La forêt tropicale humide est le lieu possédant la plus grande biodiversité spécifique au monde. Parmi toutes les forêts tropicales américaines, la forêt amazonienne se distingue par sa diversité exceptionnelle.
Un Écosystème Unique
La région amazonienne abrite environ 2,5 millions d’espèces d’insectes et compte parmi elles, au moins 40 000 espèces de plantes, 3 000 poissons, 1 294 oiseaux, 427 mammifères, 427 amphibiens et 378 reptiles. Rien qu’au Brésil, les scientifiques ont découvert entre 96 660 et 128 843 espèces d’invertébrés.
La diversité des espèces végétales est également la plus importante sur Terre. Certains experts estiment qu’un kilomètre carré de forêt amazonienne pourrait contenir plus de 75 000 types d’arbres et 150 000 espèces de plantes supérieures. Cette région recense actuellement 438 000 espèces de plantes ayant un intérêt économique et social, et de nombreuses autres espèces restent encore à découvrir et à classer.
Une Frontière Environnementale
Le bassin amazonien est devenu la nouvelle frontière de la production électrique au Brésil, où l’hydroélectricité domine. Plus de 60% du potentiel hydroélectrique du pays se trouve dans cet écosystème sensible. Malheureusement, plusieurs barrages ont déjà été construits dans toute l’Amazonie et de nombreux peuples indigènes manifestent pour mettre un terme à la construction de nouveaux barrages.
La déforestation est l’une des principales menaces qui pèse sur la forêt amazonienne. Plus d’un cinquième de cette forêt a déjà été détruit et la situation continue à s’aggraver. En dix ans seulement, entre 415 000 et 587 000 km² de forêt ont été perdus en Amazonie. La plupart de cette déforestation est liée à la production de nourriture pour le bétail, principalement à travers la culture du soja. Si rien n’est fait pour ralentir les processus de déforestation, il est prévu que 40% de l’Amazonie aura disparu d’ici 2050.
Des Sols Pauvres
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les sols de l’Amazonie sont relativement pauvres. La majorité des terres amazoniennes non inondables sont peu fertiles. Cependant, certains secteurs appelés “terra roxa” bénéficient d’une fertilité accrue grâce à l’accumulation progressive de déchets et de cendres d’origine humaine. Ces terres sont aujourd’hui utilisées pour l’agriculture, notamment pour l’élevage intensif de bovins. Malheureusement, cette pratique agricole contribue grandement à la destruction de la forêt amazonienne.
Un Réseau Routier Sauvage
L’Amazonie est parcourue par de nombreuses routes et autoroutes, la plupart construites illégalement par les exploitants forestiers. Ces voies permettent aux exploitants d’accéder aux essences rares au cœur de la forêt. Ce réseau de plus de 170 000 km facilite également l’appropriation illégale des terres environnantes par les grands propriétaires terriens. Cette pratique, appelée “grilagem”, consiste à falsifier les titres de propriété ou à corrompre les autorités compétentes.
Seules quelques voies de communication sont officielles, comme la transamazonienne qui traverse le Brésil d’est en ouest et l’autoroute du soja (BR-163) qui relie le Mato Grosso au sud au Pará au nord.
Chronologie du Barrage de Belo Monte
La genèse du projet de barrage sur la rivière Xingu, affluent de l’Amazone, remonte à 1975, pendant la dictature militaire au Brésil. Cependant, en raison des protestations des indigènes et des écologistes, le projet a été reporté à plusieurs reprises.
En 1990, le projet a été relancé mais abandonné suite à de nombreuses manifestations locales et internationales, notamment soutenues par l’Église catholique.
Le barrage de Belo Monte était également un enjeu majeur lors de l’élection présidentielle de 2010. La question des infrastructures hydroélectriques préoccupait les électeurs, d’autant plus que le pays avait connu une gigantesque panne d’électricité en 2009, plongeant dans le noir les villes de Sao Paulo et Rio de Janeiro. Le président Lula a soutenu la construction de ce barrage, affirmant qu’il représenterait 11% de la puissance énergétique du pays, essentielle pour devenir la 5ème économie mondiale.
Le 31 octobre 2010, Dilma Rousseff a remporté les élections présidentielles. En tant que ministre de l’Énergie sous Lula, elle partageait la même opinion que son prédécesseur et considérait le barrage comme indispensable pour répondre aux besoins énergétiques du Brésil.
Tout au long de l’année 2011, plusieurs décisions contradictoires de justice ont autorisé ou interdit la construction du barrage.
Le 28 septembre 2011, la justice brésilienne a ordonné l’arrêt des travaux du gigantesque barrage hydroélectrique de Belo Monte en plein cœur de la forêt amazonienne, suite aux protestations des Indiens de la région et des mouvements écologistes.
En conclusion, la forêt amazonienne est un trésor de biodiversité à préserver. Sa déforestation, la construction de barrages et l’exploitation illégale de ses ressources mettent en péril cet écosystème unique au monde. Il est crucial de prendre des mesures pour protéger et conserver cet environnement vital sur le plan écologique et économique.