La Peugeot 104, une petite lionne qui a connu de nombreuses déclinaisons

La Peugeot 104, une petite lionne qui a connu de nombreuses déclinaisons

En 2022, ce n’est pas seulement la citadine au losange qui fête ses 50 ans. Du côté du Lion, nous avons également une voiture, bien que moins présente et moins souvent évoquée : la Peugeot 104, qui a également fait son apparition en 1972. C’est le résultat d’une évolution lente du constructeur qui a progressivement abandonné ses traditions.

Peugeot 104

Quand la concurrence dicte les grandes lignes d’un projet !

Les origines de la Peugeot 104 remontent à 1966. Cette année-là, les deux géants de l’industrie que sont Renault et Peugeot s’associent pour développer de nouveaux moteurs. Cette association a donné naissance à la Française de Mécanique basée à Douvrin, qui a industrialisé les moteurs. Un moteur V6 et un V8 étaient prévus (seul le premier a été fabriqué, le PRV), ainsi qu’un moteur de petite cylindrée et un moteur de 2 litres. Renault s’est occupé du moteur de 2 litres, tandis que Peugeot a étudié le petit moteur.

Ce petit moteur, qui deviendra le Moteur X, a été conçu pour motoriser une voiture compacte. On a donc repris une des caractéristiques de la Mini, ainsi que de la Peugeot 204, qui est apparue en 1965 et qui était la première traction de la marque : placer la boîte et le pont sous le moteur. Le carter serait commun et obligerait à incliner l’ensemble. Évidemment, ce petit moteur était conçu pour une voiture qui serait une traction.

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Avec cette nouvelle mécanique, Peugeot avait pour ambition de descendre en gamme. La 204 était alors la plus petite voiture proposée par la marque et c’était une voiture de 6CV, soit le segment moyen du marché automobile de l’époque. Mais Citroën, Simca et Renault étaient les seuls présents en dessous. En 1969, Peugeot et Renault ont lancé le Projet M-121, qui a été plus loin que la simple motorisation en partageant également de nombreuses pièces de train avant. Lorsque chacun a développé sa propre voiture, nous avons obtenu deux voitures cousines sans que cela soit bien connu : les Renault 14 et Peugeot 104.

Cette dernière visait les 5CV, mais devait également, contractuellement, ne pas faire concurrence à une Renault équivalente. Renault préparait sa R5, mais sa définition était de toute façon trop différente de l’idée que se faisait Peugeot d’une petite voiture. Si la carrosserie bicorps était une obligation dans ce secteur en constante évolution, le Lion ne croyait pas en l’idée du hayon à trois portes.

Pour le style, on a fait appel à Pininfarina, un allié de longue date (complété par le bureau du style de Peugeot).

Salon de Paris 1972 : la grande première de la Peugeot 104

La Renault 5 avait été présentée en janvier et en octobre, c’était la Peugeot 104 qui intéressait les visiteurs du salon de l’automobile.

La nouvelle lionne était alors présentée comme la plus petite berline du monde. Berline ? Oui, Peugeot a fait le choix de proposer une voiture à 4 portes. Pas de hayon au programme, mais un vrai coffre, histoire de ne pas déplaire à une frange traditionnelle de la clientèle pour qui le hayon était réservé aux utilitaires.

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Et tout cela tenait dans 3,6 mètres ! La version 3 portes n’était pas au rendez-vous. Si la puissance fiscale était la même que celle de la R5, la définition de la lionne était clairement différente. Deuxième traction de la marque, elle a inauguré le Moteur X. Il était fabriqué en alliage, avec un arbre à cames en tête. La première version avait une cylindrée de 954 cm³ et développait 50ch SAE, ce qui propulsait la voiture de 760 kg à 135 km/h. Son prix de 12 600 francs la plaçait au-dessus de la version TL de la Renault. Mais elle avait deux portes de plus !

La production a été lancée et près de 17 000 voitures ont été fabriquées avant la fin de l’année.

Dès le salon de Paris 1973, les premières évolutions de la Peugeot 104 ont été présentées. Tout d’abord, la version coupé, la trois portes. Finalement, il a fallu se rendre à l’évidence, la lionne a conquis encore plus de parts de marché en devenant encore plus petite. Et avec cette nouvelle configuration, il n’y avait pas le choix, il fallait adopter le hayon.

La Peugeot 104 de nos jours

Si l’on peut encore voir des Peugeot 104 lors d’événements de voitures anciennes, il faut avouer que ce sont surtout les versions sportives qui se distinguent. Les berlines L ou GL sont rares. Cependant, ces berlines font d’excellentes voitures de tous les jours. Fiables, avec des pièces relativement faciles à trouver, on peut trouver des modèles en bon état entre 2000 et 2500 €. Les versions S sont à rechercher entre 2500 et 3000 €, voire plus pour les rares Sundgau.

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Les coupés sont donc les plus visibles. Et aussi les plus recherchés donc les plus chers. Une Z peut se trouver à partir de 3000 €. Pour les ZS, on peut dépasser les 4000 € et monter encore plus haut si elles ont été préparées. Quant à la ZS2, c’est le graal du genre. Il faudra non seulement en trouver une vraie, mais aussi la payer, car le prix dépasse les 18-20 000 € !

En juin 1988, la Peugeot 104 a tiré sa révérence. 1 624 992 voitures ont été construites à Mulhouse et Sochaux en 16 ans. La lionne a eu une belle longévité, mais elle a laissé un créneau qui ne sera vraiment repris qu’en 1991 avec l’arrivée de la 106.