L’invasion russe de l’Ukraine a débuté il y a 500 jours, le jeudi 24 février 2022. Cela marque le début du plus important conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Revenons sur les moments clés de cette guerre.
Le 24 février 2022 : la guerre éclate
Trois jours après avoir reconnu l’indépendance des républiques séparatistes du Donbass, Vladimir Poutine lance ses troupes à l’assaut de l’Ukraine. Les attaques se multiplient sur plusieurs fronts, dont un depuis le nord, via la Biélorussie, dans le but de prendre Kiev et d’y installer un gouvernement pro-russe. D’autres bataillons attaquent à l’est depuis la Russie et au sud depuis la Crimée, annexée par Moscou en 2014.
Le 1er avril 2022 : premiers crimes russes découverts
Après le retrait des troupes russes de la région de Kiev fin mars 2022, les forces ukrainiennes réinvestissent plusieurs localités voisines de la capitale. À Boutcha, elles découvrent des centaines de cadavres de civils, certains ayant les mains liées, suggérant des exécutions sommaires. En réaction, l’ONU décide symboliquement de suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme.
Le 20 mai : la chute de Marioupol
Le port stratégique de Marioupol est assiégé depuis le début de l’invasion russe. La résistance acharnée des combattants ukrainiens, notamment ceux retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal, en fait le symbole de la lutte contre l’envahisseur russe. Le 20 mai, la Russie annonce avoir pris le contrôle de la ville après l’ordre du gouvernement ukrainien d’arrêter les combats.
Été 2022 : la centrale nucléaire de Zaporijjia frôle la catastrophe
Occupée par les forces russes dès mars 2022, la centrale nucléaire de Zaporijjia subit des bombardements intensifs pendant l’été, suscitant la crainte d’une catastrophe nucléaire. Bien que le dernier réacteur encore en fonctionnement soit arrêté mi-septembre, la crise persiste. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) signale des frappes en novembre et des explosions en janvier. Son directeur appelle à l’instauration d’une zone de protection autour du site.
Septembre 2022 : l’Ukraine à l’offensive
En début de mois, les forces armées ukrainiennes lancent une contre-offensive majeure dans la région de Kharkiv, au nord-est du pays. Volodymyr Zelensky déclare le 12 septembre que cette opération a permis de reprendre près de 6 000 km² aux Russes. L’armée ukrainienne continue sa progression et libère près de 2 500 km² à la fin du mois.
De son côté, Vladimir Poutine ordonne le 21 septembre une mobilisation partielle de 300 000 réservistes, ce qui pousse des milliers de jeunes à fuir à l’étranger. Le 30 septembre, le président russe valide l’annexion des territoires occupés de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson à la Russie, suite aux “référendums” d’annexion. L’Ukraine et les pays occidentaux condamnent cette mascarade démocratique et imposent de nouvelles sanctions contre la Russie.
Début novembre 2022 : la ville de Kherson libérée
Après des combats acharnés, l’armée ukrainienne entre dans la ville de Kherson, mettant fin à plus de huit mois d’occupation russe. Bien que libérée, la ville subit encore de nombreuses frappes meurtrières de l’armée russe.
Janvier 2023 : chute de Soledar, première victoire russe depuis fin juin 2022
La Russie affirme avoir pris le contrôle de la ville de Soledar, dans l’est de l’Ukraine, dès le 11 janvier, marquant sa première victoire notable sur le terrain depuis plusieurs mois. Kiev dément dans un premier temps cette annonce, laissant planer l’incertitude sur le sort de Soledar. Finalement, l’Ukraine confirme le 25 janvier la chute de la ville, réduite en ruines par les combats.
Le 25 janvier 2023 : des chars pour l’Ukraine
Après plusieurs semaines d’indécision, le chancelier Olaf Scholz autorise ses alliés de l’OTAN à livrer leurs chars allemands Leopard, le modèle le plus répandu en Europe, à l’Ukraine. L’Allemagne livre elle-même 14 blindés dans un premier temps. Le président américain Joe Biden annonce également la livraison de 31 chars Abrams. Cependant, Berlin et Washington refusent d’envoyer des avions de combat en Ukraine, malgré la demande de Kiev.
6 juin 2023 : le barrage de Kakhovka partiellement détruit
Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones occupées par la Russie dans le sud de l’Ukraine, est partiellement détruit le 6 juin. Les accusations fusent entre Moscou et Kiev quant à la responsabilité de cette destruction. Des dizaines de milliers de personnes sont déplacées, et le bilan s’élève à plusieurs dizaines de morts.
19 juin 2023 : huit localités reconquises par l’armée ukrainienne
La contre-offensive ukrainienne, entamée au début du mois de juin, progresse lentement. Le 19 juin, le président Volodymyr Zelensky annonce la reconquête de huit localités, permettant de récupérer un territoire de 113 kilomètres carrés.
24 juin 2023 : la rébellion de Prigojine en Russie
Un mois après la prise de Bakhmout, qui avait été largement médiatisée après des mois de batailles acharnées, la milice Wagner se retourne contre le Kremlin. Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, affirme le 24 juin avoir pris le contrôle de Rostov-sur-le-Don, le centre névralgique du commandement militaire russe, et souhaite évincer le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, ainsi que le chef d’état-major, Valéri Guérassimov.
Pendant 24 heures, les mercenaires se dirigent vers Moscou, mettant ainsi en péril le pouvoir en place. Finalement, ils font demi-tour. Vladimir Poutine dénonce alors une “fronde armée” et un “putsch militaire” menés par des “traîtres” qui ont tenté de le poignarder dans le dos. Après cette mutinerie éclair, le président russe laisse trois options aux mercenaires du groupe Wagner : retourner à la vie civile, s’engager dans l’armée régulière ou suivre leur chef en exil en Biélorussie, laissant entendre que Wagner ne combattrait plus en Ukraine.
Ces moments clés témoignent de la violence et de l’ampleur de la guerre en Ukraine. Le pays continue de lutter pour sa souveraineté et son intégrité territoriale face à l’agression russe. La communauté internationale suit de près cette crise majeure, qui a des répercussions majeures sur la stabilité de la région et de l’Europe tout entière.