La fonte des glaces : définition, causes et conséquences

Fonte des glaces : définition, causes et conséquences

Comprendre facilement la fonte des glaces

En tant qu’êtres humains, nous dépendons en permanence de la nature pour notre santé, notre alimentation et notre bien-être général. Nous exerçons une pression telle sur elle que nous la poussons bien au-delà de ses limites. Pendant que nous luttons contre la pollution plastique ou la déforestation, les glaces fondent de l’autre côté du monde, et leur disparition progressive a des conséquences dramatiques.

La fonte des glaces est l’illustration ultime du réchauffement climatique. Nous devons en retenir beaucoup de choses et faire encore plus pour essayer de la ralentir. Cet article fera le point sur ce que l’on sait aujourd’hui sur la fonte des glaces et sur les mesures prises pour préserver autant que possible ce qui peut l’être.

Le contexte

Pour remettre les choses dans leur contexte, il est important de savoir qu’à l’origine, la Terre était formée d’un volume d’eau d’environ 1 400 millions de km3. Ce volume est resté le même depuis, et l’eau sur notre planète existe sous trois formes différentes.

Gazeuse, liquide et solide avec les glaces et la neige. La grande majorité de l’eau douce disponible sur Terre se trouve dans ces glaces. L’Antarctique, à lui seul, représente environ 90 % des glaces terrestres, soit 70 % de l’eau douce. Autrement dit, l’eau liquide disponible immédiatement pour la consommation humaine ne représente qu’une infime partie des ressources, pas plus de 0,3 %.

Les glaces existent également sous trois formes différentes.

Il y a les glaces marines constituées d’eau de mer, comme les banquises. Certaines font plus de 3 mètres d’épaisseur et sont permanentes, c’est-à-dire qu’elles ne disparaissent pas en été. Les autres sont saisonnières. Elles se forment dans les régions polaires lorsque les températures chutent en dessous d’un certain seuil et disparaissent avec le retour des beaux jours.

Il y a ensuite les glaces terrestres, ou d’origine terrestre. Elles sont constituées d’eau douce et reposent sur un support rocheux. Par exemple, les glaciers, les couvertures neigeuses et les pergélisols, ces sols gelés en permanence que l’on trouve en Russie, au Groenland ou en Alaska.

Et puis il y a les calottes glaciaires. Elles reposent également sur un support rocheux et résultent de l’accumulation de neige pendant des milliers d’années. On en trouve plusieurs à travers la planète, mais les deux principales sont celles qui recouvrent l’Antarctique et le Groenland, situé dans la région arctique. On les appelle les « inlandsis ».

Ces deux zones du monde sont d’ailleurs celles où se concentre la majeure partie des glaces de notre planète. L’Antarctique est recouvert à 98 % de glace et enregistre des températures pouvant descendre jusqu’à -89°C. Sa surface de 14 millions de km², soit 40% plus grande que la surface totale de toute l’Europe, est recouverte d’une calotte de 2000 mètres d’épaisseur en moyenne. Elle est suivie par celle du Groenland qui s’étend sur 1 700 000 km².

Le rôle des glaces

Ces glaces réparties autour du monde remplissent des missions essentielles. Elles constituent déjà l’habitat naturel d’une multitude d’êtres vivants : insectes, oiseaux marins, ours polaires, manchots empereurs, baleines boréales, krill… qui dépendent tous de la banquise et des eaux très froides pour se nourrir. Certaines populations humaines en ont également fait leur lieu de vie, tout comme de nombreuses autres espèces rares et peu connues.

Les glaces sont également indispensables pour la régulation du climat. Grâce à leur couleur blanche, elles parviennent à réfléchir 95 % des rayons du soleil, maintenant ainsi des températures très basses dans leur environnement proche et des températures vivables partout ailleurs sur la planète.

Enfin, les glaciers constituent de formidables sujets d’étude pour les scientifiques. Les particules d’air et d’eau qu’ils renferment datent de plusieurs milliers d’années et nous aident à mieux comprendre notre planète et les changements climatiques en cours. Ce sont ces changements qui sont responsables de la fonte des glaces que nous observons aujourd’hui et qui remettront en question la possibilité même de la vie dans de nombreuses régions du monde.

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L’origine de la fonte des glaces

Il faut savoir que le climat de notre planète a toujours fonctionné de cette manière, alternant périodes glaciaires et interglaciaires avec quelques épisodes de réchauffement. La période chaude dans laquelle nous vivons a commencé il y a environ 10 000 ans et présente certaines similitudes avec la période du Pliocène il y a 3 millions d’années. À cette époque, les températures moyennes étaient de 2 à 3 degrés plus élevées qu’aujourd’hui, mais le taux de CO2 dans l’atmosphère était comparable au nôtre et le niveau de la mer était alors supérieur de 20 mètres au niveau actuel.

