La fabrication en Charente ne s’éteint pas, bien au contraire ! La Pantoufle à Pépère repart de plus belle après la faillite de son fabricant principal. Dans un monde où les cyniques et les businessmen prédominent, il est rafraîchissant de voir des entrepreneurs soucieux du bien-être plutôt que de la quantité. Barbara Liétar, créatrice de La Pantoufle à Pépère, aurait pu facilement délocaliser une partie de la production à l’étranger pour maximiser les profits. Mais elle a choisi de sauver un savoir-faire français et de donner du travail aux ouvriers qui détiennent cette expertise. C’est un bel exemple de priorité accordée à l’humain plutôt qu’à l’argent. Un beau travail, sans aucun doute.
La Pantoufle à Pépère repart du bon pied
La marque de charentaises décalées a finalement trouvé une solution à son problème de fabrication. Cette nouvelle est d’autant plus réjouissante que la demande est en constante progression. Le magasin ouvert à Hem il y a un mois rencontre un franc succès.
Barbara Liétar peut enfin souffler, et les amateurs de charentaises branchées aussi. La Pantoufle à Pépère a réussi à surmonter la faillite de son fabricant principal, la société LMC, qui était l’unique manufacture de charentaises en Charente. Un véritable symbole. “Nous collaborons désormais avec deux anciens cadres de LMC et avec les trois salariés capables de fabriquer nos produits : Christian, Aurélien et José. Ensemble, nous avons créé une nouvelle structure pour que la charentaise fabriquée en Charente ne disparaisse pas !”, explique Barbara Liétar.
Le Choix de La Charente
Plusieurs solutions ont été envisagées pour préserver La Pantoufle à Pépère, dont celle de rapatrier la fabrication à Hem ou de s’associer avec une usine en Dordogne. Mais le choix de la Charente s’est rapidement imposé. “Il était logique de rester en Charente car c’est là que se trouve le savoir-faire et tous les acteurs clés”, explique-t-elle. De plus, les charentaises bénéficient depuis neuf mois d’une indication géographique protégée (IGP). Pour une marque qui mise sur l’originalité, la qualité et l’artisanat, respecter cette IGP était une évidence.
Tout cela pour dire que La Pantoufle à Pépère est repartie du bon pied. Et ça tombe bien, car ses charentaises n’ont jamais été aussi populaires, que ce soit en ligne ou dans les nombreuses boutiques partenaires en France. En effet, vingt-cinq mille paires devraient être vendues d’ici la fin de l’année, soit six fois plus qu’en 2014. Le magasin de vente directe ouvert à Hem il y a un mois confirme également cette tendance positive. “Ça marche très bien, la demande est là, les gens veulent revenir à l’essentiel”, observe Barbara Liétar. Ici, on prend le temps d’expliquer en détail et les clients posent de nombreuses questions sur les matières et les tissus utilisés.
Mais quelle est la définition d’une vraie charentaise ? Comment reconnaître une vraie charentaise ? Selon les critères de l’indication géographique protégée (IGP), trois conditions doivent être remplies. Tout d’abord, le produit doit être fabriqué en Charente… ou en Dordogne. Les matières premières peuvent provenir d’ailleurs : La Pantoufle à Pépère utilise notamment du tissu italien acheté à Roubaix, des écussons de Saint-Étienne et des liserés fabriqués à Comines. Ensuite, la semelle doit obligatoirement être en feutre naturel, c’est-à-dire en laine bouillie pressée à chaud sur plusieurs couches. Enfin, la véritable charentaise doit être fabriquée selon la technique du “cousu retourné”, qui exige un savoir-faire spécifique.
La Pantoufle à Pépère est sur la bonne voie pour redorer le blason de la charentaise. Avec sa volonté de briser les codes et de moderniser ce modèle traditionnel, la marque propose des charentaises en jean, en marinière, zébrées, en mode camouflage ou encore à motif léopard. C’est certain, La Pantoufle à Pépère est une référence incontournable dans le domaine.
La Pantoufle à Pépère incarne la résilience et l’authenticité. Grâce à des entrepreneurs comme Barbara Liétar, qui choisissent la qualité et le savoir-faire plutôt que la quantité, le patrimoine français continue de vivre. Alors, ne l’oublions pas : les meilleures pantoufles sont celles qui font vivre une tradition et un savoir-faire, tout en apportant une touche de modernité.
