La traversée des Pyrénées de Toulouse à Barcelone : un projet ambitieux pour l’Ariège

La traversée des Pyrénées de Toulouse à Barcelone : un projet ambitieux pour l’Ariège

L’E9, route européenne reliant Paris à Toulouse et se prolongeant jusqu’à Barcelone via les Pyrénées centrales, est un axe essentiel pour les relations entre la France et l’Espagne. Cependant, sa réalisation nécessite des aménagements coûteux. Malgré cela, l’Ariège, l’Andorre et le réseau des chambres de commerce y voient un enjeu majeur pour le développement économique du Sud-ouest européen.

Des obstacles à surmonter

Malheureusement, les défenseurs du projet E9 rencontrent encore de nombreux obstacles pour convaincre les opposants qui considèrent ce projet comme trop coûteux. La diminution des budgets des États français et espagnol ne plaide pas en faveur d’une réalisation rapide de cette liaison Toulouse-Barcelone via le tunnel de Puymorens et celui de Cadi. Actuellement, il faut environ 3 heures et 50 minutes en voiture et 4 heures et 45 minutes en camion pour parcourir les 400 kilomètres qui séparent Toulouse de Barcelone.

Un enjeu économique crucial

Afin de rappeler l’importance de moderniser et de sécuriser cette liaison routière, une rencontre s’est tenue à la chambre de commerce de Toulouse, à l’initiative des CCI de Midi-Pyrénées, de Catalogne et d’Andorre. Cette réunion fait suite à une rencontre en 2009 à Berga, où un consensus s’était dégagé autour de ce projet. Depuis lors, les défenseurs de l’axe européen ont continué de se battre pour sa réalisation, notamment lors des derniers sommets franco-espagnols et lors de la visite du co-prince andorran Nicolas Sarkozy en juillet dernier.

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Des travaux restants

Bien que les élus ariégeois et les CCI soient convaincus de la pertinence de ce projet, la conjoncture actuelle ne joue pas en leur faveur. La suspension des travaux de la déviation d’Ax-les-Thermes depuis trois ans témoigne du désengagement de l’État en raison du manque de ressources. Du côté espagnol, les choses avancent encore relativement rapidement avec seulement 17 kilomètres restants à terminer après le tunnel de Cadi. En revanche, du côté français, il reste encore 47 kilomètres à réaliser, notamment dans la partie montagneuse la plus complexe techniquement. La réalisation d’une route à deux voies dans une vallée aussi étroite en Haute-Ariège semble peu probable.

Les solutions à envisager

Du côté des CCI, on rappelle que la volonté politique est essentielle pour passer à l’action. D’autres projets similaires, tels que la vallée de la Maurienne en sont la preuve. La réponse attendue provient de l’Élysée avec l’inscription de l’E9 au Schéma national des transports. Les défenseurs de cet axe européen gardent l’espoir.

Focus sur l’itinéraire E9

L’itinéraire E9, faisant partie du réseau structurant à l’échelle européenne et nationale, relie Paris, Toulouse, Foix et la frontière espagnole. Il s’agit de la modernisation d’une route existante plutôt que de la création d’un nouvel axe. En Midi-Pyrénées, cette route contribuera à la politique d’aménagement du territoire et facilitera les déplacements entre les métropoles. Aujourd’hui, l’infrastructure est entièrement autoroutière au nord de Toulouse entre l’A20 et l’A62. Au sud, elle emprunte l’A61 et l’A66, avant de se poursuivre sur la RN 20 entre Pamiers et l’Espagne. Le projet d’aménagement à terme vise une route à deux voies jusqu’à Ax-les-Thermes.

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Les défis à relever

La section française des Pyrénées nécessite encore l’aménagement de 47 kilomètres, ce qui constitue une tâche complexe et coûteuse. Robert Claraco, spécialiste des routes et du ferroviaire, a étudié ce projet de près. Selon lui, la solution technique ne peut être envisagée que par la construction d’une route en corniche, en altitude, à partir de Foix. Il souligne que le relief et la climatologie sont des facteurs à prendre en compte et qu’il est nécessaire d’éviter un débat passionné en Haute-Ariège, où certains voient déjà cette autoroute passer au fond de la vallée.

Des voix discordantes

Depuis le lancement de ce projet, il a également suscité des réticences dans la Haute vallée de l’Ariège. Les représentants de l’association “Stop Autoroute Haute Ariège” déplorent de ne pas avoir été invités aux réunions concernant ce dossier. Ils s’opposent à toute idée de péage et attendent une réponse de l’État quant à l’inscription de l’E9 au Schéma national des infrastructures de transport.

Des personnalités engagées

Plusieurs personnalités ont exprimé leur point de vue sur cette question. Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique et social Midi-Pyrénées, souligne l’importance de faire avancer des projets d’avenir tels que l’E9, afin de ne pas laisser les Pyrénées être la dernière barrière d’Europe. Paul-Louis Maurat, président de la chambre de commerce de l’Ariège, considère ce projet comme une véritable opportunité pour revitaliser l’économie et le tourisme de la région. Enfin, Claude Terrazzoni, président de la CCI de Haute-Garonne, souligne la nécessité de soutenir un projet transfrontalier d’une telle envergure.

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Malgré les difficultés et les divergences d’opinions, les défenseurs de cet axe européen continuent de croire en sa réalisation. Il ne reste plus qu’à attendre la réponse de l’Élysée et l’inscription de l’E9 au Schéma national des infrastructures de transport. La route qui traversera les Pyrénées de Toulouse à Barcelone pourrait bien devenir une réalité qui facilitera les échanges économiques et touristiques entre la France et l’Espagne.