La France autorisée à verser 1,5 milliard d’euros à ProLogium pour son usine de batteries de voitures électriques à Dunkerque

La France autorisée à verser 1,5 milliard d’euros à ProLogium pour son usine de batteries de voitures électriques à Dunkerque

La Commission européenne a donné son accord pour que l’État français offre une subvention de 1,5 milliard d’euros au fabricant taïwanais ProLogium afin d’installer sa première usine de batteries en Europe à Dunkerque (Nord). Avec un investissement total prévu de 5,2 milliards d’euros, cette installation permettra de créer 3 000 emplois directs et 12 000 emplois indirects. Le ministère de l’économie a précisé que la subvention de 1,5 milliard d’euros sera versée en fonction des étapes d’investissement de l’entreprise.

Cette aide de l’État constituera un soutien solide au projet de ProLogium pour la recherche et le développement d’une nouvelle génération de batteries pour véhicules électriques, ainsi que pour l’installation d’une gigafactory de 48 gigawattheures à Dunkerque. Cette usine aura la capacité d’équiper des centaines de milliers de véhicules chaque année.

L’enjeu de souveraineté des batteries pour voitures électriques

La fabrication de batteries pour voitures électriques est devenue un enjeu majeur de souveraineté. Produire ces batteries sur le sol européen et nord-américain est désormais une priorité, alors que la Chine domine le secteur. Le ministère de l’économie s’est félicité en déclarant que cet investissement démontre le succès de la stratégie de rattrapage de la France dans le domaine des batteries, et que cette usine produira l’une des technologies les plus avancées au monde.

Selon le ministère, cela prouve que la France peut être compétitive face aux subventions importantes mises en œuvre rapidement par le plan américain “Inflation Reduction Act” pour l’industrie verte et la transition énergétique. La ville de Dunkerque accueillera également l’usine de la start-up française Verkor. Par ailleurs, la première usine de batteries française a été ouverte à la fin du mois de mai par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes à Billy-Berclau (Pas-de-Calais), tandis que Renault prévoit d’ouvrir sa propre usine à Douvrin (Nord) en partenariat avec la société chinoise Envision.

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Les bénéfices des batteries à électrolyte solide

Le projet de ProLogium à Dunkerque contribuera à promouvoir une chaîne de valeur innovante pour les batteries de véhicules électriques en Europe, tout en limitant les possibles distorsions de concurrence, selon Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence. ProLogium s’est engagée à partager activement son savoir-faire technique acquis dans le cadre de ce projet avec l’industrie et le monde universitaire. En cas de succès et de revenus nets supplémentaires, l’entreprise remboursera une partie de l’aide reçue à la France grâce à un mécanisme de récupération.

ProLogium mise sur les batteries à électrolyte solide, une solution prometteuse en termes de performance et de sécurité, même si la production n’est pas encore entièrement maîtrisée. La première ligne de démonstration à grande échelle du groupe taïwanais doit être opérationnelle d’ici la fin de l’année 2023 à Taoyuan (Taïwan).

La concertation publique autour du projet de ProLogium à Dunkerque commencera en septembre. La construction de l’usine devrait débuter au second semestre 2024, et la production sera lancée à la fin de l’année 2026. L’usine sera située à proximité de celles de Stellantis, Renault et Verkor. ProLogium recherche également un emplacement pour son centre de recherche et développement.

La bataille mondiale pour la fabrication de batteries fait rage. En Amérique du Nord, Stellantis a durement négocié des subventions du gouvernement canadien pour son usine en Ontario, tandis que les États-Unis prêteront près de 10 milliards de dollars à Ford pour la construction de trois usines de batteries.

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