Cela nous permet d’envisager les scénarios possibles si le réchauffement climatique et la fonte des glaces se poursuivent.

La situation actuelle

En général, les années récentes ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis 1850. Résultat, les glaces fondent partout sur la planète et même beaucoup plus rapidement que prévu. Au Groenland et en Antarctique, la saison de fonte commence de plus en plus tôt, tandis qu’au Canada, dans les régions arctiques, le pergélisol dégèle si rapidement que les équipements scientifiques laissés sur place sont emportés par les eaux.

Dans les régions polaires du globe, comme en Antarctique, on constate depuis quelques années que la quantité de glaces flottant à la surface de l’eau augmente. Cependant, cela ne signifie pas que la fonte des glaces est en train de s’inverser. Ce qui importe réellement dans les analyses, ce n’est pas le nombre mais la masse des glaces en question, et ces glaces marines flottantes sont tout juste assez épaisses pour permettre le passage des animaux.

D’un autre côté, par définition, ce ne sont pas les glaces marines déjà présentes dans l’eau qui contribueront à l’élévation du niveau des mers. Ce sont les glaces terrestres qui sont les plus à craindre. En fondant, les glaciers libèrent d’énormes quantités d’eau douce qui se mélangeront à l’eau salée. L’augmentation du niveau des mers serait ainsi d’environ 3 mm par an.

Bien sûr, le phénomène est en partie naturel, mais le réchauffement climatique l’a accéléré et généralisé. Les zones jusque-là préservées, comme l’Antarctique, commencent à subir les conséquences de la hausse des températures. Les glaces fondent et s’écoulent à la fois par le haut sous l’effet des températures, mais aussi par le bas, car l’eau des océans s’est également réchauffée.

Autrement dit, les effets du changement climatique ont largement dépassé les frontières des seuls pays émetteurs de gaz à effet de serre. L’Antarctique, qui n’accueille pourtant aucune population humaine permanente, a gagné près de 3°C en 50 ans et a déjà perdu l’équivalent de trois mille milliards de tonnes de glace. En Arctique, le réchauffement global est deux fois plus rapide que dans le reste de la planète. Et le phénomène se poursuit, d’autant plus inquiétant que l’on estime aujourd’hui que le réchauffement mondial pourrait dépasser les 5°C.

Les causes de la fonte des glaces

De nombreux facteurs différents contribuent au réchauffement climatique et, sans surprise, la plupart sont liés à nos activités humaines.

L’industrie et les transports

L’industrie et les transports sont responsables de l’émission de gaz à effet de serre, qui atteint des niveaux records ces dernières années. Ces mêmes gaz se concentrent ensuite aux pôles de la planète et, en fondant, les glaces libèrent du méthane, qui contribue à l’effet de serre.

Et puisque la quantité de glace diminue, leur capacité à réfléchir les rayons du soleil diminue également. Les océans se réchauffent, et par conséquent réchauffent les glaces avec lesquelles ils sont en contact. Les eaux de l’Arctique ont ainsi augmenté de 2,5 degrés depuis 1970.

L’extraction gazière et pétrolière

Les processus d’extraction des ressources pétrolières et gazières émettent également du méthane, principal constituant du gaz naturel. Le méthane est d’ailleurs plus nocif pour l’environnement que le dioxyde de carbone, avec un pouvoir de réchauffement global 25 fois plus élevé.

La déforestation

La déforestation contribue également largement à la fonte des glaces, car elle prive chaque année de milliers d’arbres capables de réguler les températures. Pour gagner du temps, les industries ont souvent recours à l’agriculture sur brûlis, qui consiste à défricher la terre par le feu et provoque d’immenses incendies dont les fumées toxiques contribuent à l’effet de serre. Ainsi, l’atmosphère se réchauffe et l’air devient plus sec, favorisant le départ des feux de forêt qui contribueront encore davantage au réchauffement climatique. Par exemple, en Tanzanie, la déforestation a entraîné un assèchement autour du Kilimandjaro, ce qui s’est traduit par une diminution significative de l’apport de neige. Résultat, les glaciers reculent et pourraient totalement disparaître d’ici 2030.

