La transition vers les voitures électriques est inévitable si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques. Cependant, depuis que l’Union européenne a décidé d’interdire la vente de voitures neuves thermiques à partir de 2035, de fausses informations sur les véhicules électriques se sont répandues sur les réseaux sociaux. Une image virale partagée sur Facebook prétend que pour fabriquer une batterie de voiture électrique de 450 kg, il faudrait déplacer et traiter 225 tonnes de matières premières. Cette affirmation est fausse et a été réfutée par des experts.
Les chiffres sont faux
Olivier Vidal, directeur de recherche au CNRS, a déclaré que les chiffres mentionnés dans cette image virale sont totalement erronés. Selon ses calculs, pour une batterie de 320 kg, on utilise en réalité environ 25 tonnes de minerai, soit 10 fois moins que ce qui est prétendu. En septembre 2021, le Bureau de recherches géologiques et minières a également estimé que le chiffre était d’environ 21 tonnes. Par ailleurs, il est important de souligner que le poids d’une batterie se situe généralement entre 250 kg et 300 kg. Les batteries plus puissantes, comme celles des voitures Tesla, peuvent peser entre 430 kg et 600 kg. Ainsi, une batterie de 450 kg, comme mentionnée dans l’image virale, est l’une des plus lourdes et énergivores.
Un impact environnemental moindre
Même si le poids des batteries peut sembler important, il est essentiel de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un véhicule électrique pour évaluer son impact environnemental. Selon Pierre Lefaivle, responsable transports du Réseau action climat, les véhicules électriques polluent trois à cinq fois moins que les véhicules thermiques. Ces chiffres se basent sur un outil développé par l’Association transports et environnement (ATE) pour comparer les émissions de CO2 des deux types de véhicules. De plus, le coût énergétique supplémentaire lié à la fabrication d’un véhicule électrique est compensé à partir de 80 000 kilomètres parcourus.
L’importance du mix énergétique
Il est également important de prendre en compte le mix énergétique d’un pays dans l’équation. Si l’électricité est produite à partir de sources polluantes comme le charbon, le bénéfice environnemental des véhicules électriques est moindre. C’est pourquoi il est essentiel de développer des sources d’énergie renouvelables et propres pour soutenir l’électromobilité.
Une question de sobriété et de durabilité
Il est vrai que la production de véhicules électriques soulève des questions environnementales et sociales, notamment en ce qui concerne l’extraction des métaux rares nécessaires aux batteries. Il est donc crucial de s’interroger sur notre modèle de mobilité future. Il ne s’agit pas simplement de remplacer les véhicules thermiques par des voitures électriques, mais plutôt de repenser notre manière de nous déplacer et de réduire notre parc automobile. De plus, il est primordial de s’assurer que les approvisionnements en métaux rares respectent des normes environnementales, sociales et de droits humains élevées.
Le débat sur les véhicules électriques est complexe et mérite d’être abordé avec des informations précises et fiables. Les voitures électriques ne sont peut-être pas parfaites, mais elles constituent une étape importante vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement. Il est essentiel de prendre en compte l’ensemble du contexte et de continuer à chercher des solutions pour rendre nos voitures plus durables et plus écologiques.