La sombre révélation des camps de la mort

La sombre révélation des camps de la mort

Les horreurs des camps de concentration et d’extermination construits par les nazis ont été découvertes avec effroi par les troupes alliées lors des offensives menées contre l’armée allemande en 1945.

Un contexte historique éprouvant

L’Armée Rouge est la première à pénétrer dans le camp d’extermination de Majdanek, près de Lublin, que les Allemands avaient tenté d’incendier en hâte pour dissimuler les preuves de l’extermination de près de 200 000 personnes. Le 27 janvier 1945, elle entre également dans le camp d’Auschwitz-Birkenau où elle ne trouve que quelques milliers de prisonniers. La majorité des détenus ayant été évacués par les SS.

De leur côté, les troupes américaines arrivent au camp de concentration de Buchenwald, situé près de Weimar en Allemagne, le 11 avril 1945, quelques jours après son évacuation par les Allemands. Environ 20 000 prisonniers y sont encore présents. Les armées américaines libèrent ensuite les camps de Dachau près de Munich le 29 avril, de Mauthausen en Autriche le 5 mai et de Flössenburg le 7 mai 1945. Enfin, les troupes britanniques ouvrent les portes des camps de Neuengamme et de Bergen Belsen le 15 avril 1945.

Des découvertes épouvantables

La plupart du temps, lorsque les armées alliées pénètrent dans les camps, ces derniers ont déjà été évacués par les nazis qui ont contraint les détenus à des marches de la mort terribles au cours desquelles des milliers d’entre eux meurent de faim, de froid ou d’épuisement. Par conséquent, le terme “libération” des camps nazis est inapproprié. En règle générale, seuls les plus faibles, abandonnés à une mort certaine par les nazis, demeurent dans les camps. Ainsi, à leur arrivée, les Alliés découvrent des charniers, des cadavres entassés en plein air et quelques survivants émaciés. Parmi ces derniers se trouvent des rescapés des expériences médicales menées par les médecins nazis, allant des brûlures au phosphore à l’injection du typhus, en passant par les vivisections. À l’inverse, le camp de Dachau, durant les derniers mois de la guerre, reçoit continuellement des convois en provenance des autres camps du Reich. Lorsque l’Armée américaine y arrive, le camp destiné à l’origine à accueillir 5 000 prisonniers en compte plus de 30 000.

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Même après cinq années de combats acharnés, les généraux alliés sont profondément bouleversés par la découverte des camps de concentration. Eisenhower affirme à cet égard qu’il n’a “jamais de [sa] vie éprouvé un choc aussi profond”. En vue du jugement des criminels de guerre nazis, dont le principe a été retenu dès la conférence interalliée de Téhéran en décembre 1943, les reporters de guerre sont chargés de collecter le maximum de preuves et filment méticuleusement les installations des camps, les rescapés et les charniers.

Ainsi, bien que les Alliés aient eu connaissance de l’existence des camps de concentration et d’extermination pendant la guerre, ce n’est qu’avec leur découverte au cours du premier semestre 1945 qu’ils prennent réellement conscience de l’ampleur des crimes commis par les nazis.