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Le passage des navires brise-glace

En été, les navires brise-glace se dirigent vers le nord de l’océan Arctique. Leur passage à travers la glace de mer crée des traînées d’eau libre, qui ont une capacité de réflexion des rayons du soleil moins importante que celle de la glace.

Ces dernières années, des conditions anticycloniques inhabituelles ont également chassé les nuages, facilitant le passage des rayons du soleil et empêchant la formation de neige. Plus de la moitié de la glace perdue au Groenland en 2019 est due à ce phénomène.

Les conséquences de la fonte des glaces

L’élévation du niveau des mers

Le niveau de la mer a déjà augmenté de 2,7 centimètres depuis 1961. Selon les scénarios les plus extrêmes, la fonte totale du Groenland et de l’Antarctique entraînerait une élévation du niveau des mers d’environ 70 mètres. Toutefois, une élévation de seulement quelques dizaines de centimètres suffirait pour rendre de nombreuses régions du monde inhabitables. L’engloutissement des villes côtières telles que New York, Tokyo, Shanghai, la disparition de la plupart des zones humides essentielles pour la biodiversité, la migration de plus de la moitié de la population avec les conséquences économiques qui en découlent… D’ici la fin du siècle, une élévation du niveau des mers de seulement 17 centimètres pourrait toucher directement près de 400 millions de personnes. En outre, cela entraîne déjà l’érosion côtière et favorise la multiplication des événements naturels extrêmes tels que les ouragans et les typhons.

D’ailleurs, la fonte des glaces n’est que partiellement responsable de la montée des eaux. Le réchauffement global des températures entraîne également une augmentation du volume des mers, grâce à ce que l’on appelle la dilatation thermique. De plus, bien que les mers et les océans se remplissent de plus en plus, on constate qu’ils perdent en même temps leurs propriétés chimiques initiales. Ils deviennent plus acides, l’oxygène s’y raréfie de plus en plus et les zones mortes se multiplient progressivement, avec des conséquences catastrophiques pour la pêche mais surtout pour d’innombrables écosystèmes marins tels que les coraux.

La modification des courants

Et puisque les eaux se réchauffent et que d’énormes quantités d’eau douce se mélangent à l’eau salée, les courants marins sont également modifiés. Pourtant, les courants chauds de surface et les courants froids des profondeurs, qui circulent partout dans la planète, jouent un rôle essentiel dans le transport des nutriments et la régulation du climat. Ce sont eux qui redistribuent l’énergie solaire de manière équitable partout dans le monde, à l’instar du Gulf Stream, qui transporte la chaleur des tropiques jusqu’en Europe et nous permet de profiter d’un climat doux.

L’impact sur le climat

À l’inverse, l’affaiblissement des courants océaniques, déjà observé aujourd’hui, entraînera d’importantes modifications climatiques. Des températures plus élevées en Amérique centrale, des températures plus froides en Europe occidentale, mais aussi des vagues de chaleur marines dévastatrices pour les écosystèmes, des hivers plus extrêmes et des catastrophes naturelles plus fréquentes. De nombreuses personnes fuient déjà leurs terres en Asie et dans les îles du Pacifique, et on estime que d’ici à 2050, le monde comptera 140 millions de réfugiés climatiques.

Le déclin de la faune

Plus près des terres, la banquise devient de plus en plus mince et a du mal à soutenir la vie. Les arbres et les buissons envahissent déjà les régions arctiques, et de nombreux animaux sont contraints de migrer vers des territoires inconnus et de rivaliser avec les espèces déjà présentes sur place, y compris les humains. Avec la diminution des zones de chasse, les populations d’ours polaires fondent également à vue d’œil, mettant en danger d’autres espèces, comme la mouette ivoire, dont le régime alimentaire est étroitement lié à celui des mammifères.

D’ici la fin du siècle, les colonies de manchots empereurs pourraient perdre jusqu’à 93 % de leurs effectifs en raison de la dislocation des glaces. Cela remet également en question les activités des populations autochtones, qui en ont besoin pour se déplacer, chasser ou amarrer leurs bateaux. Ces dernières années, par exemple, la banquise trop mince autour de la mer de Béring, entre la Russie et l’Alaska, a régulièrement empêché l’atterrissage des avions de ravitaillement pour les populations.

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Sous les mers, les rayons du soleil ont de plus en plus de mal à se frayer un chemin en raison de la montée des eaux. Cela perturbe le processus de photosynthèse des récifs coralliens et met en péril les espèces de poissons qui en dépendent pour leur alimentation.

