L’électrification des véhicules est en plein essor au Québec, dépassant même les prévisions initiales d’Hydro-Québec. Ce phénomène est notamment dû à la popularité croissante des voitures électriques, ainsi qu’aux nouvelles ambitions du gouvernement Legault en matière d’électrification du parc automobile.
Des prévisions revues à la hausse
Dans un document déposé devant la Régie de l’énergie, Hydro-Québec annonce que son Plan 2023-2032 doit être modifié pour s’adapter à la demande croissante de véhicules électriques. D’ici 2032, il faudra ajouter 1,2 térawattheure (TWh) à la demande globale d’énergie, uniquement pour répondre aux besoins de ce type de véhicules. Pour donner une idée de l’ampleur de cette demande, cela équivaut à la consommation électrique de 70 000 familles québécoises.
Une demande sous-estimée
La direction d’Hydro-Québec a admis avoir sous-estimé cette demande lors d’une commission parlementaire. Le professeur Normand Mousseau, de l’Université de Montréal, affirme que cette sous-estimation n’est pas surprenante, étant donné la tendance claire à la croissance exponentielle des véhicules électriques. Actuellement, plus de 250 000 véhicules électriques sont immatriculés au Québec.
Les défis à venir
Atteindre l’objectif du gouvernement de deux millions de véhicules électriques d’ici 2030 peut être compliqué en raison des problèmes de délais de livraison. Le frère du professeur Mousseau, par exemple, a commandé un véhicule électrique mais devra attendre deux ans avant de le recevoir.
D’un autre côté, le gouvernement fédéral a également annoncé son ambition de voir 100 % des véhicules neufs vendus en 2035 être électriques. Cela pose la question de savoir si nous serons en mesure de répondre à une telle demande en matière de recharge des véhicules.
L’avenir d’Hydro-Québec
Hydro-Québec prévoit d’ajouter jusqu’à 9 000 mégawatts de puissance à son réseau pour répondre à la demande croissante d’électricité. Un tiers de cette puissance supplémentaire sera entièrement utilisé pour charger les véhicules électriques de la province. Selon les projections d’Hydro-Québec, il faudra prévoir 2 922 mégawatts uniquement à cet effet d’ici 2035.
Pour faire face à ces pointes de consommation, l’adoption du télétravail a été une aubaine pour Hydro-Québec. En décalant les heures de recharge, il est possible de réduire l’impact sur le réseau de distribution électrique.
De plus, l’évolution technologique des batteries de véhicules électriques et l’émergence de technologies bidirectionnelles permettant à ces véhicules de servir de batteries pour alimenter les maisons lors des pointes de consommation hivernales pourraient également changer la donne.
Dans un avenir lointain, Hydro-Québec est confiant que les véhicules électriques pourront non seulement répondre à la demande croissante d’électricité, mais également jouer un rôle dans la gestion des pointes de consommation.
En conclusion, le succès grandissant des véhicules électriques au Québec dépasse toutes les attentes. Il est essentiel de s’adapter à cette nouvelle réalité en renforçant les infrastructures de recharge et en développant des solutions innovantes pour répondre à la demande croissante d’électricité. Hydro-Québec joue un rôle clé dans cette transition vers une mobilité plus verte et doit continuer à relever les défis à venir.