Tout le monde est familier avec la Cote Argus, qui permet de calculer la valeur d’un véhicule d’occasion. Depuis sa création en 1927, les ajustements de la cote ont été rares. Cependant, une situation exceptionnelle s’est produite au printemps 2020, lors du déclenchement de la crise sanitaire, où les cotes ont été suspendues pour la première fois depuis 1940.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une suspension, mais d’une revalorisation de la Cote Argus. L’hebdomadaire L’argus va en effet augmenter ses cotes pour refléter plus fidèlement la réalité du marché de l’occasion. Il est vrai que la situation est historique : l’année dernière, les prix sur le marché de l’occasion ont tellement augmenté qu’ils ont atteint ceux des véhicules neufs.
Pour certains véhicules particulièrement demandés, comme les Dacia d’entrée de gamme, la cote d’occasion a même dépassé le prix catalogue. Les différentes pénuries et retards, tels que les semi-conducteurs et les matériaux en provenance de Russie, ont entraîné des délais de livraison plus longs pour les véhicules neufs. C’est pourquoi ils se vendent rapidement sur le marché de l’occasion.
Dans l’ensemble, au cours des deux dernières années, le prix de vente des voitures d’occasion a augmenté de 30%, selon la maison mère de l’Argus. Cette tendance semble se poursuivre, car les véhicules d’occasion deviennent de plus en plus rares et donc plus chers. Moins de véhicules neufs arrivent sur le marché, ce qui signifie moins de véhicules d’occasion chez les revendeurs.
En raison de cette rareté des véhicules neufs et d’occasion, les ventes de voitures d’occasion ont diminué l’année dernière, tout comme les ventes de voitures neuves. En effet, il n’y a eu que 1,5 million d’immatriculations en 2022, soit moins qu’après deux années marquées par la Covid-19. Par conséquent, il y a également eu moins d’occasions intéressantes sur le marché (le nombre de voitures d’occasion de moins d’un an a diminué d’un tiers).
Après une année record en 2021, avec plus de 6 millions de voitures d’occasion vendues (+7,9% par rapport à 2020), les ventes ont chuté en 2022, atteignant 5,26 millions d’unités, soit une baisse de 13%. Cependant, cela reste 3,5 fois supérieur aux performances du marché des voitures neuves. Avant la Covid-19, il se vendait en moyenne 2,6 voitures d’occasion pour une neuve.
En ce qui concerne les acteurs qui réussissent à tirer leur épingle du jeu, on note les bonnes performances de Renault, qui a atteint 19% de part de marché dans l’occasion l’année dernière, suivi de près par Peugeot (17,8%) et Citroën (11,2%). La Renault Clio se distingue particulièrement lors de la revente.
Du point de vue de l’assurance auto, cette revalorisation de la Cote Argus pourrait contribuer à l’augmentation moyenne des primes d’assurance, qui est déjà en hausse cette année. En effet, lorsque la valeur des véhicules (neufs ou d’occasion) augmente, les cotisations d’assurance augmentent mécaniquement. Une voiture plus chère a une prime d’assurance plus élevée.
De plus, si les pénuries de véhicules neufs et d’occasion se poursuivent, les automobilistes pourraient être obligés de conserver leurs vieux véhicules plus longtemps. Or, les risques de panne et de dégâts augmentent avec l’âge du véhicule, ce qui signifie que l’assurance de son véhicule sera de plus en plus chère.
En conclusion, la hausse de la Cote Argus a un impact direct sur le marché de l’occasion et sur l’assurance auto. Les prix des voitures d’occasion augmentent, ce qui se traduit par des primes d’assurance plus élevées. Il est donc important de tenir compte de ces évolutions lors de l’achat d’un véhicule d’occasion ou lors de la souscription d’une assurance auto.
