La grippe aviaire : une menace toujours présente

La grippe aviaire : une menace toujours présente

La grippe aviaire, causée par des virus grippaux de type A tels que les sous-types H5, H7 et H9, est une infection qui peut toucher la plupart des espèces d’oiseaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques. Bien qu’elle soit souvent asymptomatique chez les oiseaux sauvages, elle peut se propager rapidement et entraîner une mortalité élevée dans les élevages industriels de poulets et de dindes, d’où son surnom de “peste aviaire” ou d’”Ebola du poulet”. Il est également possible que le virus de la grippe aviaire infecte d’autres espèces animales, dont l’homme.

H5N1 : quels risques en France et dans le monde ?

Le virus de la grippe aviaire H5N1 a été identifié pour la première fois en 1997, lors d’une épidémie à Hong Kong qui a entraîné la mort de six personnes. Il est réapparu en fin d’année 2003, provoquant d’abord des épidémies chez les volailles en Asie, suivies des premiers cas humains.

Une transmission interhumaine limitée

Jusqu’à présent, tous les cas humains de grippe aviaire confirmés étaient en contact direct avec des volailles infectées, et les rares cas de transmission entre humains du virus H5N1 sont restés sporadiques. Toutefois, la menace reste réelle : la propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité d’émergence d’un nouveau virus grippal chez la population humaine. De plus, le virus H5N1 a une grande capacité de mutation et peut échanger ses gènes avec d’autres virus grippaux, ce qui laisse craindre l’apparition d’un nouveau virus capable de se transmettre facilement d’homme à homme.

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Un virus qui échappe à notre système immunitaire

L’apparition d’un nouveau sous-type viral comme le H5N1 rend inefficace la mémoire immunitaire de la population face aux souches classiques du virus de la grippe. Cela favorise la propagation rapide et mondiale du virus, conduisant à une pandémie.

Les scénarios probables de l’émergence d’un nouveau sous-type

Deux cas de figure sont envisageables : soit un sous-type viral circulant parmi la population humaine s’arrête pendant plusieurs années, mais persiste chez une population animale, ce qui permet une nouvelle transmission à l’homme, comme cela s’est produit avec le sous-type H1N1 qui a causé la grippe espagnole ; soit un nouveau sous-type viral est créé par réassortiment génétique, lorsque deux virus différents infectent le même hôte et produisent de nouveaux virus contenant des segments génétiques provenant des deux virus parentaux.

Veille et prévention

Face au risque de pandémie grippale, il est essentiel de surveiller l’apparition de flambées chez les volailles et les oiseaux migrateurs, ainsi que les maladies respiratoires chez les personnes exposées à des volailles infectées. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Food and Agriculture Organization (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) recommandent de prendre rapidement les mesures de lutte nécessaires et d’identifier les virus grippaux dans les laboratoires de référence.

Les mesures d’hygiène

La grippe aviaire se propage principalement par contact avec des oiseaux infectés. Il est donc recommandé de respecter de bonnes pratiques d’hygiène, telles que le lavage régulier des mains et le port d’un masque.

Le dispositif de veille français

En France, Santé publique France surveille l’état de santé de la population et a pour mission d’alerter les autorités en cas de menace pour la santé publique. Dans le cadre du plan de lutte contre une pandémie grippale, la Direction générale de la santé (DGS) a élaboré un plan gouvernemental de lutte. La France a également renforcé la surveillance des oiseaux sauvages pour mieux comprendre la circulation des virus grippaux aviaires.

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Les mesures en cas de pandémie

Le plan gouvernemental de lutte prévoit différentes phases pour une mise en œuvre progressive des mesures de lutte, afin de ralentir la propagation de l’épidémie et de limiter les risques de désorganisation des structures de soins. En cas de pandémie avérée, des mesures drastiques pourraient être imposées, telles que la limitation des déplacements, la fermeture des frontières et l’arrêt des transports en commun.

Dans les pays touchés par le virus

Lorsqu’un foyer animal est identifié, des mesures de mise en quarantaine et d’abattage des animaux infectés sont mises en place, suivies de la décontamination du matériel utilisé pour éviter toute contamination entre les fermes. Il est recommandé de séparer les différentes espèces animales pour éviter tout contact entre les volailles et les porcs, et d’encourager les éleveurs à signaler les cas suspects de grippe aux autorités.

Les traitements

Un vaccin pour prévenir la maladie

Chaque année, l’OMS décide de la composition des vaccins dirigés contre les souches les plus récentes de virus grippaux humains. La mise au point d’un vaccin “anti-pandémique” est en cours, mais pose plusieurs problèmes, notamment celui de l’absence du virus pandémique lui-même. Le développement d’un vaccin prend généralement entre 6 et 8 mois.

Les antiviraux

Bien qu’il n’existe pas encore de vaccin contre la grippe aviaire, deux antiviraux sont efficaces contre les virus grippaux “classiques” et aviaires. Ces médicaments, qui inhibent l’activité de l’enzyme neuraminidase du virus, peuvent être utilisés en traitement curatif ou préventif. Il est important de noter que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les virus et ne doivent être utilisés qu’en cas de surinfection bactérienne.

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Pour plus d’informations, consultez le site interministériel de préparation à un risque de pandémie grippale.