La pollution de la ressource en eau : comprendre son origine et la réduire efficacement

La pollution de la ressource en eau : comprendre son origine et la réduire efficacement

Les premières mentions du terme “pollution” en français remontent au XIIe siècle. Toutefois, ce n’est pas avant les années 1960 qu’il a pris son sens de dégradation d’un environnement par l’introduction d’éléments néfastes. On distingue deux types de pollutions : les pollutions organiques d’origine naturelle (gaz, substances minérales ou organiques, bactéries, virus, plancton, particules d’argile, déchets végétaux) et les pollutions chimiques causées par les activités humaines.

Les ressources en eau sont-elles affectées par la pollution ?

La nature a la capacité de lutter contre une pollution qui reste en faible proportion, grâce à l’auto-épuration. Ce processus biologique permet aux cours d’eau et aux lacs d’éliminer les pollutions grâce aux bactéries et aux algues. Cependant, face à l’ampleur des pollutions actuelles, les capacités d’auto-épuration de la nature sont insuffisantes.

Chaque année, les précipitations alimentent les cours d’eau et les nappes souterraines. En chemin, environ 70 milliards de mètres cubes d’eau se chargent de polluants urbains et agricoles, contaminant ainsi les cours d’eau. Les rivières reçoivent également les eaux usées et les eaux pluviales des communes, une fois qu’elles ont été dépolluées en station d’épuration. Bien que minimes, ces apports dégradent la ressource lorsque les eaux usées sont insuffisamment traitées.

De même, environ 100 milliards de mètres cubes d’eau traversent les sols et les roches, se chargeant en éléments utiles (tels que les sels minéraux) ainsi qu’en éléments indésirables ou toxiques, avant de rejoindre les nappes souterraines par infiltration. Selon leur composition, les sols et les roches peuvent avoir un effet positif ou négatif sur la pollution de l’eau. Dans certains cas, ils agissent comme des filtres protecteurs, détruisant ou dégradant les polluants, préservant ainsi l’eau souterraine des contaminations de surface. Dans d’autres cas, ils peuvent être des catalyseurs, permettant aux polluants de migrer, affectant ainsi la nappe souterraine.

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Il est important de noter que l’eau souterraine se renouvelle lentement, souvent sur une période de jours, mois voire années. Ainsi, lorsqu’une nappe est touchée, l’élimination des polluants prend du temps. Par exemple, un cours d’eau s’écoule à une vitesse d’un mètre par seconde tandis que l’eau souterraine peut mettre jusqu’à un an pour parcourir la même distance.

Zoom sur les zones sensibles aux risques de pollution

Certaines zones sont particulièrement exposées aux risques de pollution de l’eau :

  • Les masses d’eau douce, estuaires et eaux côtières sont particulièrement sujettes à l’eutrophisation, qui correspond au développement d’algues asphyxiant le milieu aquatique.
  • Les eaux douces de surface destinées à la consommation humaine sont susceptibles de dépasser la norme de teneur en nitrates fixée à 50 mg/litre.
  • Des traitements complémentaires sont mis en place pour respecter d’autres directives européennes concernant les eaux piscicoles ou conchylicoles, les eaux de baignade et la protection des oiseaux sauvages.

Comment se génère la pollution de l’eau ?

La pollution de l’eau peut être classée en deux types : organique et chimique.

À noter : En France, en 2013, 48,2 % des eaux de surface et 67 % des eaux souterraines étaient en bon état chimique.

La pollution organique provient des déchets végétaux ou animaux, des excréments ou des déjections d’animaux. Ces déchets contiennent des bactéries ou des virus pouvant entraîner une pollution microbiologique et donc un risque pour la santé publique. Les pollutions organiques peuvent également être causées par la dissolution de matières organiques dans l’eau ou par des phénomènes naturels.

En ce qui concerne les pollutions chimiques, elles sont principalement causées par les grandes cultures et les déjections animales issues de l’élevage : engrais (nitrates, phosphates, cadmium), pesticides, herbicides, médicaments vétérinaires et compléments alimentaires distribués dans les élevages (cuivre, zinc), azote ammoniacal et phosphore. Tous ces facteurs engendrent des pollutions chimiques qui pénètrent dans le sol, puis dans les eaux souterraines ou de surface.

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L’épandage d’effluents d’élevage dans des proportions supérieures à la capacité d’absorption des sols et des cultures est notamment en cause. Les nitrates et les phosphates provenant des engrais favorisent la prolifération d’algues et de bactéries, entraînant une mauvaise oxygénation, phénomène connu sous le nom d’”eutrophisation des cours d’eau, des lacs et des littoraux”.

Le saviez-vous ?

Environ 55% de la surface agricole en France est classée en zone vulnérable concernant les nitrates. Dans les régions où l’agriculture est prédominante, 92% des points de mesure dans les cours d’eau et 70% des points de mesure dans les eaux souterraines sont touchés par les pesticides.

Quelles activités sont à l’origine de la pollution de l’eau ?

Les différentes activités humaines recourent à des dizaines de milliers de produits chimiques. Les eaux usées produites par les artisans, les commerçants, les établissements de soin, les collectivités, ainsi que par les particuliers, sont à l’origine de la pollution. Les activités industrielles sont responsables de la moitié des rejets polluants organiques (matières en suspension, produits azotés et phosphorés) et de la quasi-totalité des rejets toxiques (métaux, hydrocarbures, acides, matières) ainsi que des déséquilibres écologiques causés par le réchauffement des eaux.

En 1978, l’État estimait que 55% de la pollution de l’eau provenait des rejets industriels. Depuis lors, la mise en place de stations de traitement des eaux usées dans ces industries a considérablement amélioré la situation.

Exemples de produits polluants rejetés :

  • Produits de nettoyage utilisés par les pressings
  • Produits de coloration des salons de coiffure
  • Solvants utilisés dans les imprimeries
  • Lubrifiants des garages
  • Résidus de soins
  • Résidus de nettoyage
  • Produits d’entretien
  • Peintures
  • Matières organiques azotées
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Quelles sont les conséquences pour l’eau du robinet ?

Il est essentiel de ne pas confondre la qualité des ressources en eau et la qualité de l’eau du robinet. Sachez que les ressources en eau de mauvaise qualité ne sont pas utilisées pour produire de l’eau potable. Les ressources en eau sélectionnées pour la production d’eau potable sont classées parmi trois catégories. Les traitements nécessaires varient en fonction de cette classification. Les techniciens chargés du traitement de l’eau garantissent qu’elle répond aux critères de potabilité. Environ un tiers des volumes prélevés pour l’alimentation en eau potable nécessitent un traitement poussé.