L’été, sur l’île d’Oléron et le long du littoral français, il n’est pas rare de croiser des vacanciers, cheveux au vent, à bord de ce pick-up sans capote. La Méhari incarne la voiture du bord de mer, celle des vacances. Avec sa carrosserie en plastique ondulée, qui la protège de la rouille et des embruns, elle se décline en une palette de couleurs flamboyantes telles que l’orange, le jaune vif ou encore le beige plus sobre.
Un esprit de liberté
Les teintes officielles de la Méhari, comme le beige Kalahari, le vert Montana ou le jaune Atacama, évoquent déjà le voyage et les vastes plaines arides. Son nom, lui aussi, fait directement référence au désert : en arabe, “méhari” signifie dromadaire de course. Richard Bellamy, un restaurateur de voitures de collection à Grand-Village, commente : “Le dromadaire boit peu et traverse le désert, la Méhari consomme peu et vous permet de rouler dans le sable. Citroën voulait que sa voiture possède un esprit de liberté.” Pratique, résistante et tout-terrain, la Méhari ne fait pas de chichis.
Une histoire peu conventionnelle
Créée par l’industriel Roland de La Poype, la Méhari célèbre aujourd’hui ses 45 ans. Avant de faire fortune dans le domaine du plastique dans les années 1950, le comte de la Poype s’était distingué par ses talents de pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est sans doute cela qui explique le côté quelque peu militaire de la Méhari. D’ailleurs, ce modèle de jeep a été utilisé par l’armée française pendant près de dix ans. Initialement lancée en 1968, la Méhari a été complètement éclipsée par les manifestations de l’époque. Cependant, c’est durant les années 70 et 80, marquées par un fort sentiment antimilitariste, que la voiture a vraiment connu son heure de gloire.
De l’esprit militaire à la tendance “baba cool”
“L’esprit militaire de cette voiture a été détourné. Elle est devenue la voiture des babas cool”, se souvient une vacancière venue admirer les anciens cabriolets exposés à Arceau. Au volant de sa Méhari orange Kirghize, elle parcourait l’île avec ses amis entassés sur la banquette arrière. Tout comme le mouvement punk a pu s’approprier les rangers et les hippies peindre de larges symboles “peace and love” sur leurs vestes kaki, des jeunes aux cheveux longs conduisaient des Méhari.
Envie d’une Méhari pour vos prochaines vacances ? Comptez entre 15 000 et 19 000 euros pour pouvoir profiter de ce plaisir des vacances en liberté.