La réutilisation des batteries de voitures électriques usagées

La réutilisation des batteries de voitures électriques usagées

Dans un avenir proche, le stade Amsterdam Arena accueillera une installation originale : 280 packs de batteries Nissan LEAF (le véhicule électrique du constructeur japonais) seront utilisés comme système de stockage d’électricité de secours. Ces batteries de seconde vie, alimentées par des panneaux solaires, remplaceront les groupes électrogènes pour éviter les pannes d’électricité, explique Brice Fabry, directeur du véhicule électrique de Nissan Europe.

Maximiser la valeur résiduelle

Les constructeurs automobiles proposent de plus en plus les batteries usagées de leurs véhicules électriques pour le stockage d’électricité. Après 6 à 8 ans, les batteries ont généralement perdu 20% de leur capacité et ne sont plus assez performantes pour les voitures, mais elles peuvent être utilisées à d’autres fins, explique Sébastien Amichi, expert de l’automobile chez Accenture. Nissan, l’un des pionniers de l’électrique, utilise également les batteries LEAF dans le système xStorage Home commercialisé en Europe par Eaton, ainsi que dans un centre de données de l’opérateur télécoms Webaxys en Normandie.

De nombreux constructeurs mènent des expériences similaires pour réutiliser les batteries plutôt que de les recycler. Cette approche maximise la valeur résiduelle des véhicules et fluidifie le marché de l’occasion. Toyota a utilisé des batteries de sa Prius pour stocker de l’électricité solaire dans le parc de Yellowstone. Daimler utilise les batteries de la Smart pour stabiliser le réseau électrique près de Lünen, en Allemagne. Renault, en collaboration avec Nissan et Bouygues Energies et Services, a déployé des batteries de seconde vie dans six bâtiments pilotes, dont le siège de la filiale immobilière de Sogeprom.

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En complément du réseau électrique

Renault a également lancé un test avec la start-up britannique Powervault pour déployer des systèmes ressemblant à des machines à laver dans les maisons. Cinquante de ces systèmes ont été installés, à un coût 30% inférieur à celui des batteries classiques. Renault s’est également associée à Connected Energy, une autre société britannique, pour alimenter deux bornes de recharge rapide sur les autoroutes en Allemagne et en Belgique, grâce à des batteries de seconde vie qui viennent en complément du réseau si nécessaire.

Cependant, il ne s’agit pour l’instant que de premiers tests. Les constructeurs explorent différentes voies pour leurs batteries usagées, mais il est estimé que les volumes nécessaires pour développer de véritables filières ne seront pas disponibles avant 2025 ou 2030, note Sébastien Amichi. BMW, qui souhaitait proposer un système de stockage pour les maisons à partir des batteries de son i3, a abandonné cette idée pour le moment en raison du manque de volumes. Tesla a même délibérément exclu la réutilisation des batteries de ses voitures, jugée beaucoup moins économique que le recyclage.

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