Marine Le Pen a récemment attiré l’attention sur la situation précaire de l’industrie manufacturière en France. Selon elle, cette part représente désormais 9% du PIB, contre 14% auparavant. Les données de la Banque mondiale semblent confirmer cette baisse, mais il convient de préciser que cette diminution s’est étendue sur une période de deux décennies, depuis l’an 2000.
Une vision globale de l’industrie en France
Si l’on prend en compte l’ensemble de l’industrie, incluant la fabrication d’objets, la production d’énergie, la gestion de l’eau et des déchets ainsi que la dépollution, ce secteur représente 17% du PIB en France, contre 27% en Allemagne. Il est important de noter que nos voisins européens excellent dans ce domaine, notamment grâce à leur secteur automobile. Parmi les quarante pays européens, seuls le Monténégro, le Luxembourg, la Grèce et Chypre ont une part industrielle inférieure à la nôtre. À l’échelle mondiale, la France se situe dans la même fourchette que les États-Unis et le Royaume-Uni.
Les raisons de cette situation
La France, tout comme le Royaume-Uni et les États-Unis, a privilégié le secteur tertiaire au détriment de l’industrie ces dernières décennies, en se tournant notamment vers le tourisme et la finance. De plus, les entreprises françaises ont largement externalisé leurs coûts de production et délocalisé leurs activités. Cette tendance était très en vogue dans les années 2000, à tel point que le PDG d’Alcatel, le géant français des télécommunications, envisageait même une “entreprise sans usine” en 2001.
Le besoin de relancer l’industrie locale
La pandémie de Covid-19 et le conflit en Ukraine ont mis en lumière les problèmes d’indépendance énergétique et industrielle de la France. La pénurie de masques et la nécessité de relocaliser certaines industries ont été des rappels poignants de l’importance de soutenir la production nationale. Cette préoccupation est partagée par de nombreux acteurs politiques, y compris Emmanuel Macron, qui a déclaré en octobre 2021 : “Si nous ne redynamisons pas notre industrie, nous ne pourrons pas redevenir une grande nation de l’innovation”.
En conclusion, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB français a en effet diminué au fil des années. Cependant, cette baisse s’est étendue sur une période de deux décennies, et non en “quelques années” comme l’a affirmé Marine Le Pen. La France doit désormais faire face aux défis de réindustrialisation et de soutien aux industries locales pour garantir une indépendance économique et une croissance durable.