constructeurs ont contribué à la transition vers une consommation axée sur les services. De plus, les abonnements dans d’autres domaines (téléphonie, divertissement) ont également influencé les attentes des consommateurs.
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) : accélérateur de la transformation
Les ZFE ne sont pas la cause du changement, mais elles accélèrent cette évolution. En interdisant l’accès des anciens véhicules aux zones urbaines, les réglementations environnementales obligent les consommateurs à repenser leur manière de se déplacer. Cependant, ces mesures doivent être accompagnées d’aides suffisantes pour permettre aux propriétaires de véhicules plus anciens de passer à un modèle plus respectueux de l’environnement.
Vers une utilisation plus optimale des voitures
Il est essentiel de partager davantage les voitures pour les utiliser de manière plus efficiente. Actuellement, les voitures sont utilisées seulement 5% du temps, tandis qu’elles restent inutilisées la majeure partie du temps. Grâce à l’économie du partage, il sera possible d’obtenir individuellement une voiture neuve tout en rajeunissant collectivement le parc automobile.
Conclusion
La distribution automobile est en pleine transformation, conduisant à un modèle axé sur les services plutôt que sur la possession d’une voiture. Les alliances entre acteurs du secteur seront essentielles pour réussir cette transition. Les consommateurs, de moins en moins attachés à leur voiture, rechercheront des prestations complexes et complètes offertes par les compagnies de service automobile. Les ZFE, bien que contraignantes, peuvent être une opportunité de répondre aux enjeux environnementaux tout en dynamisant l’industrie automobile.
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