Dans une société en constante évolution, les véhicules sont de plus en plus prisés par les populations en tant que moyen de déplacement. En conséquence, le marché de vente “ambulante” de pièces détachées pour automobiles connaît un essor considérable dans la capitale burkinabè. Une équipe de Minute.bf est allée à la rencontre de certains de ces vendeurs, installés aux alentours du Palais de justice de Ouagadougou, le mardi 21 février 2023.
Des professionnels aux aguets
Arborant un large éventail d’accessoires automobiles, ces vendeurs “ambulants” sont constamment à l’affût et se jettent sur la première voiture qui s’approche d’eux pour proposer leurs services aux conducteurs. Postés le long de l’avenue Kwame Nkrumah, à partir du rond-point des Nations-Unies de Ouagadougou, ces commerçants d’accessoires automobiles parviennent tant bien que mal à se démarquer.
Du moins, c’est ce qu’affirme Ollo Dah, qui exerce ce métier depuis plus de 10 ans. Cependant, la situation sécuritaire à laquelle le pays est confronté a également un impact sur leurs activités, ainsi que sur l’économie nationale. Ollo Dah ne se laisse pas abattre pour autant. “Malgré cela, nous sommes présents chaque jour. Nous parvenons à gagner notre vie honnêtement. Certaines personnes pensent que nous sommes des bandits, mais ce n’est pas le cas. Nous sommes organisés et personne n’ose voler ici. J’ai deux enfants que j’ai pu inscrire à l’école. Je dispose de moyens de déplacement. Je rends grâce à Dieu et je prie pour que la sécurité revienne dans notre pays”, affirme-t-il avec conviction.
Un manque d’accompagnement
Cependant, Ollo Dah soulève quelques difficultés rencontrées dans ce secteur, notamment le manque d’accompagnement de la part de la chambre de commerce et des autorités politiques. “Nous avons beaucoup parlé de nos conditions de travail, mais rien n’a changé. Nous n’avons pas d’espace et nous ne bénéficions pas d’avantages significatifs. Il est regrettable que ce secteur informel soit négligé”, s’indigne-t-il.
Un service apprécié malgré tout
Jean-Paul Kyelem, un habitué des lieux, ne tarit pas d’éloges sur les services rendus par ces vendeurs “ambulants”. Que ce soit en termes de coût des accessoires ou de qualité du service, Jean-Paul reconnaît la valeur ajoutée qu’ils apportent. Cependant, il déplore le harcèlement dont sont victimes les clients dès leur arrivée sur les lieux. “C’est ce qui m’empêche de venir ici plus souvent. De gauche à droite, ils accourent et nous harcèlent, allant jusqu’à nous montrer des pannes. S’ils pouvaient s’organiser davantage à ce niveau, cela serait bénéfique pour tous”, exprime-t-il.
Dans l’ensemble, la vente “ambulante” d’accessoires de véhicules à Ouagadougou est un métier qui suscite l’intérêt et nourrit son homme. Malgré les difficultés rencontrées, ces vendeurs persévèrent avec détermination pour subvenir à leurs besoins et espèrent un meilleur accompagnement de la part des instances concernées.
Article rédigé par Mathias Kam et Fatoumata Konaté (Stagiaire) – Minute.bf