Face à la pénurie de gel hydroalcoolique, certaines entreprises font preuve d’une grande solidarité. En ces temps de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus, certaines sociétés qui avaient arrêté leur production ont décidé de relancer leurs machines et de se convertir dans la fabrication de ce précieux produit. D’autres entreprises, qui ne peuvent pas en produire, ont tout de même décidé d’apporter leur contribution en donnant leur stock de matière première.
LVMH a expédié ses premiers gels lundi soir
Parmi ces entreprises, on retrouve notamment la célèbre marque de cosmétiques Guerlain, appartenant au groupe LVMH. “Le groupe LVMH a reçu l’autorisation la semaine dernière de fabriquer du gel hydroalcoolique”, confirme Christophe Legrand, directeur des opérations de Guerlain et chargé de cette nouvelle mission, dans une interview accordée à Europe 1. Dès le week-end dernier, “une centaine de collaborateurs” se sont mobilisés pour proposer une formule à l’AP-HP, les hôpitaux de Paris. Quelques heures plus tard, la production était déjà en route, puisque Guerlain a expédié ses premiers gels “lundi soir”.
La demande étant élevée, l’AP-HP estime ses besoins à 12 000 litres par semaine. Cependant, Christophe Legrand assure que Guerlain “arrive à suivre pour l’instant” et fera tout son possible pour continuer à honorer la demande, même si celle-ci venait à augmenter. Guerlain n’est pas la seule marque à se mobiliser pour la fabrication de gel hydroalcoolique, puisque le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault, a demandé à l’ensemble de sa branche parfums et cosmétiques, y compris Dior et Givenchy, de faire de même.
Pernod Ricard offre son alcool pur
La branche cosmétique de LVMH n’est pas la seule à prendre des mesures pour faire face à la pénurie. Bien qu’elle ne puisse pas produire directement des gels hydroalcooliques, Pernod Ricard a décidé de fournir gratuitement au laboratoire Cooper, le principal fournisseur des pharmacies françaises, “70 000 litres d’alcool pur”, révèle Alexandre Ricard, PDG de l’entreprise. Ce stock permettra ainsi de fabriquer 1,8 million de flacons individuels de 50 millilitres. “Nous ne produisons pas d’alcool nous-mêmes, mais nous avons fait le tour de ce que nous pouvions donner”, ajoute le PDG.
Des initiatives locales aux quatre coins de la France
Il n’est pas nécessaire d’être une entreprise cotée en bourse pour apporter sa contribution, et les initiatives locales se multiplient également. C’est le cas de “The Bordeaux distilling company”, qui souhaite faire don de ses réserves de 1 000 litres d’éthanol. Sur sa page Facebook, l’entreprise située à Bacalans a lancé un appel : “Amis pharmaciens du 33, si vous êtes confrontés à une pénurie d’éthanol pour produire du gel hydroalcoolique, contactez-nous et n’hésitez pas à partager cette information autour de vous.” Cette initiative est d’autant plus importante que ce secteur est souvent critiqué pour les problèmes que peut causer l’alcool, explique Antoine Gravouil, président de l’entreprise. “C’est bien de montrer que l’on peut agir différemment.”
Cette solidarité se manifeste également au sein de certaines start-ups, comme AFULudine. Située en Franche-Comté, cette petite entreprise de chimie participe elle aussi à cet élan de solidarité. “Lorsque j’ai tenu un bureau de vote dimanche, nous avons eu beaucoup de mal à trouver de la solution hydroalcoolique”, explique Fabrice Lallemand, cofondateur de la start-up. Il a donc contacté la préfecture pour les informer qu’il était capable de fabriquer le fameux gel. En 24 heures, il a réussi à produire “deux tonnes de produit” qui seront livrées aux hôpitaux de la région.
En cette période difficile, ces initiatives soulignent l’importance de la solidarité et montrent comment chaque entreprise peut contribuer, à sa manière, à lutter contre la propagation du coronavirus.