La rareté de l’eau douce

Quant aux glaciers, la plupart d’entre eux sont déjà affectés négativement par le réchauffement climatique, même dans les vallées de haute altitude. En plus de contribuer à la montée des eaux, leur fonte réduit considérablement les réserves d’eau douce disponibles sur la planète. Les glaciers de l’Himalaya en particulier alimentent les rivières dont dépendent près de 2 milliards de personnes, que ce soit pour la consommation, l’alimentation ou la production d’énergie. Une situation préoccupante alors que la production d’électricité est envisagée comme l’une des principales sources d’énergie alternatives de demain.

L’aggravation de l’effet de serre

Plus inquiétant encore, l’effet de serre responsable de la fonte des glaces ne semble pas encore avoir atteint son maximum. En se réchauffant ou en fondant, les mers, les glaces ou les pergélisols à travers le monde libèrent les produits chimiques nocifs et le CO2 qui étaient jusqu’alors piégés. Certains scénarios prévoient que la fonte de ces sols gelés en permanence pourrait libérer plusieurs centaines de gigatonnes de carbone dans l’atmosphère d’ici à 2100.

Les solutions mondiales pour lutter contre la fonte des glaces

Face à l’ampleur de toutes ces conséquences, il est avant tout question de discuter des problématiques environnementales au niveau international. Des conférences ont été initiées en 1995, offrant un cadre privilégié aux pays pour trouver des solutions globales pour le climat.

En 2015, lors de l’une de ces conférences, 200 pays ont signé l’Accord de Paris sur le climat, qui visait à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici à 2050 grâce à divers objectifs. Ces objectifs ont d’ailleurs été renforcés récemment par les pays, compte tenu du fait que nous nous dirigeons plutôt vers une hausse des températures de l’ordre de 3°C.

Des projets multiples sont mis en place. Certains chercheurs ont évoqué l’idée d’utiliser des canons à neige pour stabiliser les glaciers, de construire un mur sous-marin pour limiter le contact entre la glace et les eaux chaudes, de recréer des blocs de glace à partir de l’eau des glaciers fondus, ou de pomper le CO2 des eaux de surface pour le rejeter en profondeur. Ce sont des projets intéressants, mais qui posent certains problèmes en termes de consommation d’énergie ou de préservation de la biodiversité.

La lutte contre le réchauffement climatique est une priorité. L’Union européenne s’est engagée à devenir un véritable leader dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les objectifs ambitieux de l’Union européenne pour la période 2021-2030 incluent notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport aux années 90. Cela implique des limites d’émission plus strictes pour les véhicules, une augmentation des transports durables et une transformation des modèles traditionnels de l’industrie. Il faudra également lutter contre la déforestation, qui représente environ un cinquième des émissions dues aux activités humaines. L’objectif principal est d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.

À l’échelle nationale, de nombreux pays ont également mis en place des mesures pour lutter contre le dérèglement climatique, en réduisant notamment les émissions de gaz à effet de serre et en favorisant les énergies renouvelables.

Les ressources renouvelables offrent une solution majeure face au réchauffement climatique, allant des panneaux solaires aux éoliennes en passant par l’énergie géothermique et hydraulique. Les énergies du futur s’appuieront massivement sur l’électricité et délaisseront progressivement l’utilisation des ressources fossiles.

Les solutions individuelles pour lutter contre la fonte des glaces

Les petits gestes individuels sont tout aussi indispensables que les solutions à grande échelle. Un réfrigérateur réglé à la bonne température, des ampoules à économie d’énergie, une utilisation raisonnable du chauffage, contribuent déjà à réduire considérablement les émissions liées à la consommation d’énergie et les gaz à effet de serre. Des gestes simples, comme limiter les produits à usage unique, favoriser les produits locaux et de saison pour éviter les pollutions liées au transport, et diminuer la consommation de viande, peuvent également apporter une contribution significative à la lutte contre la fonte des glaces. De plus, abandonner l’utilisation systématique de la voiture, limiter le gaspillage de l’eau et privilégier le recyclage font partie des actions individuelles pouvant avoir un impact positif.

Conclusion

Il est important de comprendre que ces régions polaires qui nous semblent si éloignées font partie des éléments qui maintiennent l’équilibre de nombreux écosystèmes et permettent à notre planète de rester habitable. Le réchauffement climatique est déjà bien en place et aura un impact quel que soit notre action. Cependant, grâce à l’action des États et à nos actions individuelles, il sera possible de limiter cet impact afin de continuer à bénéficier des services que nous rendent les glaces au quotidien et de permettre aux générations futures d’en profiter également.