La société industrielle lyonnaise Carbon va implanter la première giga-usine dédiée à la fabrication de panneaux solaires “made in France”, à Fos-sur-Mer. Mise en service fin 2025 avec plus de 3 000 emplois à la clé.
C’est un projet colossal à plus d’un milliard d’euros. Carbon, la société française, spécialiste du photovoltaïque, va construire à Fos-sur-Mer, sur le Grand port maritime de Marseille, sa première unité de production de cellules photovoltaïques, puis de panneaux solaires (production annuelle de 5 GW de cellules et 3,5 GW de modules).
Une infrastructure de grande ampleur pour la réindustrialisation de la France
Le choix de Fos-sur-Mer résulte de l’étude minutieuse par les équipes de Carbon de près d’une quinzaine de lieux dans toute la France. Stratégiquement situé, le site d’une surface d’environ 60 hectares réunit pour l’entreprise toutes les conditions nécessaires à l’implantation de cette première giga-usine. En particulier car il bénéficie de connexions routière, ferroviaire, fluviale et maritime directes et qu’il se situe au cœur d’un bassin d’emploi attractif.
Sa mise en service est prévue fin 2025, avec une montée en puissance graduelle en 2026. Au-delà de la phase de chantier, le projet permettra la création de plus de 3 000 emplois directs et durables sur le territoire.
Un projet à 1,5 milliard pour la réindustrialisation de la France
Avec cette infrastructure, l’entreprise lyonnaise concrétise ses ambitions. Carbon entend participer à la réindustrialisation durable de la France et de l’Europe en bâtissant une solution industrielle de grande ampleur pour la filière solaire. Objectifs ? Produire et commercialiser à grande échelle des plaquettes de silicium, des cellules et des modules photovoltaïques compétitifs, fiables, durables, à haut rendement et très bas carbone.
Modèle de production, conditions de travail et d’intégration paysagère, ambition architecturale assumée… cette giga-usine doit devenir un campus industriel à échelle humaine, conçu dans le souci de l’équilibre territorial, du respect de l’environnement et de la qualité de vie au travail.
Ce projet colossal, évalué à 1,5 milliard d’euros, marque ainsi une étape importante dans notre projet industriel, assure Pierre-Emmanuel Martin, président et cofondateur de Carbon, pour lequel le territoire a amorcé un virage en matière d’énergie décarbonée.
L’avenir décarboné du pays s’écrit à Fos-sur-Mer
Fos se positionne comme un lieu d’expérimentation de l’industrie de demain. Dans le cadre de la stratégie nationale de décarbonation de l’industrie, l’État va débloquer 4 millions d’euros, via l’Ademe, son opérateur en matière de transition écologique, pour soutenir le programme baptisé Synergies régénératives industrielles Sud (Syrius), dont l’objectif est d’aboutir à des projets majeurs et structurants pour réduire les émissions de CO2 de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer.
La France doit prouver à Fos-sur-Mer qu’elle a su renouer avec son histoire industrielle et qu’elle est capable d’écrire l’avenir, un avenir durable qui la positionnera en leader mondial de la transition énergétique, commente René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer. Le développement des énergies renouvelables et la production d’hydrogène seront des sujets centraux, tout comme la décarbonation des industries primaires et la fabrication des équipements pour les renouvelables (panneaux photovoltaïques et éoliennes).
Une demande en forte croissance
3 % des panneaux photovoltaïques sont produits en Europe alors que le marché européen est le 2e plus gros au monde. La demande de panneaux photovoltaïques ne cesse de croître et devrait atteindre environ 60 GW par an en 2025 puis 100 GW par an en 2030. Pour la France, Emmanuel Macron ne cesse de marteler qu’il faudra multiplier la puissance installée par 10 à l’horizon 2050 pour dépasser la barre symbolique des 100 GW.
Pour le patron de Carbon, le temps est venu de construire dans les plus brefs délais une usine exemplaire. Un campus industriel à échelle humaine, conçu dans le souci de l’équilibre territorial, du respect de l’environnement et de la qualité de vie au travail.
Cette annonce fait suite à d’ultimes réunions de travail menées jeudi 2 mars avec le préfet de Région, Christophe Mirmand, le président de la Région Sud, Renaud Muselier et le président du conseil de surveillance du GPMM, Christophe Castaner.
Le Grand port maritime de Marseille a fait de la performance environnementale le fil conducteur de ses actions depuis déjà quelques années et un facteur de différenciation dans la compétition entre les grands ports, rappelle Christophe Castaner. Ce projet s’inscrit également dans la stratégie de la première région-pilote de la planification écologique en France.
Vers la plus grande usine de panneaux solaires d’Europe
Le projet entre maintenant dans sa phase de concertation publique. Carbon entend faire de cette concertation un modèle d’information et de participation pour que cette implantation devienne un véritable projet du territoire, impliquant toutes ses parties prenantes. Pour garantir le bon déroulement de ce processus, Carbon va prochainement saisir la Commission nationale du débat public (CNDP).
D’ici à 2030, la société ambitionne de devenir la plus grande usine de panneaux solaires d’Europe, en produisant et commercialisant 30 GW de wafers, 20 GW de cellules et 15 GW modules photovoltaïques grâce à la construction, en Europe, de plusieurs giga-usines. Cela implique des investissements massifs qui entraîneront la création de plus de 10 000 emplois directs.