Lorsqu’il s’agit de la consommation des voitures hybrides rechargeables, les choses ne sont pas aussi simples qu’elles semblent. Le cycle d’homologation européen, utilisé pour évaluer ces véhicules, en est la preuve. Ces voitures hybrides haut de gamme sont équipées d’une batterie rechargeable qui leur confère une autonomie 100 % électrique. Elles possèdent également un moteur thermique pour prendre le relais ou fournir de l’énergie électrique lorsque nécessaire.
Il serait donc logique de donner deux chiffres pour caractériser ces voitures hybrides rechargeables : l’autonomie électrique en kilomètres, et la consommation de carburant au-delà de cette autonomie, lorsque les batteries sont vides et que le moteur thermique entre en action.
Ces chiffres permettraient aux potentiels clients de savoir si leur trajet quotidien peut être effectué uniquement grâce à l’autonomie de la batterie. S’ils le peuvent, cela signifie qu’ils ne consommeront rien pendant cinq jours ouvrables pour se rendre au travail. Les deux derniers jours, par exemple pendant un week-end, ils dépasseront certainement le seuil de l’autonomie électrique et passeront en mode propulsion thermique. Ils obtiendront alors le chiffre de consommation réelle, mesuré avec une batterie vide, qui leur donnera une indication précise de la consommation réelle du véhicule.
Cependant, le législateur a préféré simplifier les choses en utilisant une méthode peu précise. La consommation officielle est mesurée avec une batterie complètement chargée sur une distance équivalente à l’autonomie électrique du véhicule, à laquelle le législateur ajoute arbitrairement 25 kilomètres supplémentaires.
Prenons l’exemple de la Panamera S E-Hybrid. Le chiffre officiel de consommation de 3,1 litres aux 100 kilomètres signifie qu’au-delà des 36 kilomètres d’autonomie électrique, la voiture consommera en moyenne 7,6 litres aux 100 kilomètres pour les 25 kilomètres restants du cycle d’homologation.
Pour un moteur thermique donné, le constructeur peut donc jouer sur la capacité de la batterie du système hybride pour influencer la consommation officielle. Par exemple, avec une batterie autorisant une autonomie électrique de 70 km, la consommation aurait été de 2 litres aux 100 kilomètres. Avec une autonomie de 100 km, la consommation aurait été de 1,5 litre aux 100 kilomètres, et ainsi de suite.
Malgré cette méthode peu précise, l’objectif vertueux de réduire la pollution est tout de même atteint grâce à ce système. Il incite les constructeurs à augmenter la capacité de la batterie pour favoriser les trajets en tout électrique. Ce qui permettra aux propriétaires de ces voitures d’utiliser uniquement l’énergie électrique lors de leurs trajets quotidiens.
Le cycle d’homologation européen des voitures hybrides rechargeables peut sembler complexe, mais il a pour but ultime de favoriser l’adoption de véhicules plus respectueux de l’environnement. En comprenant réellement la consommation de ces voitures, les consommateurs pourront prendre des décisions éclairées et contribuer à un avenir plus propre.