Dix ans plus tard, la Mia fait son grand retour sur le marché. La société germano-suisse Fox e-mobility présente la version 2.0 de cette petite voiture citadine, pionnière de l’électrique grand public en France. Après une première tentative infructueuse avec seulement 1 600 voitures vendues en trois ans au lieu des 12 000 prévues, le constructeur Heuliez a déposé son bilan. Cependant, la Mia revient aujourd’hui avec une seconde chance.
Un modèle modernisé
La Mia conserve ses caractéristiques principales telles que sa taille compacte, ses deux portes coulissantes et son siège conducteur central à l’avant. Tout en modernisant son design et son équipement, la Mia 2.0 sera assemblée dans trois usines européennes en Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande. Sa batterie sera également sourcée sur le continent. La production de la nouvelle Mia débutera au deuxième semestre 2023 et Fox espère en produire près de 100 000 par an à partir de 2024.
Un marché porteur
Alors que les constructeurs traditionnels électrifient leurs modèles phares, Fox prend de l’avance en se positionnant sur le segment A et B, qui est encore peu pourvu en véhicules électriques. Par exemple, la Renault 5 électrique ne sera disponible qu’en 2024. La Mia vise principalement les citadins et les périurbains avec une longueur de seulement 3,19 mètres. Elle est adaptée aux trajets quotidiens des familles ainsi qu’à un usage commercial. En retirant la banquette arrière, elle offre un volume de chargement de 1 500 litres, équivalent à celui d’un SUV compact. C’est un véhicule agile et pratique, idéal pour les artisans et les livreurs effectuant des livraisons en ville.
Une autonomie améliorée
La nouvelle Mia est deux fois plus endurante que le modèle précédent, avec une autonomie de 220 km. Cette capacité pourra être doublée grâce à l’intégration d’une deuxième batterie.
Le soutien des pouvoirs publics
La Mia sera commercialisée à partir de 16 000 € TTC. En France, les clients pourront bénéficier de subventions pouvant atteindre 6 000 €, ce qui ramènerait son prix à 10 000 €. Dans un premier temps, la Mia sera exclusivement vendue en Europe, mais elle pourrait également être fabriquée sous licence dans d’autres pays pour être distribuée sur les marchés locaux. Fox prévoit également de vendre des crédits de CO2, permettant aux entreprises excédentaires d’acheter des crédits à d’autres entreprises aux modèles peu ou non polluants.
Une histoire mouvementée
La Mia a connu de nombreux obstacles depuis sa conception par des ingénieurs français. Initialement développée en réponse à un appel d’offres de la région Poitou-Charentes (aujourd’hui intégrée à la Nouvelle-Aquitaine) et de sa présidente Ségolène Royal, la voiture électrique à bas prix a vu son prix de vente augmenter de 5 000 € à environ 20 000 €, batterie incluse. Malgré une diffusion limitée de seulement 1 600 exemplaires entre 2011 et 2013, la Mia était en avance sur son temps. Le marché de l’électrique était encore confidentiel, les batteries étaient beaucoup plus chères et moins performantes, et il était difficile de trouver des points de recharge adéquats. De multiples tentatives de rachat ont été faites, mais Heuliez a finalement fait faillite en 2015. La marque, les brevets et les homologations de la Mia ont alors été acquis par la société suisse Fox Automotive, une filiale de Fox e-mobility. Quant à Heuliez, il s’est réinventé en se spécialisant dans la fabrication de bus électriques et est aujourd’hui leader du marché français avec une part de marché de 45 %.
La Mia est de retour pour offrir une alternative électrique abordable et pratique aux conducteurs urbains. Avec son autonomie améliorée, son design modernisé et son prix attractif, elle prévoit de séduire un large public. Espérons que cette fois-ci, la Mia rencontrera le succès qu’elle mérite.
