L’avenir de l’automobile électrique, présenté comme la solution ultime pour sauver notre planète, est remis en question par Le Canard Enchaîné. Cet article au ton cinglant, écrit par Jean-Luc Porquet, expose l’absurdité de la stratégie actuelle de la France en matière de véhicules électriques.
Une solution idéalisée
On nous répète sans cesse que les voitures électriques sont l’avenir et la seule solution pour sauver notre planète. Mais que devons-nous sauver exactement ? C’est là une question à laquelle nous ne trouvons pas de réponse claire. Malgré cela, nos dirigeants se sont engagés tête baissée dans cette voie, demandant aux constructeurs automobiles de tout miser sur le tout électrique. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Des infrastructures inadaptées
Tout d’abord, il faut installer de nombreuses bornes de recharge le long de nos routes, car les véhicules électriques actuels ne peuvent pas parcourir plus de 500 kilomètres sans avoir à se priver de certaines fonctionnalités telles que les phares, le chauffage, les essuie-glaces, le dégivrage ou encore la climatisation.
Des batteries problématiques
De plus, cela implique la conception de batteries capables de stocker cette énergie. Faisons une pause pour s’attarder sur ce point crucial. À l’heure actuelle, les batteries utilisées dans les véhicules électriques sont très lourdes, très coûteuses et contiennent des métaux rares. Par exemple, la Tesla Model S, considérée comme l’une des plus performantes du marché, contient pas moins de 16 kg de nickel. Or, le nickel est un métal plutôt rare sur notre planète. Le patron de Tesla France lui-même reconnaît que “le goulet d’étranglement de la transition énergétique se fera sur le nickel”. En effet, il provient principalement d’Indonésie ou de Nouvelle-Calédonie, et son extraction est extrêmement complexe. Il faut creuser, broyer, cribler et hydrocycloner pour obtenir une quantité de nickel à peine suffisante pour répondre à nos besoins. Tout cela génère d’énormes montagnes de résidus, qui sont souvent déversées dans la mer, sans se soucier de la biodiversité.
Des métaux rares et une exploitation difficile
Mais le nickel n’est pas le seul en jeu, il y a aussi le lithium. Chaque batterie de Tesla Model S nécessite 15 kg de lithium. La majorité de celui-ci provient des hauts plateaux des Andes. Son extraction nécessite le pompage de l’eau douce sous les salars (lacs salés asséchés), ce qui provoque une catastrophe écologique selon les populations locales qui souffrent déjà de manque d’eau. Il y a également le cobalt, avec 10 kg par batterie, que l’on va chercher en République démocratique du Congo, où les enfants creusent à mains nues dans des mines pour seulement 2 dollars par jour.
Des exigences contradictoires
Pour couronner le tout, étant donné que les batteries sont extrêmement lourdes (représentant un quart du poids de la Tesla Model S), il faut alléger au maximum le véhicule. Cela implique l’utilisation d’aluminium pour la carrosserie, dont l’extraction génère les fameuses boues rouges. Ces déchets insolubles issus du traitement de l’alumine avec de la soude contiennent plusieurs métaux lourds tels que l’arsenic, le fer, le mercure, la silice et le titane, qui sont également déversés dans la mer, au mépris des problématiques environnementales.
Un développement durable en trompe-l’œil
Voilà ce que nos écologistes appellent le “développement durable”. Une idéologie qui ne tient pas compte de la raison et qui ignore les conséquences désastreuses de cette course effrénée vers la “mobilité verte”. Il est temps de prendre du recul et d’examiner de manière critique les véritables enjeux de cette transition énergétique.
Image: Une batterie de voiture électrique
Image: Processus d’extraction de l’aluminium
Abdessatar Klai