La marque abjecte du camp d’Auschwitz : un tatouage sur l’avant-bras gauche

La marque abjecte du camp d’Auschwitz : un tatouage sur l’avant-bras gauche

Le camp d’Auschwitz-Birkenau, symbole de l’extermination nazie durant la Seconde Guerre mondiale, est connu pour avoir marqué ses prisonniers avec un tatouage sur l’avant-bras gauche. Cette méthode d’identification, unique parmi les camps de concentration, est un rappel brutal de l’horreur vécue par les victimes.

L’origine du tatouage

Alors que dans les autres camps nazis, les déportés étaient marqués par un numéro cousu sur leurs vêtements, Auschwitz a introduit le tatouage en 1943. Rudolf Höss, le commandant du camp, a décidé de tatouer tous les prisonniers, à l’exception des Allemands. Cette pratique a commencé comme moyen de recenser les déportés soviétiques, qui mouraient en grand nombre et étaient difficiles à identifier.

Le tatouage était réalisé avec une plaque percée d’aiguilles, enfoncée brutalement dans la poitrine de la victime. Ensuite, de l’encre était appliquée sur la peau incisée. À partir de 1942, les déportés polonais ont également été soumis à cette torture.

Le tatouage systématique sur l’avant-bras gauche

À partir du 22 février 1943, tous les déportés, juifs ou non, considérés aptes au travail et ayant échappé aux chambres à gaz, ont été systématiquement tatoués. Ce marquage était réalisé sur l’avant-bras gauche, en général sur la partie externe, mais parfois aussi à l’intérieur. Les nazis estimaient que c’était le meilleur moyen de les identifier, même après leur décès. Des détenus forcés réalisaient ces tatouages chiffre par chiffre, à l’aide d’aiguilles.

Dans son livre “Médecin à Auschwitz”, le médecin légiste Miklos Nyiszli, rescapé du camp, décrit comment il a été tatoué : “Un prisonnier pratique avec un instrument rempli d’encre un grand nombre de petites piqûres sur mon bras. À la place de ces dernières apparaissent des tâches bleutées et floues. Il me rassure, la peau va s’enflammer un peu, mais cela passera après une semaine et les numéros apparaîtront nettement détachés.”

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Réduits à un simple numéro

Ce tatouage était le point culminant d’un système de déshumanisation. Les déportés n’avaient plus de nom, mais seulement un numéro qu’ils devaient connaître par cœur pour le réciter à chaque appel ou convocation. Pour les Juifs croyants, cette offense s’ajoutait à la souffrance, car la Torah interdit toute modification irréversible du corps.

Dans son livre emblématique “Si c’est un homme”, Primo Levi, rescapé d’Auschwitz, explique comment certains déportés ont réussi à trouver un brin d’humanité derrière chaque numéro. Les gardiens SS avaient également un certain respect pour les déportés portant les numéros les plus bas, preuve de leur endurance à survivre.

Environ 400 000 personnes ont été réduites à un simple numéro à Auschwitz, et plus de la moitié y ont perdu la vie. Cependant, ce chiffre effrayant ne représente pas l’ampleur totale de l’extermination, puisque 1,3 million de personnes ont été déportées vers Auschwitz, dont 1,1 million n’en sont jamais revenus vivants.

Auschwitz n’est qu’un exemple de la monstruosité nazie qui a visé la destruction du peuple juif, causant la disparition de près de 6 millions de Juifs à travers l’Europe.

Sources : Musée d’Auschwitz-Birkenau et Sonderkommando.info