Les voitures hybrides, à l’exception des modèles à batteries rechargeables, ne bénéficieront plus d’un quelconque bonus en 2017. Cependant, l’État prévoit de créer une aide à l’achat pour les deux-roues électriques et d’introduire progressivement la déductibilité de la TVA sur l’essence pour les entreprises.
Un Marché Hybride à Maturité
Le lobbying en faveur des voitures électriques mené par Renault aurait-il enfin porté ses fruits ? Ou est-ce simplement une façon pour le gouvernement d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions polluantes de sa flotte de véhicules ? Quoi qu’il en soit, les voitures hybrides “conventionnelles” ne seront plus éligibles à un quelconque bonus “écologique” à compter du 1er janvier 2017. Cette décision a été annoncée par le Secrétaire d’État au Budget devant une mission d’information sur l’industrie automobile à l’Assemblée Nationale. Bien que cette suppression des aides à l’achat pour les modèles hybrides ne soit qu’une demi-surprise, elle soulève néanmoins des questions sur les motivations derrière cette décision.
En 2014 et 2015, le bonus hybride était plafonné à 2000 euros. En 2016, il a déjà été considérablement réduit avec un montant fixe de 750 euros pour tous les modèles à double motorisation essence-électrique émettant moins de 110 g/km de CO2. Le gouvernement estime que le marché des voitures hybrides est arrivé à maturité et souhaite maintenant orienter la demande vers les véhicules électriques à 100% et les hybrides rechargeables. Cet objectif est louable, mais la réduction de l’aide pour cette dernière catégorie en 2016, passant de 4000 à 1000 euros, peut être interprétée comme une faveur accordée à la voiture électrique pure.
Réduction Minimale du Bonus Pour les Hybrides Rechargeables
Si le montant de l’aide pour les véhicules électriques à 100% devait être réduit de 300 euros (à 6000 euros), le “super bonus” devrait quant à lui être maintenu. Ce dispositif offre une prime de 3700 euros supplémentaires pour la mise à la casse d’un vieux diesel, sous certaines conditions. Les hybrides rechargeables bénéficient également de ce “super bonus” avec une prime supplémentaire de 2500 euros. En revanche, les voitures hybrides classiques, qui ne bénéficiaient déjà pas du dispositif en 2016, seront encore moins éligibles en 2017.
Du côté des constructeurs concernés par la fin du bonus hybride, Toyota, le leader du marché, se dit déjà prêt à faire face à cette éventualité, affirmant que sa technologie est maintenant compétitive. Même son de cloche chez Hyundai, bien que le constructeur sud-coréen estime que la mesure intervient trop tôt. En échange de ces coupes, Christian Eckert, le Secrétaire d’État au Budget, s’est engagé à étudier cet automne l’instauration d’un bonus pour les deux-roues électriques et la déductibilité de la TVA sur l’essence pour les entreprises, une mesure fiscale très attendue.
Contre toute attente, les modèles haut de gamme tels que la BMW 740e, la Mercedes GLE 500e, la Tesla Model S et X, continueront de bénéficier d’une aide à l’achat, allant à l’encontre de la tendance observée en Allemagne et en Californie.
En conclusion, la fin du bonus pour les voitures hybrides en 2017 peut être considérée comme une décision justifiée, dans la mesure où le marché hybride est arrivé à maturité et qu’il est temps d’orienter les consommateurs vers des véhicules électriques à 100% et des hybrides rechargeables. Cette décision ouvre également la voie à de nouvelles aides à l’achat de véhicules électriques et à des mesures incitatives fiscales pour les entreprises.