La Commission européenne a récemment adopté un règlement interdisant la vente de voitures neuves émettant du CO2 à partir de 2035. En réponse, le gouvernement français encourage l’achat de véhicules électriques en offrant des subventions et en maintenant des taxes sur l’électricité moins élevées que celles sur l’essence et le diesel. De plus, les conducteurs de voitures électriques bénéficient de privilèges tels que l’accès à des zones à émissions nulles en centre-ville et des places de stationnement réservées.
Cette transition est impressionnante compte tenu du nombre de véhicules neufs vendus chaque année en France, qui représente environ 1,5 million en 2022. À l’échelle de l’Union européenne, le nombre de véhicules neufs vendus a atteint 11,2 millions, soit environ 17% de la production mondiale.
Selon les estimations, la part des voitures électriques en France devrait atteindre environ 45% d’ici 2035 et 95% d’ici 2050, année à laquelle l’Union européenne vise la neutralité carbone. Cependant, la transition nécessite également une diminution des émissions de CO2, passant de 139 g/CO2/km en 2023 à 5 g/CO2/km en 2050.
Malgré ces avantages, le coût des voitures électriques reste un frein pour de nombreux consommateurs. En moyenne, le coût d’acquisition d’un véhicule électrique est plus élevé que celui d’un véhicule thermique, mais le coût d’exploitation est plus faible. En conduite urbaine, un véhicule électrique reste moins cher s’il parcourt plus de 9 000 km par an. Cependant, pour une utilisation combinée, le seuil est de 27 000 km par an, ce qui est élevé par rapport à la moyenne française de 12 000 km par an.
De plus, la comparaison des coûts ne tient pas compte des différences en termes de commodité et de confort de conduite, notamment en ce qui concerne l’accélération, l’autonomie et le temps nécessaire pour recharger le véhicule.
Cependant, cette transition pose également des défis logistiques et financiers pour l’industrie automobile, comme la construction ou le réaménagement d’usines pour la fabrication de batteries et de systèmes électroniques, la reconversion des employés et l’approvisionnement en métaux rares et en matières premières. De plus, les coûts à moyen terme pour les consommateurs restent élevés en dehors des zones urbaines.
Une solution pour accélérer la transition pourrait être la transformation des voitures thermiques en voitures électriques, grâce à un processus appelé “retrofit”. Cette opération consiste à retirer le moteur, la boîte de vitesses et le système de contrôle électronique pour installer un moteur électrique, une batterie et un système de contrôle approprié. Avec des usines de retrofit dimensionnées à 150 000 rénovations par an, il serait possible d’offrir un plus grand choix aux consommateurs tout en réduisant les émissions.
Cependant, il est important de noter que la mutation du parc automobile ne réduira considérablement les émissions de CO2 que si l’électricité est produite à partir de sources d’énergie propres. Les émissions varient d’un pays à l’autre en Europe, ce qui peut affecter l’empreinte carbone des véhicules électriques.
En conclusion, la transition vers les voitures électriques en France présente de nombreux avantages, mais également des défis à relever. Les coûts restent un obstacle pour de nombreux consommateurs, en particulier en dehors des zones urbaines. Cependant, il existe des solutions possibles, telles que le retrofit, pour accélérer la transition vers un parc automobile entièrement électrique.