La dysorthographie : Qu’est-ce que c’est ?

La dysorthographie : Qu’est-ce que c’est ?

Si les fautes d’orthographe sont courantes, certains souffrent d’un véritable trouble de l’écriture : la dysorthographie. Elle fait partie, comme la dyslexie, des troubles spécifiques de l’acquisition des compétences rédactionnelles. Plus qu’un simple “retard”, ces troubles se traduisent par des difficultés du cerveau à traiter les informations. Ils sont durables : un enfant dyslexique et/ou dysorthographique restera un adulte peu à l’aise avec la lecture ou la rédaction !

Aujourd’hui, plus de 5% de la population infantile fait partie du spectre DYS tels que les dysorthographiques, dyspraxiques ou dysgraphiques. La majorité est également sujette à la dyslexie. Dans la plupart des cas les dysorthographiques sont dyslexiques, mais ce n’est pas toujours le cas.

Dyslexie, dysorthographie : troubles de l’apprentissage chez l’enfant

La dysorthographie étant un trouble des apprentissages, elle se repère la plupart du temps chez l’enfant : celui-ci ne progresse pas à la même vitesse que les autres et accumule du retard.

Quelles différences entre dyslexie, dysorthographie ?

La dyslexie : un trouble de la lecture

L’enfant ou l’adulte dyslexique n’arrive pas à mémoriser les mots qu’il voit et ne peut donc pas les comprendre. Ce phénomène entraîne souvent des complications en termes de rédaction. Il peut en effet développer une dysgraphie (trouble de la graphie, c’est-à-dire de la rédaction) et/ou une dysorthographie.

La dysorthographie : un trouble de l’écriture

Cette déficience est souvent liée à la dyslexie, car les personnes qui ont du mal à décoder les lettres et à lire ne pourront pas se concentrer sur le sens des mots, ni sur leur orthographe.

On en distingue 3 formes :

  • de surface : Elle se caractérise par un usage déficitaire de la stratégie lexicale. Cela se traduit par l’incapacité de produire l’orthographe exacte des mots couramment rencontrés.
  • phonologique : Elle se caractérise par une utilisation déficiente de la correspondance entre les sonorités de l’oral (phonèmes) et les caractères de la rédaction (graphèmes).
  • mixte : Elle se caractérise par la présence des deux types stipulés ci-dessus. C’est la forme qui représente le spectre entier de dysorthographie.
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Confusions, inversions et déficit de mémorisation : les conséquences de la dysorthographie

La dysorthographie est un trouble qui génère :

-> Un problème d’identification des sons et dans leur transcription écrite (confusion entre les sonorités proches tels que les p/b, s/z, j/z, etc.) ;
-> Des troubles sémantiques, c’est-à-dire des difficultés à mémoriser les mots et à distinguer les homonymes (pain/pin, chœur/cœur, etc.) ;
-> L’impossibilité de retenir les règles grammaticales et orthographiques, de conjugaison, d’accord et de syntaxe conduisant à de nombreuses inexactitudes dans la rédaction ;
-> Des problèmes liés au lexique orthographique, entraînant des complications dans la mémorisation de l’orthographe des mots. Le même mot rédigé peut être perçu différemment au sein du même texte par la personne atteinte de cette déficience.
-> Des erreurs de syllabes, d’omissions et de mots soudés ou découpés aléatoirement ;
-> Des erreurs visuelles et des inversions de caractères ;
-> Des déficiences rédactionnelles similaires à celles du dysgraphique.

Les causes et facteurs de risques chez l’enfant

Les causes

Dans le cas où elle est liée à une dyslexie ou une dyspraxie, il est fort probable qu’il y ait un dysfonctionnement neuronal.

L’enfant atteint présente une faible connectivité entre l’aire cérébrale responsable de la reconnaissance visuelle des mots, les régions du langage, et éventuellement les régions impliquées dans la coordination motrice (notamment en cas de dyspraxie ou de dysgraphie).

Ce symptôme serait associé à un développement phonologique déficient (entraînant des complications dans la distinction des sonorités similaires et faible conscience phonologique) avant même l’apprentissage de la lecture. Les causes précises de ce déficit de développement phonologique restent inconnues.

Les facteurs de risques

On observe différents facteurs de risques qui peuvent stimuler l’apparition ou le renforcement de la dysorthographie, tels que :

  • des difficultés psychologiques, telles que l’anxiété ou les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ;
  • une méthode d’apprentissage inadaptée dans les établissements scolaires ou dans l’environnement familial. Par exemple, une pression excessive sur les cours ou à contrario un manque de soutien ;
  • vivre des évènements traumatiques qui perturbent les fonctions cognitives ;
  • une naissance prématurée ;
  • la potentielle transmission génétique.

Les symptômes : comment détecter la dysorthographie ?

Des difficultés rédactionnelles ne veulent pas forcément dire que l’enfant est dysorthographique, mais certains signes peuvent être révélateurs de ce trouble spécifique.

Diagnostic de la dysorthographie

Si des éléments peuvent donner un premier avertissement chez le jeune enfant, on attend généralement la fin du CE1 pour rechercher un trouble des apprentissages.

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Avant ce niveau scolaire, tous les éléments de la rédaction ne sont pas encore acquis et il est donc difficile de distinguer un trouble neuronal comme la dysorthographie d’un simple retard ou d’une acquisition un peu lente.

Néanmoins certains signes précurseurs peuvent être observés entre la grande section et le CE1.

