La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus courante chez les personnes âgées. L’augmentation de l’espérance de vie et l’amélioration des conditions de vie sont en partie responsables de l’augmentation du nombre de personnes touchées par cette maladie. On estime aujourd’hui à 900 000 le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, et à 35 millions dans le monde. Bien que sa survenue avant l’âge de 65 ans soit rare (0,5 %), sa fréquence augmente de 2 à 4 % après cet âge. Par la suite, elle augmente proportionnellement pour atteindre plus de 15 % chez les personnes de 80 ans et plus. Cette maladie affecte de plus en plus de femmes (1 femme sur 4 et 1 homme sur 5 après 85 ans).
Causes et Mécanismes Biologiques
Les formes héréditaires, appelées “familiales”, de la maladie d’Alzheimer sont très rares et représentent moins de 1 % des cas. Elles se manifestent avant l’âge de 60 ans et les symptômes peuvent apparaître dès la trentaine ou la quarantaine. Dans 99 % des cas, la maladie n’est pas strictement héréditaire, mais des facteurs génétiques de prédisposition ont été identifiés. Par exemple, être porteur d’une variation spécifique du gène ApoE (l’allèle ApoE4) augmente le risque de développer la maladie (de 3 à 15 fois selon que l’on porte un ou deux allèles ApoE4). Cependant, cette variation n’est ni suffisante ni nécessaire pour développer la maladie, car certaines personnes porteuses de cette variation ne seront pas malades, tandis que des personnes non porteuses le seront.
Certains facteurs dits “environnementaux” ont été associés à la maladie d’Alzheimer, tels qu’un manque chronique de sommeil ou la prise de certains psychotropes, comme les benzodiazépines, qui peuvent augmenter le risque de développer la maladie. Récemment, une liste, bien qu’incomplète, des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer a été publiée. Parmi ces facteurs, on peut citer la consommation excessive d’alcool, les traumatismes crâniens, la pollution atmosphérique, le faible niveau d’éducation, l’hypertension artérielle, les problèmes d’audition, le tabagisme, l’obésité, la dépression, l’inactivité physique, le diabète et l’isolement social.
La dégénérescence des neurones observée dans la maladie d’Alzheimer est le résultat de deux types de lésions : d’une part, l’accumulation anormale de peptides ß-amyloïdes à l’extérieur des cellules, conduisant à la formation de “plaques amyloïdes” ou “plaques séniles”, et d’autre part, l’accumulation anormale de la protéine TAU à l’intérieur des neurones, conduisant à leur dégénérescence.
Signes et Diagnostic
La perte de mémoire est souvent le premier signe de la maladie d’Alzheimer, ce qui oriente le diagnostic. Ensuite, apparaissent des troubles des fonctions exécutives, des troubles de l’orientation temporo-spatiale, puis progressivement des troubles du langage (aphasie), de l’écriture (dysorthographie), du mouvement (apraxies), du comportement et de l’humeur (anxiété, dépression, irritabilité). Le fait que le patient ne soit pas conscient de ses déficits (anosognosie), mais que ce soient les proches qui rapportent les troubles, est en lui-même un critère de diagnostic.
Le diagnostic est basé sur l’examen clinique et utilise aujourd’hui des tests diagnostiques performants, tels qu’une évaluation neuropsychologique complète des fonctions cognitives, des examens d’imagerie comme l’IRM et la TEP au glucose, qui mettent en évidence les zones du cerveau atteintes, ainsi qu’une ponction lombaire capable de montrer les signes biologiques de la maladie, c’est-à-dire la présence anormale de dépôts de protéines amyloïdes et de protéines TAU.
Options de Traitement
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer vise aujourd’hui à ralentir sa progression et à permettre au patient et à son entourage de s’adapter aux incapacités qui en découlent. Elle nécessite donc une approche pluridisciplinaire.
Malheureusement, il n’existe pas encore de traitement ciblant directement les causes et les mécanismes à l’origine de la maladie. Deux types de médicaments, les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et la mémantine, sont actuellement utilisés et validés dans le monde entier. Ils renforcent les circuits cérébraux et stabilisent dans certains cas l’évolution clinique de la maladie.