Sur les tables pliantes, les campeurs installent leur pique-nique : surimi, jambon, rosé… Les petits pois en conserve grésillent sur le réchaud à côté des steaks hachés. À l’heure du déjeuner, l’aire de Port-Neuf prend vie. Depuis 2016, cette aire réservée aux camping-cars attire de plus en plus de voyageurs. Automatisée et sans personnel, elle offre un accès facile aux campeurs qui paient à leur sortie.
Du calme, de l’espace…
Hervé et Marianne parcourent la France à bord de leur camping-car depuis quatorze ans. Ils font toujours une escale à La Rochelle. Habituellement, ils s’arrêtent brièvement, mais cette fois-ci, ils ont décidé de s’attarder une semaine à l’aire de Port-Neuf. “Ici, c’est incroyablement calme et assez abordable. Nous payons seulement 12 euros par nuit et avons accès à l’eau, l’électricité et au Wi-Fi”, commente Marianne. À quelques emplacements de là, Thierry et Patricia profitent également de la tranquillité de cet endroit situé à vingt minutes en voiture du centre-ville. Leur télévision bourdonne pendant qu’ils prennent l’apéritif sans vraiment y prêter attention. Les installations électriques, qui étaient seulement disponibles sur une partie des emplacements à l’ouverture de l’aire de Port-Neuf, ont maintenant été généralisées. “Avant, on pouvait voir des gens se brancher sur un bâtiment voisin, ce qui pouvait causer des problèmes”, raconte une habitante de La Rochelle.
… Trop d’espace ?
Les 171 emplacements offerts par l’aire de Port-Neuf semblent largement suffisants pour accueillir tous les campeurs qui s’y arrêtent. “Pendant la haute saison, l’aire est remplie à 50 ou 60% en journée, et la fréquentation augmente généralement de 10 à 30% le soir. Beaucoup de gens ne restent qu’une nuit avant de repartir le matin”, explique Jean-Christophe Batisse, responsable technique en charge des transports pour la Ville. Cependant, cette affluence est peut-être en-deçà des attentes de la mairie. L’année dernière, un tarif modulé a été mis en place pour encourager la mobilité et éviter les places vacantes en cas de plein, mais cette gradation tarifaire a été abandonnée cette année.
Une offre incomplète
Située à l’ouest de la ville, l’aire de Port-Neuf est assez excentrée. Son ouverture visait à concentrer les camping-cars dans un lieu dédié. Certains campeurs estiment cependant que l’aire est trop éloignée du centre-ville. Sur place, certaines solutions existent : “Nous avons amené nos vélos”, explique Jean-Jacques, qui a déplié sa table en compagnie de sa femme. “C’est le moyen le plus simple de se déplacer en ville, car il devient de plus en plus difficile de trouver une place avec un camping-car.” D’autres utilisent le réseau de bus, mais regrettent que les environs ne soient pas aussi commerçants que du côté des Minimes, où les campeurs avaient l’habitude de s’arrêter. Autre point négatif pour certains vacanciers : le tarif avantageux de l’aire ne comprend pas beaucoup d’options. “Pour 15 euros dans certains campings, il y a des animations et des soirées”, souligne Marianne. Cependant, ces options semblent ne pas intéresser les campeurs de passage. Mireille et ses deux jeunes filles cherchaient simplement un endroit pour s’installer et entretenir leur véhicule. “Aujourd’hui nous sommes ici, demain je ne sais pas… Nous nous laissons porter”, sourit-elle.
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