À l’âge de 5 ans : il n’arrive pas à formuler ce qu’il veut, ni à reconstituer une histoire en se basant sur des images. Les bonshommes qu’il dessine sont mal structurés et il maîtrise mal les repères spatiaux et/ou temporels ;
À l’âge de 6 ans : il n’arrive pas à lire les syllabes ou fait de nombreuses erreurs du fait qu’il perçoit difficilement la segmentation des mots en syllabes ;
À l’âge 7 ans : on observe une certaine lenteur dans la lecture. Celle-ci est imprécise et le message passé dans la rédaction n’est pas compris. On peut également observer un épuisement rapide durant la rédaction qui amène une dégradation de celle-ci au fur et à mesure de l’exécution de la tâche. Le résultat de la rédaction est illisible ou comporte de nombreuses inexactitudes.

Si vous observez que les troubles persistent, il est nécessaire de faire appel à un spécialiste afin de demander un bilan orthophonique. Cette demande peut être à l’initiative de la famille ou du corps enseignant.

Dispositif de rééducation

Si la dysorthographie est confirmée, une rééducation orthophonique peut être mise en place afin de trouver des méthodes particulières pour aboutir à une meilleure maîtrise de la langue et à une assimilation de ses règles de base.

En lien avec le travail de l’orthophoniste, certains aménagements pédagogiques associés à des outils adaptés pourront faciliter le développement des capacités rédactionnelles et permettre à l’enfant de bien vivre sa scolarité. Faire une dictée tous les jours ne lui sera en effet d’aucune aide !

L’enjeu est de taille : soulager du problème de la rédaction et refocaliser l’attention sur une bonne assimilation des connaissances. La marge de progression n’en sera que meilleure !

La méthode Davis est une approche également utilisée pour accompagner les enfants dysorthographiques. Cette méthode a été définie par Ron Davis, lui-même dyslexique. Elle utilise des techniques de visualisation mentale, de manipulation d’images mentales et d’orientation. Ainsi, elle vise à améliorer la conscience visuelle et spatiale ainsi que la compréhension des relations entre les sonorités et les caractères dans les mots.

Causes, solutions et traitements chez les adultes

La dysorthographie : ses causes chez les adultes

La dysorthographie est souvent décelée lors des cours fondamentaux à l’école, elle est donc associée à l’enfance et à l’adolescence.

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Dans le dernier cas et pour poser rapidement un diagnostic, discutez avec votre médecin traitant : il saura vous guider dans les étapes à suivre. Des examens seront réalisés auprès de différents professionnels de santé à l’issue desquels des adaptations peuvent être à prévoir pour vous aider dans votre vie quotidienne et professionnelle.

Pallier les troubles du langage : outils pour la vie professionnelle

Aujourd’hui, de nombreuses technologies nous aident à améliorer son orthographe et à fluidifier nos tâches.

Si utiliser un ordinateur apparaît une évidence, connaissez-vous les applications d’assistance à la rédaction et à la relecture ?

MerciApp est un correcteur orthographique complet : il souligne non seulement les fautes d’orthographe, mais aussi de grammaire et de syntaxe, et en propose une correction pertinente. Pour les adultes atteints de troubles dyslexiques ou dysorthographiques, cet outil sera d’une aide précieuse !

La reconnaissance du handicap des troubles du langage

Outre les aides, les outils et les aménagements, une meilleure visibilité et une reconnaissance de ces difficultés est nécessaire dans le monde du travail.

La reconnaissance de ce handicap, car c’en est un, est un moyen de favoriser une meilleure performance des personnes dysorthographiques.

Cela aide de plus à une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap au sein des entreprises.

La dysorthographie : trouble durable, mais viable

Et pour cause : la visibilité des personnes dyslexiques-dysorthographiques est un enjeu majeur pour une meilleure égalité des chances au sein de notre société.

Adultes : changer les perceptions sur la dyslexie dysorthographie

Pour beaucoup, une mauvaise capacité rédactionnelle est liée à un défaut d’apprentissage ou de pratique, symptomatique d’un ancien mauvais élève. La dyslexie-dysorthographie étant un trouble du système nerveux, il est important de la considérer comme telle et d’en envisager les solutions.

On observe chez le dysorthographique un développement cognitif et lexical similaire aux personnes de son âge avec un vocabulaire normalement développé.

C’est sur le plan orthographique qu’il cumule un retard d’approximativement 2 ans. En effet, on recense environ 3 fois plus d’inexactitudes sur une rédaction autonome d’un dysorthographique vis-à-vis ceux du même niveau d’étude.

Non, les enfants dys ne sont pas fainéants

Travailler sur la meilleure reconnaissance de ce handicap à l’école est primordial pour la réussite des enfants, mais aussi pour leur santé. Actuellement, les complications que peut vivre l’élève dys sont nombreuses : face à la dictée, quelle angoisse ! Des troubles psychologiques viennent souvent s’ajouter aux troubles du langage chez l’enfant.

Bien qu’ils fassent partie du spectre du handicap invisible, la population infantile dysorthographique est souvent stigmatisée. Notre système scolaire offrant plus de place à la rédaction qu’à l’oral, cela renforce les préjugés et jugements sans fondement à l’égard des personnes atteintes de cette déficience.

Les aspects cognitifs, émotionnels et comportementaux influent sur la rééducation et la prise en charge du trouble. N’oubliez pas d’être attentif à la manière dont les personnes atteintes vivent les complications qu’ils rencontrent vis-à-vis des autres et d’eux-mêmes.

Lutter pour une meilleure prise en charge tout au long du parcours d’études de ce type de déficiences, c’est lutter pour un meilleur apprentissage de tous et une meilleure performance dans l’entreprise de demain.