La sulfureuse histoire du camp du Poteau : quand la prostitution était florissante

La sulfureuse histoire du camp du Poteau : quand la prostitution était florissante

Bienvenue dans l’histoire fascinante du camp du Poteau, un lieu intimement lié à la présence des soldats américains. Remontant à la Première Guerre mondiale, ce camp a vu le jour en 1917 lorsque l’armée française a installé une école de pilotage à Captieux, logeant les élèves à l’hôtel du “Lion d’or”. C’est à ce moment-là que les Américains ont débarqué dans la région. Ils ont rapidement érigé une scierie exceptionnelle pour approvisionner le front en matériaux de guerre. Malheureusement, le départ des Américains en 1966 a engendré un contre-coup économique brutal pour la région.

Une base arrière stratégique et un foyer de prostitution

Le camp du Poteau est devenu une base arrière de première importance pour les Américains, ainsi qu’un dépôt stratégique de munitions européen. Cependant, en 1966, le président Charles de Gaulle ordonne le départ des Américains, et un gigantesque déménagement commence. Le 28 août 1967, le camp du Poteau est rendu à la France, totalement vide. Malgré cela, les “cages à poules” qui entourent le camp sont toujours présentes et interpellent les automobilistes de passage.

Ces cabanons, aux enseignes racoleuses et aux fenêtres opaques laissant filtrer une lumière rouge jour et nuit, cachent en réalité des bordels. Depuis les années 50, ces baraquements ont abrité la prostitution dans la région. Les soldats américains étaient les clients préférés des prostituées, mais celles-ci n’hésitaient pas à satisfaire les habitants de Captieux, Grignols et Bazas. Dans ces maisons de tolérance, on trouvait également des produits américains tels que des Lucky Strike, du chewing-gum, du bourbon, du chocolat et des bas nylon. Les nuits étaient chaudes, l’alcool coulait à flot et les bagarres étaient monnaie courante, alimentant la chronique judiciaire locale.

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Quand les prostituées boostaient l’économie du village

Les prostituées ont eu un impact significatif sur l’économie de Captieux. Grâce à elles, les bars, les salons de coiffure, les épiceries et les magasins de prêt-à-porter ont prospéré dans le village. À cette époque, l’immobilier était florissant, les habitants louaient des chambres et des appartements pour arrondir leurs fins de mois. La démographie suivait également cette tendance, avec une augmentation de la population pendant la présence américaine. Cependant, après le départ des prostituées et des militaires américains, le village a connu un déclin démographique.

Des témoins se souviennent encore de cette époque. Certains se remémorent des histoires de générosités, lorsque les prostituées étaient polies et laissaient des pourboires généreux. Les commerçants locaux bénéficiaient également de leur présence, faisant grimper les ventes de produits tels que la lingerie ou les boissons.

Malheureusement, la rumeur de traite des femmes n’était pas sans fondement. En effet, lors d’une rafle en 1986, 110 personnes furent interpellées et placées en garde à vue. Les investigations ont révélé des conditions de travail difficiles pour les prostituées, certaines étant mineures. Cette opération a été une des plus importantes menées par l’Office central de la répression de la traite des êtres humains.

Aujourd’hui, les guinguettes autrefois animées sont en ruine, envahies par les ronces et l’herbe. Seuls les souvenirs des témoins subsistent, ainsi que la légende sulfureuse d’un lieu de plaisirs à l’histoire peu reluisante.

Video camp militaire du poteau