Savez-vous ce qu’est le syndrome de l’intestin irritable ? Cette maladie, autrefois considérée comme psychosomatique en raison du manque d’explications, peut se déclencher ou s’aggraver en période de stress ou d’anxiété. Mais en réalité, il s’agit d’un trouble du fonctionnement de notre appareil digestif.
Des symptômes dérangeants
Le syndrome de l’intestin irritable se manifeste par des maux de ventre parfois terribles. Les patients peuvent ressentir des spasmes, des brûlures, des ballonnements, des diarrhées et/ou de la constipation. Parfois, des symptômes extradigestifs tels que des maux de tête, des douleurs musculaires ou une grande fatigue peuvent également apparaître. Bien que cette maladie soit bénigne, elle peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Elle affecte au moins 5% de la population française. Malheureusement, il n’existe pas encore de traitement spécifique pour la guérir, car son origine reste largement méconnue.
Les causes possibles
Il est admis que le syndrome de l’intestin irritable est associé à des troubles de la motricité intestinale, ce qui peut entraîner une accélération ou un ralentissement du transit, ainsi qu’une sensibilité intestinale accrue. Les patients ressentent un inconfort et des douleurs en réponse à des stimulations locales qui passeraient inaperçues chez des personnes non atteintes. De plus, une augmentation de la perméabilité intestinale serait constatée chez certains patients. Cette augmentation permettrait à des molécules pro-inflammatoires présentes dans le tube digestif de pénétrer dans l’organisme, créant ainsi une réaction inflammatoire diffuse et une hypersensibilité intestinale.
Les pistes de recherche
Comment expliquer ces phénomènes ? Une piste sérieuse concerne les protéases, des enzymes dont le rôle principal est de digérer les protéines. Chez les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable, certaines protéases montrent une activité anormalement élevée dans le côlon. Cela contribue probablement à augmenter la perméabilité de la paroi intestinale et à stimuler les neurones du système digestif. Une autre piste de recherche est celle du microbiote, l’ensemble des micro-organismes qui peuplent nos intestins et qui participent à leur bon fonctionnement. Un déséquilibre de cette flore intestinale, pouvant être à l’origine de troubles de la digestion, de modifications de la perméabilité intestinale et de réactions inflammatoires, est observé chez de nombreuses personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable.
Des traitements en attente
L’espoir est que l’exploration de ces pistes de recherche conduise à la mise au point de traitements spécifiques contre le syndrome de l’intestin irritable, tels que des antiprotéases ou des pré/probiotiques pour rééquilibrer la flore intestinale. En attendant, la prise en charge de la maladie repose uniquement sur des solutions visant à réduire la douleur et l’inconfort. Des antispasmodiques sont souvent prescrits pour réduire les contractions, des régulateurs de transit aident à lutter contre les diarrhées et la constipation, et des antidépresseurs à visée antalgique peuvent être utilisés en cas de douleurs persistantes et sévères. Des approches telles que l’hypnose sont également utiles pour gérer les crises. De plus, une amélioration peut être obtenue en identifiant puis en réduisant la consommation d’aliments mal supportés, en évitant les repas trop gras et les quantités excessives de fibres.
Certains patients optent même pour un régime sans gluten, car cela réduit leur apport en FODMAPs. Ces composés fermentent dans le côlon, ce qui contribue aux symptômes de la maladie. Cependant, ce régime restrictif n’est pas toujours efficace et doit être encadré par un diététicien.
Pour en savoir plus sur les pistes de recherche actuelles, vous pouvez consulter les liens suivants :
N’hésitez pas à consulter le dernier numéro du magazine de l’Inserm pour découvrir un tour d’horizon des recherches menées sur les maladies du ventre.
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