La fin du moteur thermique en 2035 : une réalité ou une utopie ?

La fin du moteur thermique en 2035 : une réalité ou une utopie ?

Voiture électrique

Les moteurs thermiques ne ronronneront plus à partir de 2035… du moins presque plus. Le Parlement européen a récemment voté en faveur de la réglementation mettant fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique d’ici 2035. Une décision qui accélère la transition déjà prévue en France pour 2040, avec la fin de la commercialisation des voitures diesel, essence et hybrides.

Cette décision est justifiée par le fait que le transport routier est responsable de près de 20% des émissions mondiales de CO2. L’objectif affiché est donc d’avoir un parc automobile neutre en carbone d’ici 2050. Bien que ce projet paraisse ambitieux sur le papier, sa mise en pratique pourrait être entravée par plusieurs obstacles.

35% de véhicules électriques d’ici 2035

Dès 2035, voire même 2030, les constructeurs ne proposeront plus que des véhicules électriques neufs dans leurs catalogues. Toutefois, les concessionnaires auront toujours la possibilité de vendre des véhicules d’occasion équipés de moteurs thermiques. Actuellement, seulement 1,5% du parc automobile est électrique, mais ce chiffre devrait augmenter progressivement. L’année dernière, les voitures électriques représentaient environ 15% des immatriculations, soit près de 200 000 véhicules vendus. Cependant, ce rythme de croissance reste insuffisant pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Selon les projections, si nous maintenons ce rythme, avec un taux d’immatriculation de 100% de voitures électriques vendues en 2035, environ 35% du parc automobile français sera électrifié.

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Un défi de taille

Si l’on se projette jusqu’en 2050, les spécialistes restent sceptiques quant à l’élimination complète des véhicules thermiques à cette date. Selon eux, si nous voulons réellement avoir un parc automobile propre en 2050, il faudrait arrêter d’immatriculer des véhicules thermiques bien avant 2035. Cependant, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, assume le rythme actuel, malgré les critiques des uns et les inquiétudes des autres.

Une clause de revoyure en 2026

Pour rassurer les industriels qui voient le calendrier s’accélérer, une clause de revoyure en 2026 sera intégrée au projet. Les petits fournisseurs de l’industrie automobile y sont favorables, mais les constructeurs et les grands équipementiers sont plus réticents. Cependant, fixer une échéance comme celle de 2035 permet de mettre un terme aux hésitations, car laisser planer le doute est considéré comme préjudiciable.

Une infrastructure encore insuffisante ?

Si le prix des véhicules électriques reste aujourd’hui le principal obstacle à leur adoption par les ménages, créant ainsi une “fracture sociale” en matière de mobilité, les infrastructures existantes sont également pointées du doigt comme un frein à l’atteinte de l’objectif 2050. Cependant, selon Bernard Jullien, ce n’est pas un réel problème. Actuellement, seulement 1,5% du parc automobile est électrique, et près de 90% des recharges se font à domicile ou au travail. Ainsi, dans l’état actuel des choses, les équipements sont suffisants pour démarrer cette transition.

Cependant, le déploiement des bornes de recharge publiques représente un défi financier majeur. Aujourd’hui, il n’existe pas de modèle économique rentable pour les opérateurs qui souhaitent installer et assurer la maintenance de bornes de recharge sur la voie publique. La seule solution semble être de subventionner ces infrastructures.

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Une production électrique à la hauteur du défi

Pour atteindre les objectifs fixés par les constructeurs, il faudra que les contribuables mettent la main à la poche. Cependant, cette politique publique est difficile à accepter, car pendant encore quelques années, les véhicules électriques resteront réservés aux plus aisés. De plus, il faudra également s’assurer d’avoir une capacité de production électrique suffisante. Selon Bernard Jullien, les scénarios établis par RTE (Réseau de Transport d’Électricité) sont plutôt rassurants à ce sujet, mais il est important de noter que le secteur des transports n’est pas le seul à devoir électrifier sa consommation d’énergie pour réduire son empreinte carbone.

En conclusion, la fin du moteur thermique d’ici 2035 est un objectif ambitieux, mais il reste encore de nombreux défis à relever. La transition vers une mobilité électrique nécessitera des investissements importants dans les infrastructures de recharge et une augmentation de la capacité de production d’électricité. Cependant, malgré ces obstacles, il est essentiel de poursuivre ces efforts pour atteindre un parc automobile neutre en carbone d’ici 2050.