L’essor de la voiture électrique sur le marché soulève maintenant la question de sa taxation. Alors que faire le plein d’un modèle zéro-émission est généralement moins cher que pour un véhicule thermique, le gouvernement australien ne souhaite pas renoncer à des recettes importantes liées à la baisse des ventes de carburant. Contrairement à la France où aucune décision n’a encore été prise quant à d’éventuelles taxes, certains pays ont déjà trouvé une solution, comme l’Australie. Deux États australiens, l’Australie-Méridionale et Victoria, ont en effet décidé d’instaurer une taxe inédite basée sur le nombre de kilomètres parcourus en voiture électrique ou hybride rechargeable, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2021.
Une taxe pour compenser la baisse des recettes
Cette taxe au kilomètre a été mise en place pour une raison simple : compenser la diminution des recettes provenant des taxes sur le carburant classique, alors que les modèles électriques gagnent chaque jour en popularité. À partir de l’été prochain, tous les conducteurs de voitures zéro-émission et hybrides rechargeables seront donc soumis à cette taxe, basée uniquement sur leur utilisation. Cela signifie que les véhicules ne seront imposés qu’en fonction du nombre de kilomètres parcourus, avec un montant proportionnel à cette distance. Le barème sera le suivant : 2,5 centimes de dollar (environ 1,5 centime d’euro) pour les voitures électriques et 2 centimes de dollar (environ 1,2 centime d’euro) pour les hybrides rechargeables. Cela représenterait environ 231 € par an pour un conducteur parcourant en moyenne 15 000 kilomètres au volant de sa voiture électrique. Les voitures hybrides simples et thermiques ne seront pas concernées par cette taxe, puisqu’elles continueront à consommer du carburant et à payer les taxes qui lui sont associées.
Une mesure difficile à mettre en place
Alors que la polémique enfle déjà, le ministre des finances de Victoria, Tim Pallas, répond à ses détracteurs en affirmant que “même après l’introduction de cette nouvelle taxe, les conducteurs de voitures électriques paieront encore entre 40% et 45% de moins que ceux qui conduisent une voiture à moteur thermique fonctionnant à l’essence ou au gazole”. Cependant, il est peu probable que cela suffise à apaiser les automobilistes concernés. Des doutes subsistent quant à la faisabilité d’une telle mesure, qui nécessiterait un contrôle strict du nombre réel de kilomètres parcourus par les conducteurs, sauf si le calcul est basé uniquement sur leurs déclarations. Il est difficile de croire que tout le monde sera honnête !
Espérons maintenant que cette taxe ne fasse pas son chemin jusqu’à chez nous, alors que les ventes de voitures électriques continuent d’augmenter en France. Rappelons qu’il s’est déjà vendu pas moins de 80 539 véhicules zéro-émission sur le territoire depuis le début de l’année, contre 34 760 entre janvier et octobre 2019, soit une augmentation d’environ 131% en seulement un an.
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