La sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue sous le nom de maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative grave qui affecte les muscles impliqués dans la motricité volontaire, la phonation et la déglutition. Malheureusement, la SLA est souvent fatale dans les 3 à 5 ans suivant le diagnostic. Cependant, les progrès de la recherche ont permis de mieux comprendre sa génétique et sa biologie, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles perspectives encourageantes à moyen terme.
Comprendre la sclérose latérale amyotrophique
La SLA se manifeste par une paralysie progressive des muscles impliqués dans les mouvements volontaires. Cela comprend les muscles respiratoires, ce qui entraîne souvent la mort des patients atteints de la maladie. Les motoneurones, les cellules nerveuses qui dirigent et contrôlent les muscles volontaires, sont progressivement détruits dans la SLA. Il existe deux types de motoneurones : les motoneurones centraux dans le cerveau et les motoneurones périphériques dans le tronc cérébral et la moelle épinière. Les deux types sont touchés dans la SLA. De plus, des études récentes ont également révélé que la spasticité observée chez les patients atteints de SLA est associée à la dégénérescence des neurones à sérotonine dans le tronc cérébral.
Une maladie progressivement invalidante
La SLA apparaît généralement entre 50 et 70 ans, mais peut également se manifester plus tôt dans les cas familiaux. Les premiers symptômes varient selon la forme de la maladie. Dans les formes à début bulbaire, environ 30% des cas, les difficultés d’articulation et de déglutition sont les premiers signes. Dans les autres cas, les formes à début spinal, une faiblesse et une gêne dans un membre sont les premiers symptômes. La maladie progresse ensuite, avec l’apparition de contractures musculaires, de troubles de la coordination, de fonte musculaire, et de difficultés respiratoires. Les formes atypiques de SLA, associées à des troubles cognitifs et à des démences fronto-temporales, ont été récemment identifiées.
Une meilleure connaissance de la génétique de la SLA
La SLA est une maladie complexe, influencée à la fois par des facteurs génétiques et environnementaux. Bien que les facteurs environnementaux spécifiques n’aient pas été clairement identifiés, certains éléments comme le tabac, l’exposition à des pesticides ou à des métaux lourds sont suspectés. Du côté génétique, environ 10% des cas de SLA sont d’origine familiale. Plusieurs gènes impliqués dans la maladie ont été identifiés, tels que le gène SOD1, C9ORF72, TARDBP, FUS/TLS, entre autres. Dans les cas sporadiques, qui représentent 90% des cas, des mutations aléatoires de gènes jouent un rôle.
Diagnostic par élimination et prise en charge pluridisciplinaire
Le diagnostic de la SLA repose sur l’élimination d’autres maladies neurodégénératives et des pathologies touchant les motoneurones. Il est basé sur des examens neurologiques, cliniques, des bilans biologiques, des électromyogrammes et des IRM. La surveillance de l’évolution des symptômes est également importante pour différencier la SLA d’autres maladies similaires. Malheureusement, il n’existe pas de traitement curatif pour la SLA. La prise en charge vise à soulager les symptômes tels que la kinésithérapie, les médicaments antispastiques, la nutrition, l’orthophonie et le soutien psychologique. Malgré cela, des progrès ont été réalisés ces dernières années, notamment avec l’utilisation de la ventilation non invasive (VNI) et du médicament riluzole, qui ralentissent la progression de la maladie.
Les enjeux de la recherche
La recherche autour de la SLA vise à dissocier les différentes formes de la maladie pour mieux les traiter. En considérant la SLA comme un syndrome regroupant différentes maladies du motoneurone, les chercheurs espèrent mieux identifier les causes spécifiques et les traitements appropriés. De plus, l’identification de biomarqueurs pertinents pourrait permettre un diagnostic précoce, suivre l’évolution de la maladie et évaluer l’efficacité des traitements en cours d’essais cliniques. Différentes pistes sont étudiées, telles que les neurofilaments, les protéines et l’ARN spécifiques, ainsi que l’imagerie fonctionnelle.
De nouvelles perspectives de traitement émergent également, comme l’utilisation de médicaments tels que l’ezogabine, l’association de deux composés (phenylbutyrate de sodium et taurursodiol), ou encore la thérapie cellulaire avec l’utilisation de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) spécialisées en motoneurones ou en cellules de soutien. Toutefois, de nombreux défis techniques doivent encore être relevés pour rendre ces approches cliniquement utilisables.
Pour aller plus loin
Pour en savoir plus sur la SLA, vous pouvez consulter les ressources suivantes :
- Dossier de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière sur la sclérose latérale amyotrophique
- Guide ALD de la Haute autorité de santé sur la SLA
- Dossier Orphanet sur la SLA
- Site de l’ARSLA pour comprendre la SLA
- Portail de la coordination des centres et des réseaux de prise en charge de la SLA
Associations de patients :
- Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique et autres maladies du motoneurone (ARSLA)
- Fondation Thierry Latran