La proposition soumise par la Convention citoyenne pour le climat suscite la controverse. Faut-il abaisser la limitation de vitesse sur autoroute à 110 km/h pour réduire nos émissions polluantes ? Si cette idée agace de nombreux automobilistes, les voitures électriques auraient beaucoup à gagner avec une telle mesure. Explications.
Impact limité sur les trajets quotidiens
Si la réduction de la vitesse sur autoroute à 110 km/h fait débat, son impact serait finalement minime sur notre routine quotidienne. De nombreux tronçons d’autoroute sont déjà limités à 90 ou 110 km/h et rares sont les trajets réguliers qui empruntent des portions à 130 km/h. La plupart des automobilistes ne perdraient donc pas une minute sur leurs déplacements quotidiens. Pour les longs trajets, c’est une autre histoire. Passer de 130 à 110 km/h rallongerait, par exemple, d’un peu plus d’une heure le temps de parcours entre Paris et Marseille. Un retard significatif mais pas insurmontable.
Ralentir permet de gagner du temps
Pour les véhicules électriques, ce changement de vitesse entraînerait une baisse importante de la consommation moyenne et donc une autonomie accrue. Lors de nos essais sur autoroute, vous êtes nombreux à nous demander de rouler à 110 km/h plutôt qu’à 130 km/h. En effet, réduire la vitesse limite le nombre de pauses recharge. Ainsi, on passe plus de temps à rouler (certes moins vite) et moins de temps branché sur une borne. Lors de notre essai de la Peugeot e-208, nous avons constaté une autonomie “pratique” d’environ 150 km à 130 km/h, alors qu’à 110 km/h, la distance franchissable est proche de 230 km. Un gain non négligeable d’environ 80 km pour seulement quelques dizaines de minutes de route supplémentaires.
Pour mieux comprendre la différence, ce graphique illustre le déroulement théorique d’un trajet de 600 km en voiture électrique, en l’occurrence à bord d’une Peugeot e-208. On constate qu’à 130 km/h, il faut s’arrêter plus souvent pour recharger qu’à 110 km/h. Finalement, le temps passé à faire le plein annule le gain de temps à vitesse maximale. Ainsi, en roulant à 110 km/h, on économise plus de 30 minutes de voyage. Cette vitesse semble donc être un bon compromis entre confort, durée et consommation d’énergie.
Réduire l’écart entre l’électrique et le thermique
Si les autoroutes étaient désormais limitées à 110 km/h, cela ne changerait pas grand-chose pour les utilisateurs de voitures électriques. Les plus impactés seraient toutefois les propriétaires de Tesla, qui peuvent se permettre une allure plus soutenue grâce à leurs performances de charge ainsi qu’à leur réseau de superchargeurs exemplaire. Ils pourront tout de même apprécier la sobriété énergétique et économique d’un trajet moins rapide.
L’autre avantage d’une telle mesure serait la réduction de l’écart de temps de trajet entre une voiture thermique et une voiture électrique. Si le véhicule à batterie n’a rien à perdre, ce n’est pas le cas des voitures thermiques qui peuvent rouler sans escale sur 600 à 1000 km à une allure soutenue. Une différence moins marquée qui remettrait en question l’un des arguments récurrents contre les voitures zéro émission. Sur un trajet théorique de 600 km à 110 km/h, une voiture électrique réaliserait un temps de parcours de 7 heures (recharges comprises), tandis qu’un modèle thermique le bouclerait en environ 6 heures (incluant 2 pauses réglementaires de 15 minutes). Une petite heure supplémentaire bien plus acceptable au regard des avantages offerts par la voiture électrique.
Et vous ? Accepteriez-vous une limitation de vitesse à 110 km/h sur autoroute ? Trouvez-vous la proposition pertinente ? N’hésitez pas à répondre à notre sondage et à donner votre avis dans les commentaires.