La transition vers la voiture électrique et ses conséquences sur l’emploi dans l’industrie automobile européenne

Et le nombre d’emplois que la voiture électrique devrait détruire dans l’industrie automobile européenne est de…

L’industrie automobile européenne est sur le point d’entreprendre une transformation majeure avec l’interdiction de la vente de véhicules thermiques dès 2035. Cette décision, bien que nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique, suscite des inquiétudes quant à son impact sur l’emploi. En effet, la production de voitures électriques nécessite moins de travail que celle des voitures thermiques, ce qui entraînera une réduction potentielle de 40% des emplois dans le secteur. Certaines études parlent même de la disparition de 500 000 emplois à terme.

Les constructeurs automobiles, qui étaient initialement réticents à cette transition forcée, se sont finalement ralliés à cette nouvelle réalité. Pour s’adapter à cette évolution, ils doivent non seulement produire des voitures électriques, mais également repenser l’ensemble de leur écosystème industriel. Cela implique d’attirer de nouvelles compétences, de former les travailleurs dont les métiers doivent évoluer et d’accompagner la disparition progressive des emplois liés à la chaîne thermique.

L’Europe, en tant que première industrie automobile mondiale, sera particulièrement touchée par cette désindustrialisation. Environ 12 millions de personnes travaillent dans ce secteur en Europe, englobant à la fois les constructeurs et les sous-traitants. Des emplois directs et indirects sont en jeu, notamment en Allemagne où près d’un tiers des emplois du secteur automobile européen sont concentrés. La France compte également 200 000 employés chez les constructeurs et 600 000 chez les sous-traitants et les réseaux de distribution et de maintenance.

Cependant, l’industrie automobile européenne n’est pas désarmée face à cette transformation. Les constructeurs européens possèdent un savoir-faire technique solide et sont en train d’acquérir rapidement les compétences nécessaires à la conception et à la fabrication de voitures électriques. Les équipementiers tels que Valeo ou Plastic Omnium se félicitent de cette transition vers l’électrique, qui stimule leur croissance et valorise leur portefeuille d’activités.

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Les réglementations et décisions prises par l’Union européenne dans ce domaine renforcent la gravité de la situation, mais elles sont également nécessaires pour garantir la compétitivité de l’industrie automobile européenne. Face à la Chine, qui a fait de l’électrification des véhicules une priorité de sa stratégie industrielle, l’Europe doit développer une filière électrique performante, de l’extraction des minerais à la production des batteries, en passant par l’assemblage et le recyclage.

Il est également essentiel de miser sur l’innovation et de diversifier les solutions de mobilité individuelle. Les constructeurs européens doivent sortir des gammes traditionnelles et s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs. L’Europe a déjà fait preuve de créativité avec des véhicules atypiques tels que la Citroën AMI ou la Dacia Spring, qui répondent à la demande d’une mobilité électrique abordable.

Enfin, la transition vers la voiture électrique ne doit pas être perçue comme une opposition entre les zones urbaines et rurales. Il est essentiel de mettre en place une infrastructure de recharge appropriée et de faciliter l’accès à la mobilité électrique pour tous, afin d’assurer une transition harmonieuse.

Bien que Ford ait récemment annoncé son intention de réduire de 40% son équipe d’ingénieurs européens, il est important de noter qu’il s’agit d’un choix spécifique de l’entreprise et non d’une tendance générale. Chaque constructeur automobile doit décider où investir en fonction des conditions les plus favorables, ce qui peut entraîner des changements dans la répartition de la main-d’œuvre.

En conclusion, la transition vers la voiture électrique présente des défis pour l’industrie automobile européenne, notamment en termes d’emploi. Cependant, en adoptant une vision stratégique partagée, en poursuivant l’innovation et en adaptant leurs plans d’investissement, les constructeurs européens peuvent relever ces défis et rester compétitifs sur le marché mondial de la mobilité électrique.

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