La pompe à chaleur est souvent présentée comme un équipement indispensable pour préserver l’autonomie d’une voiture électrique, surtout en hiver. Bien que proposée en option avec un coût supplémentaire, elle est de plus en plus présente de série dans de nombreux modèles électriques. Mais est-elle réellement utile ? Faisons le point.
Le fonctionnement technique
Dans une voiture thermique, le moteur dispose d’un circuit de refroidissement qui maintient une température idéale en faisant circuler un liquide spécifique. Ce liquide peut également servir à chauffer l’habitacle en déviant le circuit vers le radiateur de chauffage. Cette opération ne consomme pratiquement pas d’énergie, sauf si la climatisation est en marche.
En revanche, dans une voiture électrique, ce fonctionnement n’existe pas. Pour produire de la chaleur, les voitures électriques utilisent généralement une résistance électrique qui chauffe l’air propulsé dans l’habitacle. Cette résistance demande une puissance moyenne de 3 000 à 4 000 W à pleine puissance et de 2 000 à 2 500 W une fois régulée.
À quoi sert une pompe à chaleur ?
La pompe à chaleur dans une voiture électrique fonctionne de manière similaire à un système de climatisation réversible. Elle récupère les calories présentes dans l’air extérieur pour améliorer l’efficacité du système de chauffage. Contrairement à la résistance électrique, la pompe à chaleur ne demande pas beaucoup d’énergie électrique pour fonctionner. Sa puissance varie généralement entre 1 500 W et 500 W une fois régulée.
Les limites de la pompe à chaleur
La pompe à chaleur est moins efficace qu’une résistance électrique, surtout par temps froid. Dans ces conditions, il est nécessaire de trouver une autre source de chaleur pour réchauffer l’habitacle. Certains constructeurs utilisent des systèmes hybrides qui combinent une pompe à chaleur et une résistance électrique pour obtenir une montée en température plus rapide.
La consommation réelle d’une pompe à chaleur
Nous avons réalisé un test avec une Hyundai Ioniq 6 pour évaluer la consommation d’une pompe à chaleur. Les résultats montrent qu’une fois la température stabilisée, la pompe à chaleur consomme en moyenne entre 500 W et 700 W, contre 2 000 W à 2 500 W pour un système classique de chauffage. Cette consommation peut varier en fonction des performances du dispositif et de l’isolation de chaque voiture.
L’utilité de la pompe à chaleur
Une pompe à chaleur présente effectivement une consommation inférieure à celle d’un système classique, mais cette différence n’est pas significative lors des premières minutes d’utilisation. Elle est donc plus intéressante sur la durée, notamment lors de longs trajets. Une fois la température stabilisée, la pompe à chaleur est plus économe en énergie, avec un rendement de 200 à 300 %, contre un rendement de 100 % pour une résistance électrique.
Méfiance envers les promesses des constructeurs
Les constructeurs avancent souvent des chiffres avantageux pour promouvoir la pompe à chaleur, mais il est important de prendre du recul. Les résultats peuvent varier en fonction de l’utilisation réelle du véhicule et des conditions climatiques. Les études indépendantes donnent des résultats contradictoires, ce qui montre que les bénéfices de la pompe à chaleur dépendent de chaque situation.
En conclusion, la pompe à chaleur peut être utile pour les longs trajets en hiver, mais son intérêt est limité pour les déplacements quotidiens de moins d’une heure. Elle présente des avantages financiers et environnementaux, mais le surcoût de l’option doit être pris en compte. Les bénéfices de la pompe à chaleur dépendent de la durée d’utilisation, du type de parcours et des conditions climatiques. Il est donc difficile de généraliser son utilité.